Nopik a écrit : 30 mai 2018, 19:52
Ce serait tentant d'attendre le dernier moment, mais encore plus risqué financièrement parlant, puisque ce sera alors la seule réparation possible.
S'ils le font 1 semaine avant et qu'un recours peut avoir lieu, au moins s'ils sont en tort ils réintègrent Froome sans casse financière tout en disant qu'ils auront essayé.
Effectivement le cas n'est pas totalement similaire à Boonen.
Mais... apparemment Froome est considéré comme innocent jusqu'au jugement définitif (enfin, perso je n'en suis pas convaincu car la justice de l'uci ne suit pas forcément les mêmes préceptes que la justice francaise, mais bon). Donc difficile de l'écarter là dessus.
Et en plus, il a disputé le Giro sans dégâts visibles pour l'image du Giro (enfin, selon les organisateurs

), ce qui affaiblit d'autant plus la position d'ASO pour l'écarter sur ce motif le cas échéant.
Effectivement, sans aller trop loin dans les arcanes juridiques, la "présomption d'innocence", sur laquelle il y aurait beaucoup à dire, tant elle est source de malentendus, d'hypocrisies, et dans les faits un peu un leurre dans le système français, mais ce n'est pas le sujet - pour faire court, est à la fois un principe et une
règle de preuve en droit.
Ici, la règle de preuve n'a pas cours, si j'ai bien compris, le résultat anormal d'analyse (RAA) est une preuve suffisante en soi en théorie, la charge de la preuve inverse incombe à Froome, qui doit tenter de le réfuter : s'il échoue à le faire comme ça semble se tramer, le RAA sera considéré comme valable et une sanction adaptée sera proposée par le tribunal de l'UCI (le juge unique).
(ça ressemble plutôt à une confrontation de preuves
prima facie https://fr.wikipedia.org/wiki/Prima_facie au stade du LADS, plus qu'à une enquête à charge et à décharge)
Bref, pour ce qui nous intéresse, Froome est présumé innocent sur le plan du principe seulement
= il n'est pas coupable, il est encore possible qu'il ne le soit pas, sa culpabilité n'a pas été établie faute de preuve de son innocence...
Pas au niveau de la "règle de preuve".
Mais même dans le cas plus "complet" (de notre droit français) qui allie les deux, la présomption d'innocence ne rend pas les justiciables intouchables et intégralement libres de leurs faits et gestes : on peut être présumé innocent et mis en examen, en détention provisoire même...
Tout ça pour dire que brandir la présomption d'innocence comme un totem est un peu fallacieux.
Car elle n'empêche pas de prendre les dispositions nécessaires pour la sérénité des débats et la préservation de l'intérêt général.
Dispositions qui ne doivent pas relever du bon plaisir mais de règles ou à défaut de principes supérieurs ou égaux bien entendu.
ASO n'affirmerait rien sur l'innocence ou la culpabilité de Froome, et ne violerait certainement pas sa présomption d'innocence, en ne l'invitant pas au Tour.