blouss_ a écrit : 17 sept. 2018, 09:41
Débat intéressant. Et j'ai presque envie de l'élargir, parce que Bardet et Pinot sont quand même en train de réussir de belles carrières. Mais peut-on en dire autant de Bouhanni, Barguil et Coquard ? Ces trois là pourraient (devraient ?) évoluer en WT.
Il y a quelques années, bcp voyait la France redevenir la nation n°1 avec ces 6 coureurs (en ajoutant Démare). On est quand même encore loin du compte. Vous me direz, c'est déjà bcp mieux que les années 2000. Et finalement, celui qui semble en passe de concrétiser toutes ses promesses, c'est Alaphilippe. Et c'est celui qui évolue dans l'une des plus grandes équipes WT. Est-ce un hasard ? Les 6 autres ont-ils eu tort de choisir le "confort" d'une équipe française.
Vu de mon canapé, j'ai presque l'impression que c'est Pinot et Démare, qui ont fait grandir la FDJ. L'équipe a évolué avec eux. Mais est-ce que toutes les conditions étaient réunies à leur début pour les faire éclore au plus haut niveau ?
On n’est pas loin d'être la nation numéro 1 dans les classements...
dans le peloton de tête en tout cas.
Parmi les favoris à Innsbruck...
Il ne manque « qu’ » un grand titre, ou des victoires sur les grandes courses par étapes, et ça va venir.
(monuments il y en a déjà un dans cette generation, et il y a largement moyen d’en avoir d’autres, pour au moins 3/5, Roubaix paraissant compliqué et le RVV inaccessible)
Alaph n’a d’ailleurs pas gagné de CPE WT ni de monument pour le moment après tout, même s’il s’est certainement montré le plus impressionnant de tous au niveau mondial, les autres pouvant rivaliser mais moins systématiquement, plus au gré des circonstances.
Enfin ça viendra aussi.
Pour les équipes françaises, je me demande s’il n’y en a pas trop finement.
Deux WT + autant de Conti Pro qui aspirent pour la plupart au WT à court/moyen terme... c’est beaucoup même pour un pays comme la France.
Et qui ont toutes légitimement. besoin de leur tête d’affiche française, ce qui disperse les forces et les talents, et installe les coureurs dans un confort ou une toute-puissance assez néfastes...
Cela dit elles s’internationalisent par leur recrutement et la culture belge pour les classiques, ex-BMC pour les chronos... fait certainement du bien aussi.
Pour épauler Bardet ou Pinot à la hauteur de ce que le plus haut niveau demande aujourd’hui (exigences en forte hausse ces dernières années on dirait) les équipes n’étaient sûrement pas armées au départ.
Avec leurs équipes d’il y a cinq ans Bardet et Pinot seraient handicapés aujourd’hui.
Mais c’est faire une lecture anachronique car elles ont pris le train en marche et y sont arrivées je pense.
Je ne pense pas qu’ils soient pénalisés maintenant maintenant, j’ai l’impression qu’il y a un vieux fond de complexe là-dedans, un fantasme de l’herbe plus verte ailleurs.
Les équipes étrangères de premier plan mettent aussi le paquet sur le Tour, (même Movistar !) donc ça ne changerait pas tellement le problème, ils n’auraient pas « l’équipe A » s’ils avaient la liberté de zapper le Tour - seule une WT italienne pourrait éventuellement prioriser le Giro, mais elle n’existe pas et prendrait certainement les meilleurs Italiens d’abord.
Même la Sky ne peut mettre une « dream team » sur les trois GT.
C’est peut-être plus dur pour les CG bien sûr mais Démare par ex n’a me semble-t-il rien à envier à quiconque en optimisation de son potentiel et arrivée au rang prévu au niveau mondial.
Bouhanni période fin FDJ/début Cofidis non plus - cf. son niveau Ponferrada, MSR... il a gardé le même entraîneur d’ailleurs toutes ces années.
Bardet que personne ne voyait si haut n’est pas si mal épaulé a priori.
Pour ce qui est de l’accompagnement de l’éclosion (en raisonnant plutôt au début des années 2010 donc) je ne sais pas pour Bardet/Pinot mais on en revient au contexte - potentiels attendus, cyclisme partiellement assaini par le passeport biologique, prédominance écrasante du Tour, évoqué dès le début de ce fil.
Après si on parle médical +-légal, c’est autre chose.
Du coup à mon avis ce n’est pas un manque de savoir-faire ni de culture (de l’excellence, de la gagne...) les équipes se sont mobilisées à la hauteur de leurs ambitions qu’elles avaient oubliées...
Avec parfois du retard à l’allumage sûrement coûteux à un moment malgré tout (le
chrono, le matériel chez AG2R par ex)
Pareil l’aspect finances, budget et effectifs ne sont pas/plus des obstacles, autant Démare, Pinot, Bardet étaient très moyennement entourés parfois au départ, autant ils ont ce qu’il faut maintenant.
Et ils ont des sponsors solides et fidèles, on peut travailler dans la durée, précieux dans l’éco-systeme du vélo actuel.
Donc je dirais qu’il y a bien plus des raisons structurelles qu’humaines et culturelles.
Sinon je suis d’accord, il est temps pour Latour de s'émanciper, j’espère qu’AG2R le laissera, c’est triste de le voir aussi mal utilisé et presque inutile que sur le dernier Tour !
D’autant que le faire grandir comme leader peut offrir une solution pour le Tour l'année suivante et accorder à Bardet le Giro-Vuelta (ou Giro+Tour en franc-tireur et prépa des JO) qu’il devrait essayer pour changer !
Pinot a fini par se faire à l’idee qu’il ne coupera pas au Tour, mais ce n’est plus à reculons comme à une époque.
Espérons qu’il y fasse de belles choses et que Gaudu continue son éclosion, pour qu’on voie Pinot retourner au Giro ensuite.
On peut tabler sur Gaudu équipier en 2019 et leader d’un GT en 2020.