AlbatorConterdo a écrit : 02 avr. 2021, 14:28
levrai-dufaux a écrit : 01 avr. 2021, 18:47
Ce que montre ta comparaison avant tout, c'est que les coureurs ne semblent plus planifier leur montée en puissance vers les GT de la même façon qu'il y a quelques années, lorsqu'ils avaient des pics de forme relativement brefs durant une saison et se servaient d'une course comme Tirreno comme d'une épreuve de préparation.
Nibali en est l'incarnation : il est clairement moins fort aujourd'hui qu'en 2013-2014, et pourtant, il a un temps d'ascension plus rapide sur ce col. La seule conclusion logique est que lui, mais aussi l'ensemble des leaders, s'est présenté en meilleure forme sur ce Tirreno qu'en 2013. Cette saison, pour gagner l'épreuve, il fallait déjà être à son meilleur niveau. Idem pour le Tour de Catalogne.
C'est d'ailleurs un sentiment que beaucoup de coureurs ont relayé depuis le début de la saison : il n'y a pratiquement plus de course de préparation. Dès la première étape du Tour la Provence, ne voyait-on pas Alaphlippe déjà à la bagarre pour la gagne ?
J'ignore à quoi est du cette évolution récente dans les préparations et si elle persistera mais on peut autant l'expliquer par le manque actuel de contrôles anti-dopage que par la situation sanitaire qui peut inciter les coureurs à maintenir un bon niveau de forme moyen pour être opérationnel sur les courses qui se disputent plutôt que de tout miser sur des courses qui risquent d'être reportées.
Belle tentative... une question, juste : tu bosses pour quelle équipe ?
Plus sérieusement, j'ai du mal à souscrire à ta thèse, simplement en observant les performances de WVA.
Car tu ne me feras pas avaler que le Tirreno, quasi course de reprise pour lui, était son objectif de début de saison
Ce qui ne l'empêche pas de développer tranquillou 436 W à Prati di Tivo.
ça vaut aussi pour Nibali, qui déclarait avoir des ambitions mesurées pour cette course, qu'il n'abordait pas à 100% de sa forme. Il se disait en bonne condition, sans plus.
Je te rassure, je ne roule par personne
Je ne suis pas plus naïf qu'un autre, n'ai aucune envie de justifier l'injustifiable (bon, j'ai quand même défendu Froome en 2018

) et lorsque je vois les temps d'ascension s'accélérer, je me pose aussi des questions. Je trouve simplement que l'idée "les coureurs vont plus vite parce qu'ils se dopent davantage" est beaucoup trop simpliste. De même, je ne suis pas convaincu que la période actuelle soit autant à rapprocher des années 90-2000 en termes de pratiques dopantes. A mes yeux, il y a beaucoup de signes qui l'en distinguent (performances plus cohérentes des coureurs sur une saison, progressions davantage linéaires, des coureurs et des équipes avec une bonne réputation qui arrivent à jouer les premiers rôles sur les plus grosses courses, etc...).
Pour Van Aert, effectivement Tirreno était un objectif pour lui cette saison. Au moment de prolonger son contrat avec Jumbo en début d'année, il a effectivement négocié le fait de pouvoir être leader sur Tirreno pour savoir s'il avait un avenir sur les courses par étapes (il a aussi négocié le fait de pouvoir se battre pour le maillot vert sur le prochain, tout en aidant Roglic). Avoir fait de Tirreno un objectif peut d'ailleurs expliquer pourquoi il est relativement moins impressionnant sur les courses d'un jour en comparaison à l'an dernier (il reste bien entendu très fort).