Quef a écrit : 12 oct. 2025, 18:11
Merci de me rejoindre : je viens de revisionner, et le contre est sorti sur le plat.
- A 22 km dans la vallée De Bondt place une attaque avant la bosse. C'est que ça va, mais il n'insiste pas, vu que son coéquipier est 40" devant avec Gruel. A ce moment là dans le groupe principal, il y a 9 Groupama et D4 sur une bonne trentaine de coureur. Ils contrôlent principalement devant, mais certains font de la roue libre à l'arrière et abordent donc la Côte de la Vallée Chartier à 21km mal positionnés.
- Dans la côte ils sont donc plusieurs à remonter, sauf que Covi attaque déjà suivi de Philipsen. Ils font descendre l'écart à 33".
- En haut de la côte c'est l'entrée dans le secteur empierré, et Bisseger puis Vacek ramènent. Un groupe d'une vingtaine de coureurs subsiste et D4/Groupama y sont numériquement dominants, ne manquent que ceux qui chassent quelques mètres derrière faute d'avoir été bien placés.
- Après quelques escarmouches on n'a plus d'image du groupe jusqu'à la sortie du secteur empierré mais on voit le moment décisif : Laporte attaque alors que ceux derrière prennent des bidons auprès des assistants. Seul Bisseger suit et se retrouve dans un groupe de 5. Derrière c'est la panique mais les Groupama et D4 restent très nombreux et de suite un groupe d'une petite vingtaine se forme, et sauf Le Gac sur une centaine de mètres, les D4 et Groupama ne roulent pas. Alors qu'ils sont 8 !!! Les autres ne veulent évidemment pas les ramener et leur laissent prendre la main. Cette mésentente créé tout de suite un écart, qui s’avérera décisif puisque les plus forts n'ont pas pris leurs responsabilité.
Donc non cela ne s'est pas joué à la pédale, mais cela s'est joué à une certaine désinvolture à l'approche de la côte puis lors du ravito en sortie de chemin empierré, puis en refusant de rouler sur le contre alors qu'ils avaient assez de main d'oeuvre.
Je reste sur mon analyse : D4 et Groupama ont fauté en laissant partir le groupe de 4 accompagné du seul Bisseger qui avait déjà beaucoup donné.
Merci pour le re visionnage et le récit, ça corresponds à l'image que je me suis fais en live
Je t'invite à faire l'enchainement d'une côte puis d'un chemin empierré dans un peloton qui roule à fond à 20km de l'arrivée, ceux qui peuvent encore attaquer à la sortie à cet endroit là, c'est que des costauds. Côte + chemin, c'est clairement ce qui fait toute la difficulté de ce Paris Tour.
L'attaque de Laporte, c'est une vraie attaque de costaud qui vient contrer Vacek à la pédale.
A 20km de l'arrivée, dans un moment décisif comme ça avec côte + chemin empierré, ceux qui sont devant en terme de placement, et en terme d'attaques, c'est juste les plus frais et les plus forts à ce moment là. Tout le monde dans le peloton aimerait être bien placé et en capacité d'attaquer/suivre les coups. Mais c'est juste pas possible, à un moment donné t'es ramené à la raison à la pédale. Je suis pas du tout aligné avec le terme "desinvolte", qui laisserait penser que les gars s'en foutent et laissent filer, ça se fait pas comme ça dans la pratique. Dans la pratique, les gars ont les jambes qui brulent, le coeur à fond, et des sensations bien piquantes. Si un Dorian Godon est en train de subir, il avait même décroché de quelques dizaines de mètres dans une bosse, ce n'est pas un choix, ou de la désinvolture, c'est juste qu'il est à fond et qu'il fait avec ses moyens à l'instant T.
Evidemment dans le meilleur des mondes, tu places 4 mecs dans le contre. Ca c'est du procycling manager, tous les DS te dise ça "mais pourquoi t'étais pas placé à cet endroit décisif, on le savait?!". Dans la pratique, ça se fait à la pédale, et si t'es pas frais/fort, tu subis.
Quand au fait de décider de rouler collectivement suite à la formation du contre, sur le coup, c'est impossible de prendre cette décision (enfin tu peux toujours, mais on appelle ça une Movistar

)
Après coup, Dorian Godon règle le sprint, donc ça se justifierai. Mais sur le moment T, Dorian Godon est en train de péter et ne propose donc pas du tout la garantie de jouer la victoire.
Dans le même temps, tu as Lapeira qui fait un numéro et qui avec Gruel dispose de 50% de chance de win.
Tu as Bisseger dans le contre qui fait de la patinette, et qui en théorie aurait dû être le plus frais pour porter une attaque dans le final.
Et tu as tes 4 gars au chaud dans le peloton, qui peuvent se faire ramener par d'autres.
Il y'a d'autres équipes, c'est aux autres équipes de bosser. C'est comme ça que tu gagnes des courses collectivement, en plaçant des gars à chaque échelon.
Ce qu'avait parfaitement réussi Décat, et cela a été souligné en direct par le commentateur "super course de D4 qui a un gars à tous les niveaux et qui est en bonne passe pour la victoire", c'était tout à fait juste à ce stade.
Si Lapeira avait roulé avec Gruel dans le dernier km, Lapeira l'emportait, Bisseger pouvait faire 4 ou 5 surement, Godon 8e derrière, c'était une masterclass Décat.