Ce qui est sûr, désormais, c'est que les meilleurs grimpeurs ne disposent plus d'un grand réservoir de munitions dans leurs cartouchières. Y a personne qui soit capable d'attaquer lors de chaque étape de montagne. Même Froome. Même le Quintana du Tour 2015.
Un Delgado des meilleures années (85-89) pouvait régulièrement porter de vraies banderilles, et je parle même pas d'Herrera, qui n'était pas un réel danger pour le leader. Mais s'ils pouvaient le faire, c'est pour une raison très simple: c'était les meilleurs grimpeurs. La hiérarchie était claire et nette: 1 Herrera 2 Delgado.
Désormais, il est quasiment impossible d'établir un classement des grimpeurs. On sait à peu prés qui sont les meilleurs sprinters (Kittel d'abord), les meilleurs rouleurs (Dennis), mais chez les escaladeurs, c'est la foire d'empoigne.
Cette saison, j'en vois peut-être 2 qui se dégagent, ce sont Porte et Landa. Et encore.. Au Giro, Quintana, Pinot, Nibali, Zakarin et Pozzovivo étaient d'un niveau similaire, juste derrière Landa. Sur ce Tour, la famille des grimpeurs est composée de Froome, Aru, Bardet, Yates, Martin, Uran, Landa et Meintjes, sans oublier Porte et Barguil.
Si les coureurs ont si peur d'attaquer, c'est aussi pour ça. Personne n'est vraiment sûr d'être supérieur à son voisin, et du coup, tout le monde a peur de tout le monde.
On pourrait citer 20 ou 25 gars capables de grimper au niveau des meilleurs, lorsqu'ils sont au top. Le problème majeur du vélo moderne, c'est celui-là. Dans les Flandriennes, les valeurs réelles sont bien mieux établies, et du coup, on est rarement déçu. Un Sagan ou un GVA peuvent attaquer violemment sans craindre réellement la réplique de leurs adversaires, et forcément, la course explose.
