Thibaut Pinot apprécie le Tour de l'Ain qui commence vendredi et s'achève dimanche. Il a enlevé la dernière édition aoûtienne en 2017. Depuis l'an dernier, la course a lieu en mai et cela tombe bien pour lui. « Trois étapes dont deux arrivées au sommet (cols de la Faucille et surtout du Grand-Colombier, samedi et dimanche), il n'y a pas d'équivalent en France, fait-il observer. C'est court, ce sera nerveux, et c'est parfait pour faire du rythme après la reconnaissance des cols dans les Alpes, des entraînements plutôt longs. »
Après une coupure de presque deux mois (depuis le 31 mars au Tour de Catalogne), Pinot ne cache pas « (son) envie de remettre un dossard » sans se tromper d'objectif non plus. « Le but n'était pas de préparer le Tour de l'Ain, le but c'est faire des ''reco'' ». Il a passé cinq jours dans les Alpes à voir ou revoir les principales difficultés du Critérium du Dauphiné (9-16 juin), comme la montée des Sept Laux (7e et avant-dernière étape) et du Tour de France (6-28 juillet) où le menu des cols est roboratif : Vars, Izoard, Galibier (18e étape), Iseran, Tignes (19e étape), Cormet de Roseland, Val-Thorens (20e étape).
« On s'est adaptés en fonction de la météo, raconte Philippe Mauduit, directeur sportif de Groupama-FDJ. Lundi, il a plu toute la journée, alors on s'est contentés d'une petite sortie dans une vallée. Même si les coureurs se changent systématiquement en haut des cols, on n'a pas le risque qu'ils attrapent froid dans une descente. » Mardi, ils ont gravi le Galibier jusqu'à 500 mètres du sommet, entre deux murs de neige et une faible visibilité.
Trois coureurs qui lui sont proches accompagnaient leur leader : le Suisse Sébastien Reichenbach, Matthieu Ladagnous et le champion de France Anthony Roux. Un quatrième, Rudy Molard, les a rejoints le dernier jour. Julien Pinot, frère et entraîneur de Thibaut, encadrait le groupe avec Philippe Mauduit. Un kiné et un assistant complétaient le staff, et comme la location de chalets avait été préférée aux hôtels, un cuisinier était aussi du voyage.
Dans la même période, David Gaudu était basé à Tignes, station à 2 000 mètres. Pinot, lui, a renoncé à effectuer un stage en hypoxie. De l'expérience du volcan Teide, à Tenerife, en janvier, « (il) n'a pas la certitude que les effets de l'altitude ont été bénéfiques. Je n'ai pas senti une meilleure forme après coup (malgré sa victoire au Tour du Haut Var, en février). Je me demande même si cela n'a pas affaibli mes défenses immunitaires quand je suis tombé malade avant Tirreno (mi-mars). Donc, j'ai préféré ne pas prendre le risque de retourner en altitude avant le Tour. L'an dernier, je n'ai pas fait d'altitude, et je n'ai pas eu de problèmes de santé entre le Tour de Pologne (en août) et la fin de la saison (vainqueur du Tour de Lombardie en octobre) », ajoute le Franc-Comtois.
Après le Tour de l'Ain, Thibaut Pinot s'accordera deux jours de repos chez lui en Haute-Saône. « Puis l'équipe du Tour fera les deux étapes des Vosges (5e et 6e), dit-il. On travaillera aussi le contre-la-montre par équipe sur des routes tranquilles en Alsace (en prévision du chrono par équipe de la deuxième étape du Tour à Bruxelles, sur 27 kilomètres). « Les rouleurs, Stefan Küng, notamment, William Bonnet aussi, aideront les grimpeurs à prendre leurs repères, complète Mauduit. Ils apporteront leur expertise technique. »