damienleflahute a écrit : 24 oct. 2020, 09:00
[quote=Berti post_id=3249512 time=1603470990 user_id=128328
Les amateurs c'est qu'ils le veulent bien. Pour les pros, ils ont le droit de défendre leurs intérêts. C'est difficile pour les organisateurs d'assurer correctement l'épreuve et satisfaire les sponsors, partenaires par rapport à leur investissement, OK. Les coureurs ne sont pas des jambons, ils sont contraints par les mesures sanitaires et les conditions climatiques du fait du report des courses.
Voilà le nœud du problème.
Le cyclisme, comme les autres sports est devenu professionnel pour permettre à des passionnés dont la raison de vivre était de participer à ces courses et d'essayer de les gagner, de vivre de leur activité, et c'était bien. Mais les sponsors sont devenus des employeurs alors qu'ils auraient dû rester de simples mécènes. Et on a glissé doucement vers le droit du travail, les cyclistes sont devenus des salariés, et maintenant j'ai l'impression que beaucoup empilent les courses comme un cariste empile des palettes, parce que ce c'est leur gagne pain et qu'on leur a demandé d'y aller, mais pas parce que telle ou telle course les fait rêver.
Et ca en devient absurde, comme le prouve la remarque de Berti : "les amateurs c'est parce qu'ils le veulent bien", car à la base, il n'y a (ou il ne devrait y avoir) que des cyclistes qui le veulent bien, où les plus doués auraient la chance d'être accompagnés par un sponsor.
Et au fil de ma réflexion, je me demande si le fait de détecter les jeunes de plus en plus tôt ne pose pas un problème. Certains sont déjà repérés par des grosses structures dès les cadets, alors qu'ils n'ont pas encore dépassé les 100 km en course. Ils sont doués, mais finalement, sont ils de vrais passionnés, ont ils conscience qu'ils vont parfois se retrouver à faire 250 bornes sous la pluie? Peut-être pas; mais ils comprennent qu'un métier s'ouvre à eux, ils vont être payés à faire du vélo, ils trouvent ça cool, mais pour beaucoup, il manque peut être ce petit supplément de passion, et ils vont devenir des salariés avant d'être des coursiers au sens noble du terme.
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J'ai vu sur Twitter la citation d'un néo-retraité 2020 (Domont ?) qui disait en gros "ma passion est devenue un travail, épingler un dossard était l'équivalent de pointer en prenant son poste pour moi".
J'ai aussi de plus en plus l'impression que les jeunes générations "s'en foutent" de l'histoire de leur sports, je me rappelle des jeunes du club de ma région qui s'en foutaient totalement d'aller voir Bernard Hinault. Je leur ai dis "Mais attendez, c'est un des plus grand cycliste de tous les temps !" ben rien à faire.
Le sport de HN a tellement évolué que les jeunes coureurs (avec le suivi à la pointe, le matos technologique...) ne se retrouve pas dans les histoires du passé (Christophe qui répare sa fourche, Robic qui met un bidon en plomb pour la descente, Hinaut et sa cagoule en laine qui perd presque 2 doigts à LBL...) et ça les fait pas rêver. Pendant le confinement, j'avais participé au live question de Julien Bernard et il disait clairement que perdre des sens (comme Hinault) pour une course de vélo, non merci. Et d'un coté je le comprend. Faut pas se voiler la face, le coté héroïque du sport est en passe de disparaitre. Est-ce un bien ou un mal ? Je ne peux pas juger, mais pour les coureurs c'est certainement positif.
Anecdote sur la déconnexion des jeunes vis à vis de l'histoire et des dates : en discutant avec ma nièce de 14 ans, elle me sort "Mais toi quand t'es né, en 1987, les films c'était encore en noir et blanc ?" elle était sérieuse...
