GracchusBabeuf a écrit : 20 févr. 2021, 17:46
Comment un gamin qui à pas des parents qui paye peut s'intéresser au foot avec juste les matchs de l'EDF (et ceux à l'extérieur pour combien de temps?), 3 matchs d'europa league et la finale de la LDC en gratuit ?
Il faut ajouter les coupes (Coupe de France et la heureusement défunte Coupe de la Ligue) et les compétitions internationales (Coupe du Monde et d'Europe, bien que là aussi, sans Bein, l'offre est réduite), mais c'est sûr que ça fait pas des masses, ramené au nombre d'évènements. Je n'en vois plus beaucoup, des matchs ; mais c'est pire pour ceux qui veulent vraiment suivre, avec l'éclatement et l'absence de continuité dans les offres. Avec leur dernière formule, ils avaient moins d'abonnés TV que de spectateurs dans les stades chaque semaine (enfin, en temps normal), alors que niveau capacité et taux de remplissage, à 2 ou 3 exceptions près, la France n'est pas l'Angleterre ou l'Allemagne.
Tous ces appels d'offres, ces enchères, ces saucissonnages, ça renchérit les coûts jusqu'à ce qu'il ne soient plus supportables, que ce soit pour les éventuels téléspectateurs ou les diffuseurs et évidemment ça complexifie tout et ça diminue la visibilité. Mais bon, il y a des têtes d'œufs surpayées qui sont contents parce qu'ils ont «crée des produits».
D'ailleurs on peut faire un parallèle sur certains points avec les effets pervers des appels d'offres dans les collectivités locales. Prenons l'exemple d'un appel d'offre pour une fourniture de service dans les espaces verts (tontes, tailels, ce que vous voulez). Dans l'espoir de décrocher un contrat, ta petite boîte locale postule à plusieurs appels de communes du coin, peut-être qu'elle en obtiendra un, ça changerait des particuliers. Son offre est pas trop mal, pas cher, et c'est du coin ? Du coup elle décroche tous les contrats. Ouaiiiis! et puis... Oh merde ! Premier problème : elle n'a pas les capacités ni en hommes ni en matériel d'effectuer tous ces contrats
à la fois. Du coup elle va te faire du boulot de merde, les chantiers vont prendre des mois de retard, il faut relancer tout le temps, c'est la cata pour la collectivité. Mézalors, la boîte n'a qu'à investir et embaucher ! Deuxième effet kiss-cool : dans 3 ans le contrat arrive à échéance et un nouvel appel d'offres est lancé. Une deuxième petite boîte propose une offre 1000 balles de moins. La première boîte perd tous ses contrats d'un coup. Remboursement de l'endettement des investissements (machines, véhicules, etc.) impossible, licenciements, faillite. Bilan : en temps que collectivité, tu as eu un service de merde pendant 2 ans, et au final tu as involontairement coulé une boîte.
Là c'est pareil en pire avec les enchères.
GracchusBabeuf a écrit :
On donne beaucoup au sport (appui politique, fédérations, instalations...) et force est de constaté qu'il le rend très peu et de moins en moins.
Il y a qu'à voir les zones payantes en belgique sur les classiques... Le jour ou on voudra plus leur laisser la route car ils servent des intérêts uniquement privé ils auront leurs yeux pour pleurer et on aura détruit une bonne partie de notre culture sportive.
Bah, il n'y a qu'à flatter les élus locaux. C'est pas compliqué, un élu local, c'est aussi con que ça croit être intelligent. Maintenant qu'ils font du «naming» de tout et n'importe quoi (même vu un lycée avec une enseigne l'autre jour) comme les pires acteurs privés, ils sont contents. Du moment qu'il peuvent accoler leur nom (celui de leur administration) à une épreuve sportive, ça les fait mousser, ils lâchent les sous. Ils justifieront ça en disant que ça renforcera l'attractivité de leur territoire (c'est pratique, c'est à peu près inquantifiable).
Mais après tout... le pognon qu'ils crament dans le sport, c'est autant qu'ils ne peuvent pas cramer dans leurs projets à la con et autre «outils de développement» (aussi connus sous le nom de «bétonnage à fonds perdus»)
