Il est clair que Froome est, sur les deux premières semaines, le plus fort. Et qu’il est servi par une équipe impressionnante, à tel point qu’en profitant de jours « off », les équipiers du britannique sont tour à tour supérieurs aux membres du top 10. De là à dire que Froome est impérial, je ne le crois pas, les écarts ne sont d’ailleurs pas exceptionnels.
Froome est le seul grand leader à avoir assuré le spectacle (en descente, sur le plat, sur le trail du Ventoux

), et je trouve qu’il ferait un beau vainqueur.
Finalement, le problème pour le spectacle se situe à mon avis dans trois points :ennui: . D’une part dans « l’absence » des autres dynamiteurs connus (Nibali entre deux objectifs –Giro et JO-, Pinot et Contador retirés). D’autre part dans le bon début de parcours de Mollema et de Yates, qui ne se prennent pas à rêver d’un triomphe à Paris, et cherchent (chercheront) donc à protéger leur place sur le podium plutôt que de jouer leur va-tout. Enfin, il faut avoir conscience que pour un coureur / une équipe, Top 10 voire Top 15 du Tour, ce n’est pas rien ; sur le Top 15 actuel, seuls Aru et Quintana peuvent se permettre de sacrifier une placette sur le Tour, et encore…
Point positif niveau spectacle : un tiers des étapes a permis la victoire d’un échappé. C’est un ratio plus qu’acceptable pour un GT de nos jours.
Les sprinteurs se sont tout de même disputés les arrivées prévues pour eux, et je dois dire que je suis surpris de la domination de Cavendish dans cet exercice. Ou plutôt, je trouve que Kittel, Kristoff et Greipel sont en retrait, même vis-à-vis de Sagan. Je regrette d’autant plus l’absence de Bouhanni !
Son absence est d’autant plus criante que les français présents sont décevants, à l’exception de Bardet, d’Alaphilippe et de Coquart, à leur niveau. Je passe sur le craquage de Pinot, pour lequel j’attends d’en savoir plus sur sa maladie (mais pour le moment je reste sur l’idée que l’orienter sur le Giro est indispensable pour lui donner un avenir en GT). Je suis inquiet de la faiblesse de Rolland et surtout de Barguil. Mais je suis surtout catastrophé par le niveau des « outsiders ». Les Jeannesson, Vichot, Chavanel, Chérel, Sicard, Jeandesboz, Feillu, Gallopin et même Vuillermoz, sont vraiment inférieurs à leurs adversaires, c’est très net en les voyant évoluer dans les échappées. :redcard:
Un mot sur Barguil pour élargir à la préparation des coureurs, on voit bien qu’il n’était pas possible cette année de faire la course tous les jours à la fois sur le Giro ou le Tour de Suisse, et sur le Tour de France. Valverde est l’exception, ce qui lui arrive fréquemment… J’espère que cette hypothèse explique le manque d’énergie du breton :bretagne:
Concernant l’appréciation du parcours a posteriori, je l’imaginais beaucoup plus sélectif. Les coureurs disent être fatigués physiquement comme nerveusement, mais on se dirige vers un record de coureurs à Paris… Pas trop de risque de hors délai pour le moment, peu d’abandons hors blessures ou maladie. J’attends des Alpes qu’elles rendent la course plus difficile : le Tour de France ne trouve son intérêt qu’en étant un défi, même pour des coureurs bien mieux préparés que par le passé.
Dans les Alpes, cela devrait tout de même bouger : Quintana, Porte, Bardet et Aru souhaiteront grappiller des places. Mais on restera dans la course au podium, et je n’imagine pas Froome défaillir :duel: