Mais si Pinot lui était supérieur sur les étapes de puncheur, pourquoi ne pas le mettre à son crédit ?
C'est "normal", ça ne compte pas ? Mais quand Lopez le domine sur une partie des étapes de montagne (une partie seulement !), ça compte ?
C'est juste ça que je conteste.
Si on mentionne qu'il prend 32 secondes à Pinot au chrono, on peut aussi dire qu'il en lâche autant (ou peut-être un peu moins, une vingtaine de secondes ?) à Jérusalem ? À te lire Lopez lui a mis rouste sur rouste en chrono...
Et je n'ai pas dit que sa place était assurée au matin de la vingtième étape, juste qu'il était le mieux placé pour le podium.
Effectivement il était sous la menace de Lopez, mais il sortait d'une étape où il était plus fort que lui...
Dans le Finestre Lopez était archi-limite, ensuite il n'a jamais roulé... Il n'avait que lui à pointer le dernier jour, ce n'était pas très sorcier tactiquement.
Bon l'effondrement physique a tué le match.
Et je dis qu'il était dans les trois plus forts pendant deux semaines - ou disons la première moitié, plutôt - uniquement en réponse à ton "il n'a jamais été dans les 3 plus forts du Giro ", c'est toi qui découpes ainsi, je suis d'accord que c'est un biais contestable, mais je ne fais que rétablir l'équilibre ;)
Effectivement pour le verre à moitié plein, enfin j'aspire à voir le verre comme il est mais effectivement de ton point de vue je le vois débordant même

La défaillance qui a tout fichu par terre ne doit pas conduire à jeter les autres éléments d'analyse, c'est dommage que ce soit l'unique prisme de jugement.
Froome et Dumoulin sont quand même à nouveau sur le podium du Tour, en ayant le Giro dans les pattes, ça situe un peu le niveau (c'est une moyenne, le général) auquel évoluait Pinot malgré sa santé en dents de scie dans la dernière semaine...
Pour les progrès effectués, je parle aussi du leadership, de la gestion de ses équipiers, de la capacité à assumer son statut, de pas mal de choses qui ne se chiffrent pas mais qui transparaissaient tout autour de lui, pendant et après dans les échos qu'on a eus.
Il a mis du temps à éclore, avec beaucoup de points faibles, beaucoup d'attentes, beaucoup de responsabilités précoces dans une équipe où tout n'était pas non plus au niveau au début... Mais il y arrive, à son rythme. Il n'aura jamais corrigé tous ses défauts, mais il se rapproche d'un optimum.
Et "l'avenir c'est maintenant", je suis bien d'accord, mais cf. l'exemple de Nibali, coureur à maturation plutôt lente aussi, tout commence, peut-être ?
Cette Vuelta n'est un "joker grillé" que de ton point de vue , tu lui as assigné un objectif de général qu'il n'a jamais revendiqué prioritairement, n'étant pas du tout dans cette dynamique.
Moi aussi, je suis impatient, moi aussi, je me suis pris à rêver, à vibrer, à me prendre des claques, et je trouve qu'il n'y a eu que trop de déceptions, comment dire le contraire ?
Et ça me gave de le voir se faire bordurer par négligence ou d'être si mal payé de ses efforts hier.
Mais je crois qu'il faut aussi s'interroger sur le réalisme de ses attentes pour évaluer justement.