Bradounet_ a écrit : 25 mai 2017, 22:45
Nonoms a écrit : 25 mai 2017, 22:15
J'avoue que les mecs de 85 kilos et les non-grimpeurs gagnent 5 tours depuis 1903...
Indurain a gagné 50 places avec l'EPO. Et je dis ça alors que ça a été le premier coureur dont j'ai été fan, bien avant Pantani...
indurain remporte son premier TdF en 1991, sans compter qu'en 1990, il abat un travail colossal pour son leader Delgado et que s'il avait été désigné leader, il n'aurait déjà pas été très loin de son premier TdF cette année là.
L'EPO n'est apparu réellement dans les pelotons qu'en 1993.
Ce n'est pas l'EPO qui a transformé Indurain, si transformation il y a eu.
Je reprends la discussion ici pour ne pas polluer les fils sur le giro.
Dire que l'EPO n'est apparu qu'en 93, ça me parait une réécriture de l'histoire.
interview de Lemond dans l'Express 13/07/2007:
Vous avez remporté votre troisième et dernier Tour en 1990. L'année suivante, vous finissiez 7e, loin derrière l'Espagnol Miguel Indurain. L'EPO circulait-elle déjà dans le peloton?
Avec le recul, je pense que tout a basculé cette année-là. Je courais pour l'équipe Z et, peut-être que, de toute ma carrière, je n'avais jamais connu une forme pareille. A quelques jours du départ de l'épreuve, j'ai effectué le même test d'entraînement que lors de mes précédentes victoires: deux heures et demie derrière derny [cyclo- moteur abritant le cycliste du vent à l'entraînement] le long d'un canal, en Belgique. Je n'avais jamais dépassé 80 kilomètres-heure de moyenne, mais, là, j'ai roulé à 85 kilomètres-heure, avec le coe; ur à 180 pulsations par minute! Le premier jour du Tour, j'ai terminé 2e du prologue et j'ai appelé ma femme: « Kathy, prépare le champagne! Je n'ai aucun concurrent... » Et c'était vrai. Le seul type dangereux, sur le papier, c'était l'Italien Chiappucci, un « domestique » [un second couteau]. Lors de la première étape, je me suis échappé et j'ai pris le maillot jaune. ça s'est gâté, du côté de Reims, le cinquième jour. Habituellement, pour éviter les chutes, ma place était dans les dix premiers du peloton. Mais, là, j'avais vraiment du mal à me maintenir en tête. Les types roulaient comme des motos! J'ai rappelé ma femme: « Finalement, je ne suis peut-être pas si en forme que ça. »
Vous ne compreniez pas ce qui se passait?
Non, c'est plus tard que j'ai compris. Des années plus tard. Quand il y a eu les premiers aveux, les premiers morts. Lors du Tour 1991, dans le contre-la-montre d'Alençon, j'ai cru que j'avais gagné de 5 minutes. Je voltigeais! Mais Indurain m'a battu de 8 secondes. Alors, j'ai pensé que c'était mon vieux problème d'asthme qui m'avait handicapé. Plus tard, dans l'étape Quimper-Saint-Herblain, le peloton a établi un record à près de 50 kilomètres-heure de moyenne. Avec Charly Mottet, un vieux de la vieille, on s'est regardé à 30 bornes de l'arrivée: « Oh! Qu'est-ce qui se passe? » Toutes ces années-là, on a cherché la solution de nos déboires dans un surplus d'entraînement ou dans des méthodes révolutionnaires. ça finissait par nous tourner la tête. Je me souviens que, au Tour d'Italie, Roger Legeay, le directeur sportif de l'équipe Z, a décrété qu'on devait se mettre au régime: plus de graisse, d'huile d'olive, de dessert. Au bout de deux semaines, toute l'équipe avait abandonné. On n'avait plus que la peau sur les os!