Le sucre sportif a écrit : 02 oct. 2017, 19:46
Je romance un peu mon récit, mais à 20kms/h sur un vélo, ça ne fait pas si mal que ça, et c'est addictif. Je discutais pas mal pendant les pauses (surtout le midi, j'attendais 1h aux heures les plus chaudes) parfois des personnes parlent en anglais. Aussi, comme j'ai fait Erasmus, je vois des connaissances sur la route. Mais je n'ai pas trop envie de m'étendre sur ma vie privée. C'est plus de l'aspect cyclisme que je voulais parler.
Au niveau professionnel j'avais subi (et mal encaissé) un échec d'une thèse non aboutie. Je souhaitais donc partir loin pour décompresser, voir autre chose que mon ordi, me recentrer sur moi-même et faire le point sur ma vie, en attendant de passer un concours l'an prochain (j'avais donc le temps). Ca m'a apporté au niveau de ma confiance en moi. J'ai conscience qu'il y a pas mal de critères pour pouvoir s'élancer sur ce genre de randonnée : être célibataire, prendre une année sabbatique, savoir faire du vélo et ne pas douter. J'ai eu la chance d'être en position de le faire donc c'est pour ça que je souhaitais partager mon récit : beaucoup de monde sur le forum est capable de faire ce que j'ai fait, voir même d'aller plus loin, plus vite. Mais leur vie quotidienne et leurs responsabilités les en empêche.
Après chaque voyage est individualisé, suivant nos réactions face aux imprévus. Et comme je l'ai dit en introduction, je ne me reconnais plus sur ce que j'ai fait, c'est pour ça que j'en parle sans problème, et que je ne me sens pas jugé par les remarques, quelles qu'elles soient. Par contre, ce qui s'est passé pendant la soirée à Bruxelles, mon weekend à Haguenau, ma semaine à Bucarest etc.. j'ai retrouvé, en lâchant mon vélo, mon "état normal" et ça je n'en parlerais pas car c'est mon intimité.
Tout dépend évidemment de ce que tu entends par intimité, mais je trouve que ce serait justement ce qui serait intéressant dans un tel récit.
Par exemple, le fait de savoir pourquoi tu as fait un tel périple humanise de facto ton épopée. On n'est plus là dans la "banale" performance sportive ou le "simple" dépassement de soi, mais tout d'un coup on peut y voir de la profondeur et de la sensibilité, un monde s'ouvre et cela appelle (ou pas), et peut-être même que cela devient beau (par exemple, j'essaie d'imaginer les retrouvailles avec ton frère, ce que vous avez pu vous dire, etc.).
C'est cela que je voulais dire. Maintenant il est vrai que c'est le forum pratiquants et qu'on parle de vélo, mais puisque c'est un forum et que je peux donner mon avis je dois dire que les accumulations d'efforts surhumains me semblent d'une grande vanité (surtout lorsque l'on n'est pas payé

), et surtout sur le mode "autiste" du chacun dans son monde libéral et concurrentiel actuel, du chacun soi-même sa petite entreprise.
Et donc, qu'aurais-je contre l'autisme en soi à la lumière de ce que je viens de dire ?
Quant à ma dernière question (effacée), elle est importante aussi, un peu comme la manière dont nous allons à selle. C'est quelque chose qui existe, et il me semble que l'on devrait pouvoir en parler librement. Mais naturellement, la provocation qui semblait la baigner l'a faite déconsidérer.
Une dernière remarque : je trouve que tu bois beaucoup trop de soda
