jerem9 a écrit : 07 juin 2022, 21:12
On est dans deux mondes différents
J’ai fait 30ans de basket et tu passes ton temps à essayer de jouer …. malgré la douleur .. en essayant de la diminuer.
Tu joues strappé , avec des attelles diverses ( pouce cheville , épaule ) tu joues avec des compressions pour éviter de trop sentir les béquilles anciennes.
Tu prends du baume saint Bernard pour atténuer certaines douleurs trop importante et tu en remets à la mi temps pour que ça passe un peu mieux.
Tu utilises des semelles pour atténuer les talonnade
Et je parle que de ma modeste expérience perso.
Dans les sports co ( de contact ) tu passes ton temps à jouer malgré les douleurs et essaye de les diminuer, où est la limite entre ce qui est acceptable ou non..
C’est la rencontre de deux mondes totalement différents où forcément la perception des choses est aussi totalement différente
C'est intéressant ce que tu dis là. Vous preniez du baume Saint-Bernard. Dedans, il y a du camphre et du menthol.
Il faut savoir qu'un certain nombre de dérivés du camphre et du menthol sont interdits dans des courses d'équitation (PMU quand tu nous tiens...

), car considérés comme dopants. OK, les doses pour les chevaux doivent pas être les mêmes que pour les humains, mais quand même...
Comme tu dis, tout dépend de où on met la limite de ce qu'on considère comme "dopant". Chercher à avoir moins mal à l'effort, que ce soit musculaire ou articulaire, c'est logique. Le faire en utilisant un "produit", naturel ou chimique, dans ce but, même un truc gentillet comme le baume Saint-Bernard ou la ventoline, hum... considérer ça comme OK dès le niveau amateur, c'est pas mettre la barre bien haut. Mais bon, "c'est pas interdit", "c'est pas méchant", "c'est pour avoir moins mal". On comprend.
C'est un peu du même ordre que chuter parce que tu roules trop vite. Si tu roules à une vitesse à laquelle tu n'es pas capable d'aller, que ce soit en descente ou dans un virage de final d'étape de plaine, alors il faut ralentir, pas accuser la route. Difficile, quand tu "fais la course" et qu'il "faut être devant", d'accepter ça, mais c'est à toi cycliste de rouler à la vitesse qui t'évitera la chute. Ou alors tu acceptes que tu peux chuter si tu roules trop vite, comme ceux qui partent à la faute dans une descente parce qu'ils essaient de suivre un meilleur descendeur qu'eux.
Pour le dopage, si ton corps te fait mal lors d'un effort, soit tu es capable de continuer, soit tu ne l'es pas, mais si tu ne l'es pas, ne va pas dire "c'est normal que je prenne un truc pour avoir moins mal", si tu as trop mal, tu ralentis. Oui, ça s'appelle apprendre à perdre et accepter que d'autres peuvent aller plus loin dans la douleur, dans l'effort, sont meilleurs tout simplement.
Tout faire pour gagner, oui. Tout faire pour gagner malgré tes limites, oui. Tout faire pour gagner en repoussant tes limites par ton mental, oui. Tout faire pour gagner en repoussant tes limites par des "soins" externes, euh... quelque soit ce "soin", tu es sur la ligne blanche.
A nous collectivement de décider (et aux instances d'agir en fonction) le moment où la ligne blanche est franchie, et le moment où elle ne l'est pas.
Vraisemblablement, au tennis, comme au basket, ce moment est bien plus loin qu'en cyclisme, et celà même alors qu'on peut déjà regretter (comme le fait Guillaume Martin ou Tibopino) qu'en vélo ce puisse être déjà loin^^
Merci pour ton partage d'expérience, c'est vraiment bien d'avoir cet éclairage venu d'autres sports.