Berti a écrit : ↑27 juil. 2021, 09:13
C'est quoi la norme, est-elle définie quelque part
C'est une bonne remarque
Pour la question de la polyvalence, la tendance des années 2000 était l'hyper-spécialisation, avec coureurs de grands tours vs classicmen et à l'intérieur des classicmen plein de sous-catégorie (genre rouleur flandrien sans giclette experts en pavés saillants avec joints moussus, il disparait si l'hiver a été trop sec et que les pavés sont plus empoussiérés que moussus; ou bien puncheur ardennais suceur de roue option grenouille amphibie, sèche au soleil et se transforme alors en larbin de base option assistance à l'enfilage de surveste par grand vent), mais dans les années 90 ce n'était pas aussi vrai même si on commençait à voir apparaitre cette spécialisation, ça l'était encore moins dans les 80 et je pense dans les années 70 pas du tout en dehors des trois catégories grimpeurs / sprinteurs / rouleurs.
Donc clairement pour la polyvalance si on compare aux années 80 les coureurs cités par Dreki restent des rigolos. Ce qui est intéressant c'est l'inversion de tendance cependant.
Mais je me demande si même cette inversion de tendance n'est pas à pondérer. La mode de l'hyper-spécialisation a conduit les coureurs à élaborer des calendriers de courses très précis. Or quand ces coureurs modifient leur calendrier, on s'aperçoit finalement qu'ils peuvent être très bons sur des types de courses qui ne leur correspondent pas à priori. Par exemple avec Nibali, Valverde et à un degré moindre Bardet sur les courses flandriennes. On peut raisonnablement penser que si Valverde s'était essayé plus tôt au Tour des Flandres, il en aurait remporté un. On le voit aussi sur un rdv type JO, avec Van Avermaet qui gagne à Rio alors qu'on attendait les grimpeurs. Autre exemple de coureur polyvalent (de manière générale, je pense à des Benoot, Wellens, De Gendt, etc, les belges sont assez experts pour produire des coursiers performants sur des terrains variés... Nous on sort du Calmejane, c'est bien mais c'est pas la même catégorie)
Autre fait à considérer, l'impact du Covid. En effet avec l'annulation de nombreuses courses, tous les meilleurs coureurs se retrouvaient sur les même rendez-vous lors de la saison 2020. Avec le couteau entre les dents car il y avait peu de courses et peu d'occasions de gagner donc. En 2021 le calendrier a été plus étalé mais encore une fois bien allégé, donc le phénomène de la concentration des talents sur des même rendez-vous. Du coup des coureurs qui potentiellement se seraient fait un calendrier classique "campagne flandrienne, dodo, Tour, Mondiaux" étalé sur l'année se sont retrouvés à courir sur trois mois tout ce qui bougeait, ou pour cette année à vouloir rafler un max dès le début de l'année dans la crainte de voir les courses du printemps annulées. Un exemple marquant pour moi c'est le regain d'intérêt des coureurs de grands tours pour Liège en 2020 et 2021, Roglic gagne en 2020, alors qu'avant il n'avait jamais fait Liège et c'est pas faute d'en avoir eu l'opportunité. Ce serait bien du coup de faire le bilan après quelques saisons "normales"
Après on parlait de polyvalence entre disciplines, ok van der poel avec route / vtt / cyclo, c'est qch d'assez inédit (quoique dans les courses féminines, ça épaterait pas grand monde), mais des routiers / pistards, c'est très courant, historiquement Wiggins, Boardman, Moser, Vandenbroucke, Bracke, Altig, Anquetil, Rivière, Coppi etc et actuellement Ganna, Viviani, Cavendish, Morkov, Gaviria, Thomas, Kluge, etc.