BoissonAgain a écrit : 20 juil. 2022, 22:18
limosa a écrit : 20 juil. 2022, 21:26
De toute façon, l'équité sportive dans le cyclisme est morte avec Indurain. C'est à dire lorsque le dopage a permis de gommer les différences naturelles innées de certaines aptitudes physiologiques que seuls les coureurs d'exception possédaient. Pour moi, la phrase de l'époque Armstrong qui a fait le plus de mal au cyclisme et qui en fera toujours est : "Comme ils sont tous dopés, à la fin c'est quand même le meilleur qui gagne". Non, le dopage moderne a permis à des mulets de se hisser au niveau des étalons, voir les dépasser (ex : Riis) alors que le dopage à l'ancienne ne leur permettait pas de combler l'écart. Ce n'est pas pour cela que je porte un regard moins critique sur le dopage à l'ancienne. Mais ça explique pourquoi les légendes du tour d'avant les années 1990 me feront toujours plus rêver que les coureurs actuels car la hiérarchie entre les coureurs me paraissait mieux correspondre à une réalité sportive. Aujourd'hui, à mes yeux, le tdf est plus proche d'une émission de téléréalité qu'une véritable épreuve sportive au sens "noble" du terme.
Je suis pas d'accord pour dire qu'avant Indurain tous le monde est égaux (dans le dopage). il y avait des bons préparateurs depuis toujours et parmis ces préparations y a tout ce qui est illicites. je suis d'accord pour dire que l'EPO a tout explosé mais les pratiques étaient là. en 1990 gosse j'ai assisté a des réunions de clubs cyclistes et ça parlait produit de manière décomplexé. C'est l'avantage de notre époque ou en est plus là.
Non, bien sûr, je ne me fais aucune illusion sur avant 1990 concernant le monde médical et la préparation, et je ne faisais qu'un gros résumé (de ma pensée sur base de mes connaissances et recherche), et il ne faut pas prendre les coureurs d'avant pour des dilettantes de manière générale.
Mais à partir des années 1990, il y a eu une organisation pointilleuse à ce niveau-là.
Par contre, ce que tu dis est tout à fait vrai, on n'a en réalité pas découvert que le cyclisme était touché en 1998 par le dopage, ça c'est une image que beaucoup se sont fait, mais non, les coureurs en parlaient librement depuis toujours. Par contre, il y avait une recherche un peu artisanal par moment, pour surtout apaiser les douleurs, comment savoir gagné deux-trois pourcents sur ses performances. Mais le dopage des années 1990 permettait carrément de se transformer, et si parfois le cyclisme des années 1990 parait amateur à côté d'aujourd'hui, en matière de dopage là par contre c'était très professionnel à cette époque... Encore que, il a fallut du temps aux coureurs pour comprendre comme utiliser l'EPO (d'où l'apparition de médecin pointu sur la question).
J'ajouterais tant qu'on parle de ça, que là où on voit que le cyclisme n'était pas préparé face l'arrivé de cette forme de dopage moderne, c'est au niveau des sanctions : à partir de 1998, la moyenne était de six mois de suspension. Un an c'était une suspension lourde jusqu'à il y a 10-15 ans. Il n'était pas rare de voir des suspensions de 3 mois, et à mon sens c'était parce que ça sanctionnait des coureurs qui prenaient des substances qui permettaient d'être performant au moment présent, mais l'EPO n'était pas une "drogue" que l'on prenait une fois, c'était carrément des cures que les coureurs suivaient, sans compter que même en étant "clean" par après, le coureur continuait de bénéficier des avantages que le coureur avait pu en tirer. A partir de là, une suspension de six mois, c'était ennuyant mais sans plus, le jeu en valait la chandelle en quelque sorte. Bon nombre de coureurs sont revenus de suspensions comme si de rien n'était.
En terme de performance, on n'a je pense, jamais fais mieux que l'EPO. Quand je vois que les records sont à peine battu aujourd'hui, je me dis qu'il ne faut pas demandé ce que ça aurait donné si les coureurs de cette glorieuse époque avaient pu avoir les vélos d'aujourd'hui...
Car oui, essayez de rouler avec un vélo des années 1990 (il y a donc +- 30 ans), et un vélo d'aujourd'hui, vous comprendrez vite la différence et vous comprendrez que les watts qu'ils envoyaient sur de tels montures, étaient tout simplement hallucinante.
Bref, loin de moi l'idée de dire qu'avant 1990, les pratiques n'étaient pas là, bien au contraire, juste que le dopage des années 1990, c'était autre chose, l'EPO avait complètement changé la donne, on était loin du dopage à papy, et je pense qu'un coureur propre pouvait avoir un beau palmarès avant l' ère EPO (et après car je suis persuadé qu'aujourd'hui le peloton est très sain). D'ailleurs il y a pas mal de témoignage à ce sujet (des coureurs se plaignant qu'ils ne parviennent plus à suivre le rythme et c'était parfois des cadors des années 1980 eux-mêmes).
En plus, il y a plusieurs phases (introduction de l'EPO ; généralisation dans le peloton ; limitation à 50% de l'UCI ; affaire Festina ; la chasse au dopage des années 2000 et les transfusions sanguines ; fin de la généralisation de l'EPO car trop "facile" à détecter), ceux qui ont dût s'éclater ce sont ceux du début des années 1990 qui ont pu bénéficier de l'EPO alors qu'une grande partie du peloton n'y avait pas accès.
