Racemousse a écrit : 16 juil. 2025, 10:01
Sinon, si j'en ai l'occasion cet été, j'aimerais tenter le col du Sommeiller (histoire d'aller encore plus haut

).
C'est fait
Une sacrée épopée. Départ de Bardonecchia. Les six premiers km, jusqu'au village de Rochemolles, constituent une mise en jambe en douceur, sur une route goudronnée et tranquille. Puis début de la piste en terre battue.
A partir de là, chaque jeudi, la route est barrée pour le véhicules motorisés. J'y ai donc été jeudi passé et c'était un régal, juste aperçu deux 4x4 dans les premiers km (probablement des paysans locaux), puis seul face à la montagne sur les 15 derniers kilomètres. Magique !
A mi-pente je me retrouve face à un cirque naturel absolument grandiose.
Je surmonte ce verrou glaciaire par une enivrante série de lacets. La pente est soutenue, mais demeure acceptable, 8 ou 9 %.
L'air de rien, je passe la barre des 2500m, mais il me reste encore plus de 7km d'ascension ! Toujours seul, à l'exception des marmottes et miramelles, dans un décor à couper le souffle.
Physiquement je me sens bien, mais ça se complique dans les 5 derniers kilomètres où l'état du chemin se dégrade méchamment. Malgré une pente plus douce (7%), à plusieurs reprises je dois manœuvrer pour ne pas mettre pied à terre. Le manque d'oxygène commence également à se faire sentir. Il n'y a pas de bornes kilométriques, mais j'aperçois parfois des panneaux destinés aux randonneurs qui indiquent l'altitude (2630m "tiens, je suis à la hauteur du Galibier, 2819m : "yep, j'ai dépassé la Cime de la Bonette, bon, encore plus de deux km de montée"). Je croise deux vététistes sur la descente, brève parenthèse humaine, vite oubliée.
A l'approche du sommet, j'évolue dans un monde minéral, lunaire.
Le sommet arrive assez soudainement. Enfin ! Ou déjà. Le sentiment d'accomplissement se mêle à une légère mélancolie. 3h15 d'effort, passées si vite.
La route s'achève à 2993m d'altitude. Mais il y a un sentier caillouteux où je pousse mon vélo pour franchir la barre symbolique des 3000.
3009m exactement.
Quelle ascension !
