Il faut évidemment choisir une méthode et faire en sorte de ne pas devoir l'assaisonner ensuite de règles exceptionnelles, parce qu'il y aurait un problème, une incohérence majeure. C'est pour ça que j'ai décidé de m'en tenir à 20 courses de référence (sauf la première années, 1946, avec 17), même si mon système de réduction des points (pris par les coureurs sur les 20 courses de référence) à 100 permet qu'il y ait 15, 25, 30 ou plus de courses de référence. Que le premier coureur ait 450 ou 1247 pts sur les courses de référence, ce chiffre sera toujours ramené à 100, et les coureurs suivants positionnés en pourcentage par rapport à 100.
Je te remercie de t'intéresser à ma méthode et de suivre mes cogitations. Le fait d'avoir un interlocuteur permet de réfléchir à des problématiques futures.
Il y aura 3 classements annuels. Le premier, "au temps" : les points bruts en fin d'année (1. Coppi : 825 pts, 2. Bartali : 713 pts, etc.) qu'on additionne au fil des années. Ce classement favorisera les carrières longues, évidemment. Le second classement sera un classement des cadors "aux points" : les 20ers de chaque classement annuel récompensés : 100, 75, 60, 50, 45, etc. L'addition des points au fil des ans nous donnera un classement où l'on ne risque pas de voir figurer Jan Van Katwijk ni Charles Jochums ! Il y aura un troisième classement, mixte, qui reprendra le système de la réduction des points du premier à 100. Avec ce système, quand Merckx sera à 100, je me demande à combien seront derrière ses poursuivants ! Plutôt à 40 qu'à 75, à mon avis. Ce sera intéressant à voir. Il y aura aussi bien sûr des statistiques décennales au sens strict (les années 50, les années 60, etc.) et les statistiques décennales mouvantes (début 66, par ex., quel est le meilleur coureur des 10 années précédentes ?).
Je cogite encore sur un système de classement des courses d'un jour (en dehors de leur valeurs sportives que mon système calcule). Le système mis au point pour les courses par étapes est très fonctionnel (GT, Courses de 7 jours et +, courses de 5 jours et +, courses de 2, 3 ou 4 jours), avec barèmes indicateurs correspondants. La question qui reste en suspend est de savoir comment appliquer les degrés barémiques et jusqu'où (100 pts*0,95... 100 pts*0,45) au sein d'une même tranche de barème.
J'ai testé un classement rationnel des courses d'un jour par le kilométrage. Je l'ai fait avec le calendrier 1951, sur base des résultats des 4 années précédentes.
La plus haute catégorie (disons WT) est celle des classiques (des courses d'un jour du Challenge D-C) avec un barème de base fixé à 240. La catégorie équivalente pour les courses par étapes est celle des courses par étapes non GT du Challenge, donc le Tour de Suisse. 240 points aussi, mais le barème distribué différemment, selon la vieille logique de l'UCI (100%, 75%, 60%, 55%, 50%, etc. pour les courses par étapes et 100%, 60%, 50%, 45%, 40% etc. pour les courses d'un jour). Ça veut dire que les catégories barémiques seront équilibrées de chaque côté. La catégorie en dessous, correspondant au niveau HC, offrira 160 pts au vainqueur, puis 120 pts pour la catégorie 1.1 et 2.1. Un temps, pour l'UCI, nous avions les 2.HC à 160 et les 1.HC à 140 (et 2.1 à 120 et 1.1 à 80, si mes souvenirs sont bons).
J'ai donc classé les courses en fonction du kilométrage (hors les courses du Challenge qui sont dans la catégorie 240 bien au chaud, dans l'attente ou non de se voir appliquer des degrés barémiques).
. Plus de 225 km = 160
. Plus de 200 km = 120
. Plus de 175 km = 80
Le reste = 40 (il y en a, le GP de Nice par exemple).
C'est purement conventionnel, mais rationnel aussi.
Nous obtenons donc au sein d'une même catégorie des disparités. La course la mieux cotée de la catégorie 160 (1.HC) est le Championnat de Zürich avec 261,21 pts, et la dernière Paris – Valenciennes avec 48,33 pts. Entre elles, 11 courses, certaines proches de la première, d'autres proches de la dernière, puis celles du milieu, celles dont l'indice annuel moyen tourne autour du barème de base (160). Et c'est en considérant ce tableau que m'est venue une idée que j'ai testée sans attendre. J'appelle ça la
règle des tiers ! Elle permet de donner un coup de pouce vers le haut aux meilleures courses de la catégorie, et un "coup de pouce" vers le bas au moins bonnes, tout en les maintenant dans la catégorie de base qui est la leur et qui permet un classement objectif des courses (un classement, pas une hiérarchie, comme c'est classer et non hiérarchiser que de ranger des bouquins par ordre alphabétique ou hauteur des ouvrages ou par collections : ici, je classe selon le kilométrage des épreuves, et c'est un critère rationnel et indiscutable sur le plan sportif, sauf qu'il ne doit pas être pris au pied de la lettre et donner lieu à une application brute d'un barème, sinon Bordeaux - Paris est la reine des épreuves d'un jour). J'ai bien envie de me lancer avec cette méthode qui est moins brutale que le système des degrés fixés par rapport à la meilleure course de la catégorie. Ça donne comme si les meilleures courses de la catégorie 160 figuraient dans une catégorie barémique supérieure à 200, et les moins bonnes à 120, tandis que les courses du milieu seraient à 160. Tout cela, non au pif, mais calculé, bien sûr. Et aisément. Je vais mettre un tableau, mais quelques explications encore.
La règle des tiers est une simple opération. On crée par deux opérations trois niveaux au sein de la catégorie, une catégorie supérieure qui vaudra barème*1,25, une catégorie médiane qui vaudra le barème de base, et une catégorie inférieure qui vaudra barème*0,75.
L'opération est simple. Je prends le meilleure indice de la catégorie (261,21) et je fais *2/3 pour obtenir le palier supérieur, puis je fais 261,21*1/3 pour obtenir la palier inférieur.
Ce qui fait : 261,21*2/3 = 174,14 : palier supérieur, donc barème = 160*1,25 à partir de 174,14
Ce qui fait : 261,21*1/3 = 87,07 : palier inférieur, donc barème = 160*0,75 à partir de 87,07
Il en résulte que les courses dont l'indice est dans la médiane (entre 87,07 et 174,14) auront le barème 160*1, donc 160.
Tout ceci est illustré dans mon tableau par les couleurs — rouge : sup ; bleu : med ; vert : inf
Tout ça revient un peu à créer, sans les fixer, des catégories barémiques intermédiaires : les moins bonnes courses d'une catégorie A (160*0,75 = 120) se retrouvant plus ou moins au sein d'une catégorie intermédiaire avec les meilleures courses du niveau sub-inférieur C (80*1,25 = 100), et ceci alors qu'il existe une catégorie fixe à 120, qui aurait elle aussi ses hauts et ses bas (120*1,25 = 150 ; 120*0,75 = 90). La différence serait plus marquée au niveau des courses du barème 240 (240*1,25 = 300 ; 240*0,75 = 180). Ainsi une course faible du niveau mondial (Challenge D-C ou plus tard Coupe du Monde, UCI World Tour) vaudrait moins qu'une course forte. Et ce n'est pas moi qui l'aurait décidé par humeur, mais les coureurs eux-mêmes, par leurs résultats sur ces courses les 5 années précédentes. Rien à voir avec le scandaleux arbitraire de l'UCI qui promeut des épreuves sans histoire ni intérêt, sinon local et commercial et politique (pardon, mais le Tour Down Under...

)
Maintenant, la question que je me pose est aussi de savoir si mes écarts barémiques sont bons (240, 160, 120, etc.).
Et d'autres questions, comme de savoir si je n'intègre pas aussi les courses de niveau 2 (1.2 et 2.2) de CycleBase, car après tout ces niveaux me semblent avoir été estimés au fameux gros doigt mouillé (GP de Nice inaugural de la saison en 1.1, mais Kuurne-Bxl-Kuurne en 1.2). Je regarde les classements et j'avoue ma perplexité. Bien envie d'encoder les classes 2 aussi, au moins pour voir, et celles qui se qualifieront et celles qui resteront sur le carreau (il faut avoir au moins, pour les courses d'un jour, 10% des points de la moyenne des 3 meilleures épreuves d'un jour -- hors CM -- pour être qualifié, donc, pour 51, un indice moyen sur 5 ans de 41,07. Pour les courses par étapes, envie de fixer ça d'après les 3 GT. Le seuil de qualification serait plus haut, et ce ne serait pas mal en perspective de notre époque avec sa prolifération de courses par étapes, mais j'ai déjà un souci : le Tour d'Espagne (qui n'a pas lieu en 51, mais a eu lieu en 50), ne peut pas être pris comme mesure-étalon. Alors j'ai pris la troisième meilleure course par étapes, logiquement, soit le Tour de Suisse, ce qui fait que la moyenne (TDF, Giro, T. de Suisse)*0,1 = 48,65 comme seuil de qualification. On voit que le Tour de l'Ouest s'est qualifié de justesse.
Et autres bavardages à venir, bien sûr ! Je vais mettre ensuite le même petit tableau pour la catégorie 240. Je suis sûr que tu brûles, Runns, de le connaître !