Orbea a écrit : 12 juil. 2023, 21:15
Je ne pense pas que GATO affirme que Indurain est intouchable. Il le dit lui même, que Indurain éludait la question du dopage en y répondant pas.
GATO comme d'autres personnes ici, dont je fais partie, reconnaissent que Miguel à probablement eu recours à des pratiques illicites sur les dernières années de sa carrière, mais encore une fois, lorsqu'il se retire, quasiment 100% de peloton tournait au même produit. Pourquoi aurait-il été plus vertueux que les autres ?
Le soucis, c'est que certains, ici, tirent des conclusions sur une époque qu'ils n'ont peut être même pas connu, et parce que l'EPO est apparu au début des années 90, tous les coureurs qui ont gagné à cette période sont devenus, de facto, des chaudières invétérés à leurs yeux. On a du coup, systématiquement droit au cliché de l'âne devenu pur-sang.
Si on reprend l'année charnière que semble être pour beaucoup 1991, parce que Lemond, Fignon, Degado, Mottet et d'autres ne sont pas sur le podium, les 3 premiers de ce Tour sont devenus les pires escrocs du cyclisme. On peut quand même rappeler que pour deux d'entres eux, Bugno et Indurain, qu'ils étaient annoncés comme les futurs grands de leurs pays respectifs et du cyclisme mondial, au même titre que Breukink. Qui plus est, ils avaient déjà tous montré des prédispositions pour succéder à la génération des 80's lors des 2-3 années précédentes. Quant à la génération sortante, mais qui était déjà sur la pente descendante pour certain d'entre eux, EPO ou pas, ils n'auraient plus gagner de GT.
Lemond, en 91, subit 2 défaillances là ou les Fignon, Mottet et d'autres arrivent à suivre sans problème, et les années suivantes, il est touché par les premiers effets secondaires liés à son accident de chasse quelques années plus tôt.
Fignon et Mottet en 91, font quasiment jeu égal avec le podium, sauf que depuis quelques temps ils ne performent plus du tout sur les CLM. Mottet, se prends systématiquement des tires sur le CLM dès 89, quant à Fignon il décide de vivre une dernière expérience en Italie, car il se retrouve dans la même situation que Hinault quelques années auparavant, avec la jeune garde qui prend le pouvoir au sein de sa propre équipe. Delgado, était dans la même situation, et avait déjà eu une année "joker" lors du Tour 90. Il semblait logique qu'il finisse par passer la main.
J'ai vu également certains citer Stephen Roche, mais faut-il rappeler dans quelle équipe il évoluait lors de ces deux dernières saisons pro ?
Personnellement, concernant les victimes de cette EPOque, j'ai quelques noms qui me viennent, mais pas forcément ceux cités ci-dessus, et je ne souhaite pas dévier encore plus sur ce sujet.
Pour terminer avec ce podium du Tour 91 (qui sera le même en 92), seul Chiappucci semble avoir une trajectoire atypique, puisque qu'avant son Tour 90, c'était un honnête coureur mais sans plus. Il devient alors dès le début de saison 91 une "bête" de course infatigable, avec comme point d'orgue, Sestrières 92. Je cite cette étape, parce que sur celle-ci Indurain avait déjà connu une défaillance un peu similaire à celle qu'il connaitrait en 96. Il avait perdu 1min sur le dernier kilomètre de cette étape, sur un Chiappucci qui s'était pourtant fait un rallye de 200 bornes, là ou l'espagnole s'était détaché seulement dans les 5-6 derniers kilomètres.
En 96, il subit sa défaillance à 3-4 kilomètres du sommet. Suffisante pour perdre un temps irrécupérable, sur des coureurs qui ne se fixaient aucune limite dans l'utilisation de l'EPO. Ce jour là, je pense qu'il a compris que son temps était terminé, et qu'il n'irait pas au-delà de ce qu'il s'infligeait déjà.
Tout ça pour dire, et ça n'engage que moi, que le grand Miguel tournait très certainement au produit en vogue sur les Tours 94 à 96. Ses démonstrations à Hautacam et La Plagne laissent peu de doute. Avant ? Je ne saurais le dire...
Par contre, ce qui est certain pour moi, c'est qu'il ne sortait pas de nulle part, et qu'il avait le potentiel pour gagner des GT, et qu'il en aurait gagné. Combien ? ça personne ne pourra le dire...
Cette génération a connu la mauvaise EPOque, et elle paraitra toujours suspecte aux yeux de ceux qui veulent n'y voir que des escrocs d'un coté, et des victimes de l'autre.