Beobachter a écrit : 19 mars 2018, 19:35
Bah si on peut dire qu'on ne peut rien dire niveau conclusions sur le spectacle et l'animation de course, alors il faut aller chercher les répercussions sur d'autres domaines.
A savoir ce que ça change pour les coureurs: moins de jobs, moins de possibilités de courir les grandes courses, bref plein de perdants. Et au premier plan, les jeunes et les coureurs de seconde zone.
Pour que cette réforme soit positive, il faudrait que de manière claire et nette elle ait amélioré le spectacle et l'animation. Sur ce qu'on a actuellement, à savoir, ce n'est ni mieux ni pire, il ne reste que l'argument des conséquences sur les carrières des coureurs. Là le verdict est lui clair et net.
Donc pour l'instant, c'est bien naze cette réforme
Pour le spectacle et l'animation de course, attendons la fin de saison, et en particulier le déroulement des GT pour voir si l'absence d'un 9ème homme aura une influence sur la course et permettra aux offensives d'avoir plus de champ.
Dire que l'on ne peut rien conclure pour l'instant ne veut pas dire que l'effet est neutre jusqu'ici, mais simplement que l'on manque de recul.
Ensuite sur l'argument économique. Je comprends le point de vue, mais je trouve que c'est une vision exagérée d'une part, et surtout court-termiste de l'autre.
Riccofan a fait le calcul dans la conversation précédente qui montrait que, en additionnant toutes les équipes WT, il y a avait seulement 19 coureurs en moins sous contrat. Cela représente une baisse d'environ 4%. Et encore cette baisse s'explique principalement par la réduction du nombre de coureurs de la BMC (5 coureurs en moins) qui s'explique sans doute plus par la volonté du sponsor de se retirer en fin de saison que par la réforme. Bref, contrairement à ce que laisse suggérer ton message, je ne pense pas que les possibilités de trouver une équipe ou bien de participer aux plus grandes courses se soient tant réduites que cela.
Mais le fond du problème n'est même pas là. Voilà comment je vois les choses. A laisser des collectifs surpuissants se développer, le cyclisme a déjà en partie perdu plusieurs de ses caractéristiques fondamentales. Nous avons aujourd'hui :
- des courses moins imprévisible car les équipes peuvent facilement en contrôler le déroulement
- moins de mano à mano entre leaders car les équipiers sont là de plus en plus loin dans la course
- les tactiques défensives sont plus souvent payants que celles offensives (l'endurance et la capacité à l'effort solitaire ne sont plus valorisées)
A long terme, c'est l'attractivité même du cyclisme qui est menacée si rien n'est fait pour briser cette hégémonie de quelques équipes surpuissantes. Moins d'attractivité, cela veut dire moins de public, donc moins d'intérêt pour les marques d'investir. Et moins d'investissement, c'est moins de courses, moins d'équipes, moins de contrat pro. Et ce jour-là, ce ne sera pas une réduction de 4% malheureusement à mon avis.
C'est en cela que je trouve ton argumentaire "court-termiste" : tu trouves négatif l'effet de la réforme des équipes à 8 pour les cyclistes pro aujourd'hui sans se poser la question des effets du maintient des collectifs aussi puissants sur le cyclisme de demain.