AlbatorConterdo a écrit : 27 mai 2021, 18:38
Tu avais juste :
Les 4 premières datent du Giro 88 et du Passo di Gavia, oui
Les 2 dernières sont bien de 2014
Pour les détails de l'étape de 1988, je pense que tu trouveras ton bonheur dans l'excellent article qu'avait publié VCN il y a quelques temps :
https://www.velo-club.net/post/retro-so ... gavia-1988
Merci, super article!
Un extrait:
Si le froid glacial et la neige ont martyrisé les corps dans la montée, que dire alors de la descente ? Marc Madiot y a souffert comme jamais. "On a commencé à descendre dans le brouillard. Avec Jean-François Bernard on s'est perdu à un moment donné, je ne savais plus s'il était devant ou derrière moi. Au bout de quelques kilomètres je me suis mis à trembler sur le vélo puis je me suis arrêté, pensant que j'avais cassé mon vélo, mais c'était simplement moi qui tremblait. Ce n'était pas le vélo qui était cassé mais le bonhomme. Je me souviens qu'à un moment, Jose Miguel Echavarri m'a doublé et tendu un bidon, mais j'étais incapable de le prendre. Impossible de lâcher le guidon tellement je tremblais". "C'était l'enfer. Je me suis arrêté pour me pisser sur les doigts tellement j'avais froid", ajoute Jean-François Bernard. Beaucoup auront le même réflexe ce jour là.
La descente vers Bormio donne lieu à des scènes surréalistes. Pedro Delgado qui ne lâche pas ses freins, "si je prends un peu de vitesse, je sens que je ne pourrais plus avoir la force de réagir à temps et freiner", croise d'étrange silhouettes empruntant la route en sens inverse et s'interroge. "Je vois d'abord un coureur arrêté à gauche de la route, je me dis qu'il est peut-être tombé, mais un peu plus loin j'en croise un autre qui monte en trottinant. Je vois son vélo un peu plus bas, au bord de la route et je comprends alors qu'il est en train de courir pour essayer de se réchauffer".
Apres, histoire de ne pas laisser croire que je suis moi aussi un sadique, certes je plains de tout mon coeur ceux qui ont dû subir ça, mais on est dans l’extreme, là.
Mais de nos jours, on est quand meme beaucoup mieux renseignés (l’article montre que les organisateurs se sont retrouvés « pris au piège » avec une tempete de neige brutale et une arrivée qui etait prévue au bas de la descente) au niveau météo, on peut donc mieux anticiper les choses. On a une meilleure technologie qui permet de geler (

) les temps au sommet et, par exemple, d’annuler la descente si elle est trop dangereuse.
On a aussi, et surtout, de biens meilleurs équipements. Plus jamais on aurait des coureurs qui ne trouveraient aucune aide sur un tel sommet, n’auraient aucun vetement chaud ou de kway.
Et j’ajoute enfin que meme Madiot qui a souffert le martyr dit qu’il est fier d’avoir participé à ce moment de légende. Et il n’est pas le seul.
Récemment, sur une rétro du Stelvio 2014, j’ai entendu plusieurs coureurs se plaindre de ce Stelvio 2014, mais aussi d’autres dire qu’ils n’avaient pas ressenti le froid, pris par la course, et qu’eux aussi etaient fiers d’avoir participé à ça.
Bref, je ne souhaite de Gavia 88 à personne, mais je ne voudrais pas non plus qu’on me casse mon beau jouet parce que
certains estiment que c’est trop dur de passer un col de 2500m par 2 degrés et sous la flotte. Leur avis ne vaut pas plus que celui de ceux qui veulent continuer de le faire.
PS: je ne sais toujours pas si la neige tenait dans le haut de la descente et comment les coureurs ont fait. J’ai tendance à penser que ce devait etre le cas si ça tenait en montée. Apres, je n’y connais rien en montagne et peut-etre que la situation etait differente d’un versant à l’autre.
Merci en tout cas!
