Je pense le plus raisonnable pour éviter une surcharge émotionnelle demain après-midi, c'est de se préparer psychologiquement, et donc de faire un exercice de visualisation mentale. La Visma le fait en général avant les grands rdv et l'Histoire montre que ça marche totalement.
Train d'enfer de l'équipe d'Abou Diaby dans la Big Berta, avec tout d'abord un Alessandro Covid qui infecte les jambes du peloton pour le mettre en insuffisance respiratoire . Puis, en imaginant qu'Ulissi retrouve ses jambes (faudrait qu'il soit enfin remis de la retraite de ses amis Jan et Kristian, c'est pas gagné), accompagné d'Hirschi (ah la fameuse bande Polanc-Ulissi-Durasek et Hirschi, y'avait rien de mieux pour assurer le transit), et que les deux soient capables de sortir les watts des Capi Capo jusqu'au pied de la Cipressa, avant de lancer le seul vrai slow-vène de la team dès que la pente se cabre pour qu'il fasse les 500 premiers mètres à fond les bidons, ce qui est dans le Domen du possible. Ensuite, c'est au tour d'Isaac, l'adepte du cintre retourné, de prendre le taureau par les cornes et de faire fumer le pédalier. Le mexicain ne doit avoir qu'un seul objectif : sprinter, sprinter et encore sprinter, avant de passer le relais à la dernière lampe de rancement de la Tim. On arrive dans le passage le plus pentu et, même si la concurrence a beau s'y presser, Tim Ouais Lance accélère autant qu'il peut pour réaliser le plan machiavélique de la Matxin de la Cipressa : mettre en orbite la fusée Pau Gachar sans concurrence aux basques. On en est à 6 minutes d'ascension, et le slovène n'a plus que 3 minutes pour convaincre. Les réacteurs s'enclenchent, les ceintures sont attachées et la gravité se fait encore présente. C'est là que l'épi génétique entre en fusion, que la fusée décolle, que la fumée s'envole et que la concurrence est collée au sol. Tadège atteint déjà les limites de la stwattosphère et fait frotter les genoux dans les lacets sur le sommet de la bosse. Sourire caméra, arrêt selfie avec le public avant de s'élancer dans la descente, et de faire la course contre les motos de la réal italienne sur la fin de l'épreuve, histoire de s'amuser un peu . La course est pliée. Remballez c'est pesé.
Derrière, un gruppetto emmené par VdP / Bettiol / Skouinsse / Pedersen / Ganna tente tant bien que mal de rallier l'arrivée dans les délais.
Pogachardassaut se permet même de finir sur la Via Roma en wheeling, après s'être arrêté une nouvelle fois pour boire un cappuccino en amoureux avec Urska et avoir passé un coup de fil à maman en direct de la cabine téléphonique en haut du Poggio.
Et voilà, c'était la Primavera 2024. Faites de beaux rêves, demain sera un jour historique.
