-Vélomen- a écrit : 18 juil. 2025, 10:13
Je ne parle même pas de Politt, que je n'ai jamais vu grimper comme ça.
Vous connaissez mon amour inconditionnel pour les armadas, hein, vous aurez donc du mal à croire que je viens défendre UAE et compagnie.
Mais, sur cet argument des grosses bêtes qui font du gros boulot en montagne, je me suis forgé une petite conviction quand meme, faut dire que j’en ai bouffé du train Sky: la Sky était une spécialiste pour recruter des tres bons rouleurs (quand les profils de coureurs voulaient encore dire quelque chose, aujourd’hui, et je suis sérieux, c’est presque de la SF) qu’on voyait emmener le train en montagne, et que nos yeux avaient du mal à comprendre.
Mais je pense qu’on raisonne à l’envers en disant « un Politt n’a jamais grimpé comme ça », chose qu’on pouvait dire aussi pour la palanquée de coureurs comme Castroviejo par exemple. Il serait plus juste de dire que ces mecs-là ne grimpaient pas tout court. Dans le sens où ces mecs n’ont absolument pas le physique pour etre dans les meilleurs en montagne, clairement. En revanche, pour faire un train avec un rôle tres précis, où ils savent combien de temps ils vont emmener et quand ils vont pouvoir souffler complètement, en vue de récupérer pour le lendemain pour remettre ça, bah je pense que c’est finalement parfaitement jouable et pas si _
normal que ça.
Avant d’arriver chez UAE, un Politt n’avait absolument aucun rôle à jouer dans des cols de montagne, ni sur un GT, ni sur la moindre course. Forcément qu’on hallucine quand on le voit emmener le peloton, mais j’en reviens à ce que je disais sur les Français et la non-culture de l’effort solitaire: je suis convaincu (j’ai mis le temps hein, mais ça finit par rentrer

) que quand on est une bonne bête à rouler/un gros moteur (appelez ça comme vous voulez), bah on peut performer en montagne. Pas forcément y gagner et encore moins être forcément en position de gagner une CPE ou carrément un GT, mais au moins on a une base pour apprendre à rouler, rouler, rouler, que ce soit sur du plat, du 3, du 5 ou meme du 8%.
Chose qui ne fonctionnera presque jamais dans le sens inverse: un pur grimpeur galèrera toujours pour gagner un GT. Ca a toujours été hyper dur avant, c’est limite impossible de nos jours.
Bref, y en a des choses qui me choquent dans le vélo, mais j’avoue que les gros culs comme Politt qui emmènent en montagne, c’est pas ce qui me choque le plus au final, loin de là. J’ai peur de croire que la Sky a compris ce truc avant beaucoup de monde, meme si ça n’enlève rien à toutes les wtfuckeries que cette équipe a bien voulu nous raconter.
Aujourd’hui, je pense que les armadas ont encore plus optimisé le truc: la Sky mettait en place un ordre dans les wagons de son train et ça tournait plus ou moins toujours pareil étape apres étape. Maintenant, il me semble que les teams préparent carrément certains de leurs coureurs différemment pour le déroulement du GT, avec notamment des gars totalement invisibles pendant la premiere moitié du GT, mais qui deviennent de super lieutenants uniquement en montagne pendant la seconde moitié, afin que leur leader ait toujours des gars au top du top sur chaque étape, sur chaque col, sur chaque partie d’étape. Sans compter le fait que dans ces armadas, à part de rares exceptions (genre un Ayuso pas forcément aux ordres qui se fait engueuler par un Almeida), les rôles et les tâches sont hyper définis et respectés, les mecs sont dévoués à 100%. Ca fait une grosse diff’ supplémentaire.