L'Europe à vélo !

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Re: L'Europe à vélo !

Vendredi 26 mai : Etape 9 : La forêt noire !
Haguenau (67) – Tubinge (Allemagne): 158 kms, D+ 2368m, Difficulté 4/5
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La chanson du jour :
:banana: :allemagne:

Après deux jours de repos, où j'ai pu notamment visiter Strasbourg et acheter deux trois bricoles, je repars direction l'est et la forêt noire. J'ai digéré ma première semaine Belge et je repars fort de cette expérience pour atteindre le plus vite possible Bucarest. Je vais prendre comme étape référence celle de Trèves-Haguenau, où j'ai réussi à dépasser les 200 bornes sans être trop atteint physiquement (ok j'ai un peu souffert de la chaleur). :pompom:

Pour passer aussi souvent que possible la barre des 200 kms, je m'impose une certaine rigueur (j'ai tendance à me laisser aller sinon): réveil avec la lumière du jour vers 5-6h, je remets ma tenue de vélo, range le sac, fait des vérifs avant de repartir à la recherche d'un café ou d'une boulangerie ouverte, afin de prendre le petit déj et de faire ma toilette. Dans la journée, je m'arrête régulièrement pour me ravitailler en eau (car il est annoncé des températures estivales), mange des petits sandwichs toutes les 3h pour ne pas avoir de problèmes de digestion lorsque le soleil est au zénith, et privilégie un bon repas dans un restaurant le soir (pizza, pâtes, spécialités régionales) plutôt qu'un hôtel ou un camping, dont le confort me fait perdre du temps le matin.

De préférence, je vais chercher un endroit pour dormir sec, protégé du vent, et près d'une grande ville où je pourrais facilement me ravitailler le lendemain. Je privilégie les pistes cyclables qui me rallonge, mais me permet de rouler sans perdre d'influx nerveux, et aussi de rouler "sans les mains", ce qui me permet de me reposer le dos, sollicité pour porter mon sac. Je roule avec le plateau du milieu (un 39 dents) et mets le plus petit braquet. Voilà pour la théorie. :study:

Encore une fois, les imprévus du voyage en décidera autrement, mais je vais tenter de rester fidèle à cette philosophie. Je pars d'Haguenau en direction de l'Allemagne. Je traverse le Rhin en prenant le bac de Drusenheim.

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Traversée du Rhin, retour en Allemagne ! :allemagne:

Voilà, j'ai traversé le Rubicon, me voici en terre germanique. Plus de retour possible maintenant. Alea jacta est. Direction Bucarest ! :metalhead: Je vais devoir me débrouiller avec le carnet de route où j'ai noté quelques formules de politesse dans les langues de chaque pays que je traverserai, et le programme jusqu'à Bucarest. J'ai encore une vingtaine de kilomètres de plat avant de passer les cols de la forêt noire, à 800m d'altitude, de quoi refroidir le rouleur que je suis. Je fais une pause à Buhl, où je mange un sandwich crudité/saussisse excellent, je suis rassuré sur la gastronomie allemande et sur ce que je vais pouvoir manger les prochains jours (j'avais peur de tourner à la choucroute pendant une semaine :elephant: ).

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Mehliskopf, réputé pour sa station de ski. Ca grimpe par ici !

Le premier col, dont je n'ai pas trouvé le nom sur le net, m'amène à Mehliskopf. Les deux premiers kilomètres ne sont pas très pentus et au moment de sortir du village, je vois que la route est fermée, risque d'éboulement. La déviation sur ma gauche a les caractéristiques du mur de Huy. :evil: Il est 13h et il fait très chaud. Je vois en contrebas un petit ruisseau et une route ombragée qui pourrait m'amener au sommet du col. J'y vais. Après tout, ce n'est pas la première fois que je tente de "rectifier" mon itinéraire. :siffle: Après deux kilomètres de faux-plat, je grimpe, la pente doit être à deux chiffres et la route en très mauvais état. Après une auberge, la route devient en terre. C'est parti pour les strade bianche. Je ne crains pas la terre, c'est lisse et j'ai des pneus résistant. Par contre niveau adhérence c'est pas ça et je m'enfonce dans la forêt. A une intersection, je ne vois plus que des cailloux à l'horizon. J'ai pas envie de crever-là. :green: Je décide de passer en mode randonnée pédestre, et gravit le col avec mes chaussures de ville. Je croise des VTTiste qui m'ont demandé en Allemand (je suppose) si j'avais crevé ou ce que je faisais là, pendant que je mets mes chaussures :rieur:

Le passage à la marche à pied est très difficile : me voilà debout, et le sac se fait de plus en plus lourd, il faut avoir des lombaires solides. :sweat: Au moins sur un vélo, on est assis, c'est plus reposant! Heureusement pour moi, après une trentaine de minutes, je vais retomber sur la partie asphaltée, et peux terminer le col sur le vélo. Tout va bien, je n'ai pas perdu trop de temps dans la manœuvre. Je redescend dans une vallée puis passe un deuxième col. Là je me perd. J'avais noté Simmersfeld, mais c'est une ville à vingt kilomètres de là; et donc indiquée nulle part. Je suis ma philosophie en me dirigeant vers l'est. Tant pis pour l'itinéraire que j'aie mis tant de temps à préparer, si je vais à l'est, j'arriverai à Bucarest. :study: Sauf que c'est encore midi, et que je me dirige donc vers le nord-est. Je fais donc un col supplémentaire, redescend vers le sud, et retrouve ma route. Merci google maps, mais je dois préserver la batterie de mon portable si je veux aller aussi loin que possible sans aller à l'hôtel.

Je ne me souviens plus trop de cet après-midi là, je suis la route vers l'est, je peaufine ma navigation . Je crois que j'ai dû sortir de la forêt noire en fin de journée, après une dernière bosse. Il a fait encore chaud aujourd'hui, mais j'ai pu rouler à l'ombre dans les bois donc je n'ai pas eu de problèmes de chaleur (ce que je redoute quand je grimpe). J'ai un peu de mal à me faire comprendre et surtout à comprendre les allemands, qui dans les villages, ne parlent pas forcement anglais, la traversée de l'Allemagne et de l'Autriche risque d'être longue ...

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Nagold, où je m'arrête en fin d'après-midi

Je trouve une pizzeria pour le soir, je mange une bonne ration de pâtes avant de reprendre la piste cyclable en direction de Reutlingen. Il n'est pas toujours facile de trouver les pistes cyclables en sortant des villes car elles sont très mal indiquées, et se sont de petits sentiers pas spécialement visible au loin, contrairement aux voies utilisées par les voitures. Celle-ci est perdu au milieu d'une zone industrielle et non-indiquée ... Je la trouve roule une bonne heure puis dès que le soleil se couche, je trouve un petit renfoncement bitumé dans un bosquet, je vais dormir ici, avant de reprendre la route pour aller prendre mon petit-déjeuner demain matin à Reutlingen. Avec les détours, j'ai déjà 40kms de retard sur mon programme, mais j'ai mis en route doucement, et c'était une étape assez vallonnée, ça devrait aller mieux les prochains jours. :hate:
Dernière modification par Le sucre sportif le 22 juin 2018, 11:00, modifié 2 fois.
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Re: L'Europe à vélo !

Seulement un petit détour par un chemin de terre et une nuit passée dans un buisson, ça devient trop facile.
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Re: L'Europe à vélo !

Nopik a écrit : 26 sept. 2017, 20:53 Seulement un petit détour par un chemin de terre et une nuit passée dans un buisson, ça devient trop facile.

Il s'embourgeoise. :spamafote:
Le Sucre Douillet va moins rigoler en Bulgarie. :elephant:
Soyons magnanimes : Pour un arrêt de la pratique cycliste professionnelle en Italie
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Re: L'Europe à vélo !

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Fail... :green:

Bon bref, je me régale! :popcorn:
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Re: L'Europe à vélo !

AlbatorConterdo a écrit : 26 sept. 2017, 23:32
Nopik a écrit : 26 sept. 2017, 20:53 Seulement un petit détour par un chemin de terre et une nuit passée dans un buisson, ça devient trop facile.

Il s'embourgeoise. :spamafote:
Le Sucre Douillet va moins rigoler en Bulgarie. :elephant:
Je commence à mieux gérer donc ça devrait être de moins en moins extrême (enfin c'est ce que je crois à ce moment-là :popcorn: )

Mais les pistes cyclables en Allemagne sont vraiment adaptées, on peut traverser tout le pays à vélo, sans problèmes :hole:
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Re: L'Europe à vélo !

Samedi 27 mai : Etape 10 : Tours et détours :
Tübingen (Allemagne) – Aichen (Allemagne) 150 kms (environ 190kms avec les détours), D+ 1919m, Difficulté 3/5
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La chanson du jour :


Village-départ : Tübingen
Tübingen (ou Tubingue) est une ville se situant dans le land du Bade-Wurtemberg. Elle se trouve au sud de Stuttgart et est traversée par le Neckar.
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Les rives du Neckar

Elle est près de la Forêt noire que j'ai traversé la veille et du Jura Souabe. Le centre-ville accueille deux châteaux, de Hohentübingen et de l'Österberg. La ville fut également une ancienne base militaire française après la seconde guerre mondiale appelée aussi quartier français.

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Le château de Hohenzollern

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Au nord de la ville se trouve le parc naturel Schönbuch.
Je repars vers 6h ce matin, j'ai bien dormi (seulement 1 protocole nuit froide :hole: ), mon corps s'habitue petit à petit aux variations de température entre la nuit et le jour. Je traverse le Bade-Wurtemberg en étant toujours autant concentré vers l'Orient, suivant les méandres des pistes cyclables allemandes.

Je commence à m'habituer au fonctionnement des pistes cyclables allemandes. J'ai marqué sur mon bloc-note en moyenne un village à rejoindre tout les dix kilomètres. Or, les pistes cyclables sont adaptées à des cyclistes effectuant le dixième de la distance que je parcours quotidiennement : tout est noté à l'hectomètre près, et seul le village suivant est indiqué, ne m'aidant pas ma navigation. Car, dormant dehors, je ne peux pas recharger mon portable dont le GPS pourrait m'aiguiller. Je le laisse éteint et garde de la batterie en cas d'urgence. Il faut donc que je sois chanceux dans le choix du prochain village à atteindre, afin de rejoindre encore après celui que j'ai noté dans mon calepin ...

Tout se passe bien pendant la matinée, je me dis qu'en refaisant une "tappone" je reviendrais dans les temps. A midi, dans une ville, un cycliste se met à ma hauteur et me salue d'un "degemer mat, vous êtes rennais ?" :breton: Il avait fait Erasmus à Rennes et on discute un peu. Ca tombe bien, moi qui ne connais rien de l'allemagne, ça me permet d'effacer quelques clichés. Et il m'indique la route à suivre pour continuer en direction de Munich.

Une heure plus tard, je continue sur la piste cyclable et suis un itinéraire du genre "la route des abeilles", ou de je ne sais plus quelle fleur bref je papillonne. Sauf que la route devient gravillonneuse, impraticable pour moi. Mon grand défaut à vélo est de ne pas vouloir faire demi-tour. Je continue dans ce labyrinthe en tentant toutes les issues possibles vers la droite, pour rejoindre un village que je vois au loin. Raté. Il m'arrivera de mettre pied à terre, traversant des pâturages en plein soleil. :paf-mur: Je vais même faire une sieste sous un arbre pour me calmer, car le soleil tape fort aujourd'hui, surtout quand on se met à marcher au milieu des champs. L'eau me manque. Je fais demi-tour et tente cette fois-ci méthodiquement toute les routes vers la gauche. Encore raté. Finalement, je me résigne à faire demi-tour pour trouver une issue, j'ai perdu plusieurs heures. Vous l'aurez compris, le parcours que je vous aie indiqué n'est pas le bon...

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L'Ulmer Münster, à Ulm

J'ai utilisé toute la batterie de mon portable pour retrouver mon chemin et il faut maintenant la recharger. Moi qui préfère rouler tranquille en campagne, je dois rejoindre la ville d'Ulm en ce samedi après-midi. Je m'arrête à un célèbre fast-food pour avoir une connexion internet. Je vais juste prendre une boisson, il fait chaud et la route est encore longue. Je suis passablement énervé envers moi-même de me perdre autant. A ce rythme-là, je ne serai pas rentré avant la rentrée ... Et soudain, je vois une famille qui, en sortant son VTT du range vélo, fait tomber le mien. Sauf que je l'ai attaché par la roue arrière et cette dernière pendouille, suspendu par le cadenas. :colere: Ayant cassé une fois ma patte de dérailleur, je m'énerve contre l'imprudent qui aurait pu remettre mon vélo en place. Si je recasse encore quelque chose, je fais comment, dans un pays où je ne parle pas la langue ? Au prix que me coûtent les réparations .... J'essaie de pousser une gueulante en anglais puis fini de me défouler en français. Dans le "resto", certains sont surpris, d'autres se moquent. Je suis définitivement coupé de leur monde. Ca sera la dernière fois que je pose mon vélo dans un range-vélo.

Pris dans ma colère, je refuse de prendre les pistes cyclables de la ville, mets le grand plateau et m'échappe aussi vite que possible de cette ville. Je roulerai tout droit en suivant les grands axes, je ne me perdrai plus. J'ai pour objectif de rejoindre l'Ammersee avant la fin de la journée, en avant ! En sortant de la ville, je me calme et retrouve une piste cyclable dans les champs. Ma réaction tout à l'heure était disproportionnée :sorry: ... si je n'arrive pas à gérer ces petits pépins, et à garder mon calme, comment profiter de mon voyage ?

En fin de journée, je suis dos au soleil et me guide sans problème : je fuis mon ombre :green:. Je roule encore une heure après le couché du soleil pour trouver un abri. C'est samedi soir, j'espère que je ne serai pas dérangé pendant la nuit ... Là, je ne peux plus me guider, il faut donc que j'évite de me reperdre. Je trouverai dans un village une "Wolkshaus" comme c'est écrit, véritable petit châlet pour attendre le bus. :banana: Je commence à noter les abris de bus que je vois, et m'arrête dès que j'en vois un avec un banc, un toit et trois côtés fermés pour me protéger du vent. Celui-là répond à tous les critères (car je deviens exigeant) Je vais me poser ici, il fait particulièrement doux à l'intérieur, nickel. Comme je l'ai dit, c'est hôtel 1 soir sur 2 !
Dernière modification par Le sucre sportif le 22 juin 2018, 14:52, modifié 3 fois.
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Re: L'Europe à vélo !

T'as édité mon post Albator pour le gif? Tu fais comment pour inserer un gif? (J'avais mis l'adresse entre les balises img ou url, mais rien n'y a fait)

Pas encore lu le nouvel épisode, je me le garde pour ce soir... :popcorn:
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Re: L'Europe à vélo !

Dimanche 28 mai : Etape 11 : Les lacs bavarois
Aichen (Allemagne) – Breitbrunn am Chiemsee (Allemagne), 200 kms, D+ 1404m, difficulté 3/5
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Village-départ : Aichen :
Aichen est une commune de Bavière, du district de Souabe. Elle se trouve à 40kms au sud-ouest d’Augsbourg et à 50kms au sud-est d’Ulm.

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La ville de Krumbach, près de Aichen (Pas bien vue, j’y suis passé de nuit :green: )

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Le Danube qui passe au nord du district de Souabe (que j'ai donc traversé une première fois à Ulm pour prendre la direction du sud-est)

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Augsbourg

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Vue depuis Munich sur les Alpes, que je vois se rapprocher à ma droite au fil de la journée :love:
La chanson du jour :

:chimay:

La nuit porte conseil. J'ai été trop obstiné la veille et me suis mis dans des états pas possibles. Pourtant, j'étais dans une démarche de prendre du plaisir sur la route tout en cherchant à repousser mes limites, donc je vais tâcher de garder mon calme à l’avenir... Je repars, et ça devient une habitude, aux aurores en direction de la prochaine grande ville pour déjeuner. J'ai bien dormi cette nuit et n'a pas été embêté par les fêtards car je suis dans un village bien paumé :green: . Au réveil, je commence à avoir ma routine, et tâche de mettre la machine en route doucement malgré le froid. :tdf: Je me retrouve à Langerringen en ce dimanche matin, à 6h30. Je trouve une boulangerie "Bäckerei" qui n'ouvrira qu'à 7h. Je vais patienter là car je n'ai plus de jus après avoir roulé une petite heure. Des jeunes patientent devant moi. Pour eux aussi la nuit a été rude, je ne sais pas qui est le plus fatigué de sa soirée pour le coup :rieur:

Je repars rassasié avec pour objectif de réussir à faire mes 200 bornes. :cheval: J'ai accumulé un retard de 3 jours, et 70 kilomètres. Il faut renverser la tendance ! Je suis à l'ouest de Münich que je souhaitais visiter mais suite aux péripéties de la veille, je vais soigneusement la contourner par le sud. Au programme, trois lacs bavarois sur ma route : Ammersee, Starnbergersee et pour finir le Chiemsee, aux portes de l'Autriche. :niark:

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L'Ammersee que j’atteins dans la matinée

Je continue ma route sur les pistes cyclables toutes plates et découvre au fil de la matinée que les allemands aiment le vélo ! :allemagne: Les pistes cyclables se remplissent de familles en promenade à travers la campagne bavaroise. Bonne ambiance je trouve. J'arrive au premier lac en fin de matinée, à Inning am Ammersee, où je me ravitaille. Ca commence à bouchonner, les munichois aiment passer leur dimanche autour de ces lacs. Il commence à faire très chaud. Tant mieux pour eux, moins pour moi. Je décide de pousser jusqu'au Starnbergersee, et d'attendre là-bas que les heures les plus chaudes passent, afin de ne pas péter un câble comme hier. Arrivé à Starnberg après une descente pentue, je vais me poser dans un resto éloigné du lac.

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Le lac de Starnberg (Starnbergersee). Joli cadre pour faire bronzette :love:

15h, je m'élance pour traverser Starnberg. La nationale est embouteillée, je n'ai pas très envie d'aller y faire du slalom. Je privilégie donc le bord de lac. Une piste cyclable me permet de traverser la ville, au pas, car bondée. Avec cette chaleur, c'est difficile de rester dans cette foule, où ma faible vitesse ne me permet pas de m'aérer. Je commence à prendre mon mal en patience. Mais peut-on se plaindre d'être dans un si bel endroit ? Et puis, cela fait trois jours que j'erre dans la campagne sans voir âme-qui-vive, donc j'apprécie le défilé de bikinis qui m’entourent. :siffle:

La rude descente que j'avais faite pour venir à Starnberg m'oblige à grimper une côte tout aussi pentue. Celle là je m'en souviens, mes bidons étaient presque vide, et j'avais peu d'ombre pour me planquer. Je me motive en me disant que le reste du parcours est plat. Et puis je suis dans les temps pour faire mes 200 bornes. :pompom:

Je continue vers l'est et voit les Alpes se rapprocher à ma droite. J'ai prévu d'aller au-delà, en Italie pour faire les deux derniers monuments restants. Mais je vais soigneusement les contourner, ces Alpes, par l'est. L'Italie, c'est pas pour tout de suite. Je les contemple, admiratif devant leur grandeur. Ce sera avec la matinée en Wallonie, le deuxième très bon souvenir que j'ai eu sur le vélo.

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Rosenheim, avec je crois au loin la dernière difficulté de la journée

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Le Mangfallpark de Rosenheim avec la piste cyclable gravilloneuse que j'ai prise pour suivre le Mangfall, traversant la ville d'est en ouest.

En début de soirée, j'arrive à Rosenheim. Ville magnifique où je longe une rivière sur une piste cyclable en gravillon blanc. Une strade Bianche ! Aucun soucis pour mes pneus, c'est propre et je profite de la vue sur le canal/rivière à ma gauche et des Alpes à ma droite. Il y a beaucoup de cyclistes, trottinettes, rollers sur cette piste, vraiment sympa mais je dois être vigilant malgré la fatigue. Aussi, il commence à faire doux.

Je mange à Rosenheim, puis monte une côte assez longue jusqu'à Stephanskirchen. Je commence à fatiguer et me met sur mon plus petit plateau, je ne veux pas forcer car je veux bien récupérer pour enchaîner 200 bornes demain, maintenant que je prend le rythme. :banana: J'arrive au Simssee où je fais trempette. 3 jours que je n'avais pas pris une douche. :siffle: Je repars, j'ai pour objectif d'atteindre le Chiemsee que je rejoins dans la nuit. Là, je ne plus me servir du soleil pour trouver l'est. Je vois un deuxième cycliste me croiser de nuit (après la nuit roubaisienne, le mec était à fond, en position CLM dans le noir :tonton: )

De mon côté, comme d'hab', je me reperds en confondant le village de Prien et de Gstadt (am Chiemsee). Je cherche une route longeant le lac mais il y a une gare et une zone industrielle qui me compliquent la tâche. Je vais finalement trouver la route puis une piste cyclable, et trouve en hauteur du lac un banc et une table où je pourrai étendre mon linge. Je vois en face de moi, une ville qui éclaire le lac et les collines alentours, super décor. Cette belle journée fait clairement contraste avec celle de la veille, j'ai rattrapé un peu de mon retard, profité de quelques lieux touristiques, bref, tout va bien. Pour le coup je dors à la belle étoile, mais aucune pluie n'est annoncé pour la nuit/demain, donc j'ai confiance et espère que ça va passer :hole:

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Le lac de Chiem, bel endroit pour se reposer :glasses:
Dernière modification par Le sucre sportif le 22 juin 2018, 16:50, modifié 2 fois.
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Re: L'Europe à vélo !

C'est joli et poétique :glasses:

Tu avances vite mine de rien !
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Re: L'Europe à vélo !

J'aurais tout de même programmé mon itinéraire différemment : tu évites toutes les grandes villes et métropoles.
Je sais que c'est un choix mais je ne sais pas si j'aurais aimé traversé toute l'Europe pour ne visiter que des Tübingen, Rosenheim, Sankt-Birgit, Prstkocz, Dalenzemisca...

Le sentiment de se dire qu'on va bientôt arriver dans une grande ville inconnue, je trouve que c'est vachement motivant quand on a mal aux jambes au lever (faire fonctionner à fond le circuit de la récompense pour tenir le coup).
La sensation d'être un peu "un Indien dans la Ville" avec juste son vélo et un sac à dos est assez jouissif pour ma part, tu te sens aventurier qui rentre au port.
J'adore aussi ce contraste entre le calme des routes de campagne paumées et l'agitation d'une grande ville.
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Re: L'Europe à vélo !

Là, c'est carrément le monde des Bisounours (même pas une petite crevaison à se mettre sous la dent...), cette partie de la saison 1 ne me plait pas du tout; on sent que les scénaristes étaient en panne d'inspiration dans ces épisodes bouche trous... :elephant:
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Re: L'Europe à vélo !

Nopik a écrit : 28 sept. 2017, 19:27 C'est joli et poétique :glasses:

Tu avances vite mine de rien !
Merci ! C'était une de mes plus belle journée que j'aie passée sur le vélo :smile:
Bradounet_ a écrit : 29 sept. 2017, 06:26 J'aurais tout de même programmé mon itinéraire différemment : tu évites toutes les grandes villes et métropoles. [...] La sensation d'être un peu "un Indien dans la Ville" avec juste son vélo et un sac à dos est assez jouissif pour ma part, tu te sens aventurier qui rentre au port.
J'adore aussi ce contraste entre le calme des routes de campagne paumées et l'agitation d'une grande ville.
C'est vrai que j'ai pas vu les choses comme ça, j'avais pour des raisons personnelles envie de me "couper du monde" et de me recentrer sur moi-même, voir jusqu'où j'étais capable d'aller sans que l'on me barre la route. Et clairement, pour moi, aller en ville était synonyme de ralentissements, stress inutile, feu rouge ... c'est dommage de m'être bloqué comme ça mais après, j'ai quand même traverser des villes à vélo pendant mon trajet (Vienne, Bucarest, Tirana, Trévise, Côme, Milan, Montpellier ...)

A ce moment-là j'étais à bloc, pour aller en Roumanie le plus vite possible, d'ailleurs je ne suis pas aller à l'hôtel pour enchaîner les 200kms/jours. Je suis assez fier de cette semaine au milieu de nulle part, au bord des Alpes puis à longer le Danube. Passer dans les villes étaient aussi ma peur de ne pas être en sécurité (j'aime pas trop la foule :green: )
_Allobroges a écrit : 29 sept. 2017, 10:11 Là, c'est carrément le monde des Bisounours (même pas une petite crevaison à se mettre sous la dent...), cette partie de la saison 1 ne me plait pas du tout; on sent que les scénaristes étaient en panne d'inspiration dans ces épisodes bouche trous... :elephant:
J'ai voulu faire, comme pour le TDF, des étapes de transitions, toutes plates, longues et chiantes. Si toutes les étapes étaient pleines de rebondissements, vous vous seriez lassés :elephant:

Par contre ce jour-là, c'était un peu "hardcore" au niveau de l'hygiène, après 3 jours à coucher dehors. Heureusement qu'il y avait des lacs :siffle:
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Re: L'Europe à vélo !

Lundi 29 mai : En route vers l'Autriche !
Breitbrunn am Chiemsee (Allemagne) – Marchtrenk (Autriche), 208 kms, D+ 1536m, difficulté 3/5
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Village-départ : Prien am Chiemsee
Prien am Chiemsee est une commune de Bavière, et du district de Haute-Bavière.
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Il y a un port (de Stock) permettant le départ vers l’île des hommes (Herreninsel).

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En fait, j’ai dormi entre Prien et Gstadt am Chiemsee, qui elle est face à l’île de l’abbaye des Bénédictines (Fraueninsel).

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Je ne sais plus trop si je regardais face à moi une île ou la terre ferme au petit matin, car je m’étais perdu pendant la nuit ...
La chanson du jour :

Je me gitanise de nuit en nuit :sylvain84:

Je me bonifie au fil des jours et maîtrise maintenant la navigation dans les pistes cyclables allemandes. Ca tombe bien, je vais quitter l'Allemagne aujourd'hui. :evil: Je vais me lever dès l'aube et apprécier le lever de soleil face à moi, le lac et les Alpes à ma droite. :love: Je vais profiter de cette première heure pour rouler le long du lac de Chiemsee. Les nuits sont de plus en plus douces, ça m'aide à mieux récupérer (je me suis juste réveillé pendant la nuit, par habitude, sans avoir froid, histoire de manger et boire avant de me rendormir :banana: ). Je prend la direction de Salzbourg. Je souhaite progresser très vite, avec pour objectif d'atteindre Linz en fin de journée,pour rattraper le retard accumulé les deux premiers jours en Allemagne. :cheval:

Je fais une pause à Freilassing, dernière ville avant d’arriver en Autriche. Je m’arrête dans un fast food recharger la batterie de mon portable. Comme mon portable est en mode « économie » voir éteint, je n’ai plus pris de photos depuis ma traversée du Rhin…

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Salzbourg, au pied des montagnes !

Me voilà en Autriche ! En arrivant à l'est de Salzbourg, je dois me diriger à Esch mais c'est indiqué nulle part (en fait je devais contourner les Alpes en prenant le nord ...). Je continue donc tout droit mais je ne suis guère inspiré par cette nationale qui m'emmène vers les Alpes. Je longe la montagne et trouve finalement un col menant vers l'est. La côte est longue et il y a, de mémoire une piste cyclable donc je peux monter tranquillement sur mon petit braquet sans gêner les camions qui sont nombreux sur cette route. Je m'arrêterai faire ma pause dans une auberge au sommet du col, ce qui me permettra de faire un point sur ma position. Maintenant je n’aurais plus qu’à descendre toute la journée :metalhead: .

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Le Wallersee, que j’ai eu le loisir de faire tout le tour via des pistes cyclables

La route jusqu'à Salzbourg était celle que j'avais prévu dans mon premier trajet menant vers les cols alpins du nord de l'Italie. A partir de là, je vais chercher à rejoindre le Danube à Linz. Je vais un peu me perdre autour du Wallersee : il y a beaucoup de monde qui s'y baigne et la piste cyclable me mène vers une impasse (la plage). Pas le temps de flâner ! Je vais donc me hâter de rejoindre Strasswalchen et à partir de là, fini de traînasser sur les pistes cyclables, je prend la nationale 1, qui ira jusqu'à Linz et Vienne. :pompom: C'est mon autoroute à moi, plus de limitation de vitesse, je suis tout schuss, vent de dos, faux-plat descendant. Attention aux radars ! J'explose les compteurs, 200 bornes déjà à 19h, lorsque je fais une dernière halte à Wels, à 30 bornes de Linz. Tout va bien, l'objectif est atteint. Je vais dormir un peu avant Linz, histoire d'éviter de dormir en ville et je pourrai faire une journée tranquille demain au bord du Danube...

Sauf que je traîne dans un kebab, où, après avoir dit au gérant que j'allais jusqu'en Turquie, on m'offre le thé. L'hospitalité turque. :hole: J'accepte volontiers et mets du temps à repartir. Il faut dire que j'ai les jambes un peu lourdes d'avoir fait un CLM de 70 bornes sur le grand plateau. Et puis ça fait du bien d'avoir une conversation une fois tout les deux jours. Il fait maintenant nuit. Vers où se trouve la Turquie? Toujours le même problème. Il va falloir que j'apprenne à me repérer avec les étoiles pour les prochaines fois :boulet: Je pars vers le sud de la ville, me repère avec les plans de la ville et prend la route vers l'est. Parfait.

Sauf que je tombe sur le périph', une quatre voie bien évidemment interdite aux cyclistes. Je continue tout droit. C'est une impasse. Je me retrouve dans le terrain d’accueil des gens du voyage. En cherchant ma route, c'est la première chute, quasiment à l'arrêt, je tape le trottoir et tombe dans un terre plein herbacé. :contador1: Simple alerte. Je fais demi-tour, retourne dans la ville et cherche une nouvelle "sortie" en direction de Marchtrenk. Je tombe dans une zone industrielle et effectue un long huit pendant 30 minutes avec pour point central le périphérique que je ne peux emprunter. Je force le destin en passant dans une zone pavillonnaire que j'ai pu repérer. Je passe un pont, et, dépité de n'avoir trouvé aucun abri pour dormir, je dors dans un verger près de la rivière. :saoul:

Au milieu de la nuit, je suis réveillé par les moustiques. :colere: Insupportable, et je suis au bord d'une route, un peu dangereux. Je repars et décide de prendre le périph'. A cette heure là, seuls quelques camions peuvent m'embêter. Je suis sur la bande d'arrêt d'urgence. Pas très confiant, me remémorant ma crevaison de Roubaix et ma chute quelques heures plus tôt, j'aperçois avec soulagement un nouveau feu à moins d'un kilomètre. J'ai quitté Wels, je suis sorti de ce trou noir.

Je tourne à gauche et trouve une route parallèle à la 4 voies; et surtout un abri de bus où je finirai la nuit. Quand j'y repense, c'est pénible de perdre plusieurs heures pour moins d'un kilomètre de route interdite aux cyclistes … Les sorties d’agglomérations sont toujours compliquées lorsque l’on souhaite emprunter les grands axes :pascontent:
Dernière modification par Le sucre sportif le 23 juin 2018, 16:41, modifié 3 fois.
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Re: L'Europe à vélo !

Ah, ca s'anime... :popcorn:
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Nopik
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Re: L'Europe à vélo !

Le périph :rieur:

Fallait dormir chez les manouches, qui se ressemble s'assemble :green:
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Le sucre sportif
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Re: L'Europe à vélo !

Les fins de journées, ça part généralement en vrille : avec la fatigue, je fais n'importe quoi :pt1cable: . Si j'avais été à pied, je serais peut-être allé chanter toute la soirée avec eux autour du feu, mais avec le vélo, j'étais pas en confiance, je suis reparti pour trouver le coin le plus paumé possible :elephant:
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Re: L'Europe à vélo !

Mardi 30 mai : Etape 13 : Au fil de l'eau !
Marchtrenk (Autriche) – Tulln an der Donau (Autriche) : 229kms, D+ 865m, difficulté 4/5

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Village-départ : Marchtrenk
Marchtrenk est une commune autrichienne de la région de Haute-Autriche, près de Wels, la ville dont on ne sort jamais. La ville est également à une vingtaine de kilomètres de Linz, et donc du Danube.

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La cathédrale de Linz

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Vue panoramique de Linz

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Le Danube, à Linz
La chanson du jour:


Petit point Wikipedia : Le Danube fait environ 3000 kms de long, et je vais le rejoindre à 300m d'altitude. :gafauvel: Je m'attends donc dorénavant à avoir, du plat, du plat, et encore du plat. C'est le terrain idéal pour continuer ma série de 200kms/j :banana: . Je suis donc de bonne humeur ce matin : Je vais rejoindre Linz puis me laisser conduire par l'autoroute cyclable EuroVelo 6 qui part de l'Atlantique et traverse la France en suivant la Loire, le Jura pour atteindre la source du Danube aux confins de la France, de la Suisse et de l'Allemagne pour rejoindre Constanta et la mer Noire en Roumanie.

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Le tracé de l'autoroute cyclable Eurovélo 6, reliant Nantes à la mer Noire. Evidemment, comme c'est trop simple de rejoindre Bucarest en suivant le Danube, je vais tenter de trouver un _raccourci :siffle:

Je suis réveillé tôt ce matin, par les camions poubelles au milieu de cette zone industrielle. La vue n'est pas terrible comparée à celle de mon réveil précédent, au bord du lac de Chiemsee. Mais j'ai dormi abrité d'une fine pluie qui rend l'horizon tristement gris. Je suis en train de rattraper mon retard, pour la troisième journée consécutive avec pour objectif d'atteindre Tulln an der Donau (Tulln s/Danube) et son camping d'ici la fin de la journée.

Je vais éviter au petit matin de passer par le centre ville de Linz en me dirigeant vers une zone industrielle plus au sud Linz. Un peu galère pour trouver le Danube, il y a des lignes de chemins de fer et des sens interdits/uniques partout. J'arrive vers 7h30 à trouver enfin le Danube et surtout le panneau "6" marquant l'autoroute cyclable qui mène jusqu'à la Mer Noire. Voilà, y'a plus qu'à suivre le courant et admirer les paysages. :hole: Au fil de la matinée, je vois des cyclistes qui s'entraînent en envoyant du très gros braquet. Nous sommes au pays de Pöstlberger ici. Je tente de prendre les roues lorsqu'elles se présentent mais je me prend des vents (ça siffle fort d'ailleurs quand ça dépasse) :twisted: . De toute façon ça ne sert à rien de se griller, d'autant plus que j'ai toujours ce vent de dos qui me porte. Nous ne faisons pas le même sport :jap: . Heureusement pour mon amour-propre, il y a toujours des VTTiste retraités qui traînent. Je me maintiens autour de 20-25kms/h, je suis très souvent en roue libre. Parfois, la véloroute quitte le Danube. L'ennui guette car la route est très monotone. Il faut savoir s'occuper et se motiver. Pour ma part je chante. Il n'y a personne aux alentours donc je peux me laisser aller :balloon: .

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Vue depuis la piste cyclable sur le Danube, je suppose sur la ville de Klein-Erla (la seule photo que je prends de la journée)

A peine 10 kilomètres après Linz, je me retrouve dans la zone portuaire d'Enns. L'eurovélo route traverse le Danube, mais il y a une piste cyclable qui continue, et me mène à un cul-de-sac. En fait, je dois aller 10kms plus au sud pour prendre un pont me permettant de traverser l'Enns, affluent du Danube.

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L'Enns, à Enns, et son pont crucial pour poursuivre le long du Danube (km 75)

Pour cette journée, je n'ai pas grand'chose à dire : je roule bien, je vais battre mon record de kms dans la journée (réalisé lorsque je souhaitais rejoindre Haguenau) car je sens que je peux récupérer mon retard, et dormir, enfin dans le camping de Tulln comme prévu. J'ai été efficace aujourd'hui car je n'ai pas eu de soucis, rien à signaler :tdf: . Donc autant vous faire partager la vue des différentes villes que je traverse le long du Danube au cours de cette journée :

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Klein-Erla - Wallsee, peu après Enns (km 85)

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Ardagger-Stift (km 110) : je fais quelques kilomètres loin du Danube en début d'après-midi, on ne peut pas toujours suivre le fleuve :spamafote: En prime, j'ai le droit de passer une bosse alors que je pensais que ça serait tout plat toute la journée :colere:

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Pöchlarn (Km 150), retour le long du Danube, avec en prime la piste cyclable sur les vestige du Limes Romain, ancienne "ligne maginot" protégeant les romains des invasions germaniques.

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Abbaye bénédictine de Melk (km 155) :love:

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Krems an der Donau (Krems s/Danube, km 185) que je voie sur l'autre rive, avec quelques vignobles ici, au beau milieu de l'Autriche :w00t:

J'arrive à la tombée de la nuit à Tulln, au camping où j'avais prévu de m'arrêter :hole: . Plus je m'approchais de Tulln, et plus j'accélérai, sachant que j'allais réussir à combler mon retard. La réception du camping est fermée. Tant pis, je me douche, me restaure et repars. Je trouve un banc un peu plus loin sur la piste cyclable et je commence à m'endormir, en voyant l'orage gronder sur l'autre rive. Pas bon signe tout ça :euh: . après quelques minutes : déménagement express et je retourne me réfugier dans la salle pour faire la vaisselle du camping. Parce que la cuisine et la salle des laves-linges, niveau odeurs, c'est pas ça pour récupérer après une longue journée :non: .

Jan, un cyclotouriste allemand, m'y rejoint. Il est parti de la source du Danube près de Besançon et va assister à un colloque de linguistique à Budapest. Discussions très intéressantes sur nos différences d'approches, et nos motivations respectives : je vais deux fois plus vite et plus loin car je suis bien plus léger (niveau bagages). Son vélo, avec ses deux sacoches arrières, se traîne plus mais est plus volumineux. Il se fait moins tasser que moi par les voitures . Tout est une question de volume apparemment :reflexion: . Son surplus de bagages lui permet d'être autosuffisant au niveau nourriture (casserole, réchaud, pâtes, bouteilles d'eau en réserve...) alors que je fonctionne en flux tendu, avec quelques barres de céréales en réserve (d'ailleurs j'ai fini mes dernières en arrivant en Autriche :cry: ) et surtout, je peine à trouver de l'eau en pleine canicule.

Cependant, tandis que je peux passer entre 10 et 12h sur le vélo par jour, il n'excède guère 8h dans les meilleurs jours, après la fatigue se pointe. Moi je ne fatigue pas pour l'instant: mon effort est linéaire et je bois et mange à volonté :metalhead: . Cependant, ça me revient cher de ne pas pouvoir cuisiner, et de me ravitailler dans des troquets/brasserie pour avoir de l'eau. Comme je couche dehors et non dans une tente, je perds énormément de poids avec le froid, bien que mon corps soit maintenant parfaitement adapté aux grosses chaleurs le jour et aux nuits froides. Il faut dire aussi que la motivation, et les trois jours sans pépins me déconnecte de la réalité, peut être que mon corps souffre, que je l'use trop, mais je ne le sens pas/plus. Cerveau débranché. Je suis au-delà des signaux de fatigue que peut m'envoyer parfois mon corps, c'est ma tête qui pédale. Je n'ai plus conscience des dangers que je peux encourir, je ne suis focalisé que vers mon objectif quotidien. Et ma distance parcourue chaque jour grandie, j'ai de plus en plus confiance, je cherche à repousser mes limites : aujourd'hui 230 bornes, demain jusqu'où pourrais-je aller ?
Dernière modification par Le sucre sportif le 23 juin 2018, 16:40, modifié 5 fois.
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loloherrera
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Re: L'Europe à vélo !

Bah même quand t'as pas grand-chose à dire, c'est toujours passionnant :green: :super:
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Nopik
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Re: L'Europe à vélo !

Bravo :applaud:
Et ça doit être vraiment plaisant de tomber sur un "collègue" :green:

L'abbaye de Melk, je connaissais pas, ça à l'air d'être un truc de malade.
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CPTmatros
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Re: L'Europe à vélo !

Ha je tombe sur ce topic je n'ai lu que la page 1 pour l'instant !
La suite demain et vivement !
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