69ème Critérium du Dauphiné
Du 4 au 11 Juin 2017
World Tour (2.WT)
Organisé par ASO depuis 2010, le Critérium du Dauphiné entretient un rapport particulier avec le Tour de France: depuis 2012 et la victoire de Bradley Wiggins, à l’exception d’Andrew Talansky en 2014, tous les vainqueurs du Dauphiné se sont parés de jaune sur les Champs Élysées deux mois plus tard. On peut aussi noter que les quintuples vainqueurs de la Grande Boucle se sont également tous imposés sur les routes du Dauphiné.Tous les faits et gestes des coursiers vont être analysés et décryptés avec attention, les suiveurs tentant d’y déceler les prémices du scénario de la course de Juillet...Le Dauphiné reste toutefois un objectif en lui-même pour beaucoup de coureurs. La course dispose d’un plateau de choix : l’ensemble des formations World Tour répond présent, tandis que les équipes Conti Pro (Delko Marseille, Wanty Groupe Gobert, Direct Énergie et Cofidis) tenteront de justifier leurs invitations. On peut détacher un quatuor de favoris pour la victoire finale, justifiant leur statut par leur historique sur la course (Froome, Contador) ou par leur début de saison exceptionnel (Valverde, Porte). Côté sprint, le tableau est beaucoup plus dégagé : parmi les cadors de la discipline, seul Kristoff, Bouhanni, Démare, Colbrelli et Coquard seront présent. On peut y rajouter le jeune Bauhaus, intéressant sur le dernier Giro, et Edvald Boasson Hagen, ultra dominant sur le Tour de Norvège et le Tout des Fjords.
Un beau plateau n’est rien sans un terrain de jeu approprié ! Et l’on peut dire que pour cette édition 2017, on est servi ! La première étape, rudement accidentée, tournant autour de Saint-Étienne, où les coursiers seront toujours en prise, donne le ton des trois premiers jours, même si la deuxième et encore plus la troisième étape pourraient voir un sprinteur passant bien les bosses s’imposer. Un contre-la-montre de distance moyenne en milieu de semaine, une étape pour sprinteur ensuite, et nous voilà dans le triptyque alpestre finale : trois étapes plutôt bien tracées, avec des cols durs, longs, éprouvants...
Le top 10 de l’édition précédente :
1) Christopher Froome (Sky)
2) Romain Bardet (Ag2r) 12’’
3) Daniel Martin (Etixx) 19’’
4) Richie Porte (BMC) 21’’
5) Alberto Contador (Tinkoff) 35’’
6) Julian Alaphilippe (Etixx) 51’’
7) Adam Yates (Orica) 1’07’’
8) Diego Rosa (Astana) 1’13’’
9) Louis Meintjes (Lampre
) 1’30’’10) Pierre Rolland (Cannondale) 2’43’’
Les derniers podiums :
2015 : 1. Christopher Froome – 2. Tejay Van Garderen – 3. Rui Costa
2014 : 1. Andrew Talansky - 2. Alberto Contador – 3. Jurgen Van Den Broeck
2013 : 1. Christopher Froome – 2. Richie Porte – 3. Daniel Moreno
Parcours et Règlement
La carte
8 étapes pour 1155 kilomètres au total !
Points de règlement :
Bonifications sur les étapes en ligne : 10’’, 6’’, 4’’ aux trois premiers coureurs
Règle des trois kilomètres : s’applique sur toutes les étapes, sauf la 7ème et la 8ème
Classement par points : 25 – 22 – 20 – 18 – 16 – 14 – 12 – 10 – 8 – 6 points aux 10 premiers coureurs sur la 1re, 2e , 3e et 5e étapes, 15 – 12 – 10 – 8 – 6 – 5 – 4 – 3 – 2 – 1 point pour la 4ème, 6ème, 7ème et 8ème étapes.
Classement de la montagne : HC : 15 – 12 – 10 – 8 – 6 – 5 – 4 – 3 – 2–1 points ; 1ère catégorie : 10 – 8 – 6 – 4 – 2 – 1 points ; 2ème catégorie : 5 – 3 – 2 – 1 points ; 3ème catégorie 2 – 1 points ; 4ème catégorie : 1 point. Les étapes
Étape 1.
Un menu d’entrée plutôt corsé avec pas moins de 9 côtes répertoriées au classement de la montagne sur cette boucle de 170 km autour de Saint-Étienne. Si les pourcentages ne sont jamais affolants (la côte la plus prononcée, la côte de la Roche au kilomètre 57 affiche seulement 6%), la répétition des efforts devrait user les organismes, en particulier sur le circuit final dans Saint-Étienne où il faudra engloutir une bosse de 3 kilomètres à 5.4 % à trois reprises. Étape 2.
La deuxième étape, 171 km entre Saint-Chamond et Arlanc, sera un peu plus tranquille : les aspérités se concentrent loin de l’arrivée, même si leur enchaînement fera vraiment mal aux jambes des sprinteurs : en près de 20 kilomètres, les coureurs devront se farcir le col de Verrière-en-Forez, 9km à 4,8 %, le col de Baracuchet, 6,2 km à 4,9 % et le col des Supeyres : 2,9 km à 5,6 %. À noter également, un léger faux plat montant dans le dernier kilomètre.. Les équipes des coureurs les plus rapides du peloton ne devraient pas cracher dans la soupe, et tout faire pour provoquer une arrivée massive. Étape 3.
Rien de très intéressant concernant la lutte pour la victoire finale sur les 184 km de cette troisième étape, entre le Chambon-Sur-Lignon et Tullins. Les quelques bosses sur le parcours ne devraient ouvrir l’appétit que de quelques aventureux désireux de porter un maillot couleur salami.. Le sprint sera cette fois plat comme la main Étape 4.
Premier moment de vérité de cette édition du Dauphiné, le contre-la-montre entre la Tour-Du-Pin et Bourgoin-Jallieu devrait convenir à un spécialiste. Si le parcours est légèrement plus escarpé que ce que le profil officiel suggère, les aspérités n’ont rien d’insurmontables, et il faudra être capable d’emmener des braquets impressionnants : un délice pour rouleurs..Il serait surprenant qu’un des favoris soit repoussé à plus de 2 minutes sur les 23,5 kilomètres du parcours. Étape 5.
Dernière journée de répit, entre La Tour-De-Salvagny et Mâcon, avant l’orgie de montagne des trois dernières étapes. Dernière friandise pour les sprinteurs, donc, avec les 90 derniers kilomètres comprenant seulement une côte de 4ème catégorie. Petite originalité de ce parcours, l’échappée se formera très certainement en montée, puisque le kilomètre zéro se situe au pied d’une petite montée de troisième catégorie Étape 6.
Premier gros test pour les favoris sur les 147 km séparant Villars-les-Dombes de La Motte-Servolex. Tous les yeux seront rivés sur le mont du Chat (HC), qui sera aussi présent sur le parcours du Tour lors de l’étape Nantua-Chambery. L’organisateur le présente comme une montée de 8,7 km à 10,3 %, mais dans les faits, l’ascension est légèrement plus longue (14 bornes) et moins pentue si l’on prend en compte l’ensemble de la pente (7,2%). Le sommet est situé à 15 kilomètres du sommet, et, cerise sur le gato, la descente ne s’achèvera qu’aux 2000 derniers mètres. Une étape où il faudra être plus cha(t)mois que simple félin.
Étape 7.
168 kilomètres entre Aoste et l’Alpe d’Huez comportant pas moins de 6 cols catégorisés au classement de la montagne, dont un en HC et un en 1re cat. Malheureusement, pas loin de 75 km séparent le pied du col de Porte du pied de la côte de Garçin, ce qui risque de concentrer la lutte entre les favoris sur les deux dernières montées du jour, le col de Sarenne (HC), et les derniers kilomètres de l’Alpe d’Huez (2ème cat.). Sarenne, c’est 15,3 kilomètres à 6,9 % de moyenne assez irréguliers, avec des replats et trois dernières bornes à 9,7 %. Une rapide descente, entrecoupée d’une brève remontée, et les coureurs débarquent sur le dernier plat de la journée, la « courte » ascension de l’Alpe, 3,7 km à 7,2 %. Si une grosse différence doit se creuser entre les favoris, elle se fera dans le Col de Sarenne !
Étape 8.
115 km entre Albertville et le plateau de Solaison. Une réminiscence du spectacle de Courchevel d’il y a trois ans. Une étape courte, nerveuse, montagneuse : une invitation à l’attaque. 4 cols en tout, un HC., deux 1re cat., un 2ème cat : les amateurs d’étapes corsées s’en pourlèchent les babines d’avance. Les cols s’enchaînent sans discontinuer, et si la longueur et l’altitude de l’étape ne lui permettent pas de prétendre au titre de « Tappone », elle peut sans honte être rangée dans le camps des « Tapponettes », celles qui permettent au cyclisme moderne de se débrider, qui rappellent aux coureurs qu’ils ne sont pas de simples wagonnettes mais bien des chevaliers modernes pourfendeurs de pédales. Mais trêve de rêvasseries, examinons le menu : au km 30, le col des Saisies, 15, 4 km à 6,4 %. Peu après (km 56), le col des Aravis, presque facile en comparaison du reste de la journée, 6,6 km à 6,9 %. Dès la fin de la descente (km 80), le col de la Colombière, 11,3 km à 6,3 %. Il faudra garder de la place pour réussir à digérer le plateau de salaisons Solaison, juge de paix du Dauphiné, 11,3 km à 9,2 %.. Un beau parcours, mais une crainte légitime : le monstre final ne découragera-t’il pas les attaquants ?
Les favoris :
http://france3-regions.francetvinfo.fr/ ... k=qyipNKmc
Christopher Froome est d’ordinaire réglé comme une horloge : il gagne le Dauphiné, puis il gagne le Tour : imparable. Il sera d’autant plus scruté cette année qu’il sort d’une saison plutôt moyenne pour ses standards : aucune victoire, aucun top 10 sur les courses par étapes WT. S’il affichait un bon niveau en Catalogne, et qu’il s’est fait piéger sur un mouvement de course, il était clairement hors de forme (plus d’un suiveur l’a trouvé plus arrondi qu’à l’accoutumé) en Romandie. De plus, il n’aura pas à sa disposition l’armada habituelle, Nieve et Henao ayant déclaré forfait. À voir, donc, mais un coureur de sa trempe sait se préparer pour ses objectifs. http://humourtop.com/photos-droles-et-i ... Humour.jpg
Alberto Contador, lui, vient avec des ambitions mesurées. S’il a effectué un début de saison très actif (2ème à Paris-Nice, en Catalogne, au Pays Basque), il s’avance à pas prudents sur ce Dauphiné : « Je suis certain que je serai un peu à la limite, c’est pourquoi je veux l’aborder avec calme et en profiter pour simplement reprendre le rythme de la compétition. Si je vois que je suis un peu juste, je lèverai le pied, bien que ce soit compliqué pour moi (sourires)… Mais c’est ce que j’ai en tête ». Difficile à croire toutefois, connaissant son tempérament https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/60 ... ac0c85.jpg
Richie Porte est peut être le coureur le plus impressionnant en montagne de ce début de saison. Il a notamment atomisé la concurrence à Willunga sur le Down Under, et plus récemment à Leysin sur le Tour de Romandie. Si les chronos plats sont maintenant devenus un de ses points faibles, il semble avoir peu d’égal sur les efforts intenses de 6/7 minutes en montée.. Lui, en tout cas, affirme clairement ses ambitions : « Je reviens d’un stage en altitude de deux semaines, donc je suis complètement prêt, a-t-il ajouté. Je me sens très bien actuellement, et bien que le Tour de France soit évidemment l’objectif principal cette année, j’aimerais ajouter le Critérium du Dauphiné à mon palmarès. J’ai une une grosse équipe pour me soutenir et nous allons prendre la course au jour le jour. » https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/or ... 34f755.jpg
Alejandro Valverde est l’homme de ce début de saison. Vainqueur du Pays Basque, de la Catalogne, de la Flèche Wallonne et de Liège-Bastogne-Liège, le Murcian de 37 resplendit comme jamais. Il est censé aborder le Tour de France avec un statut de numéro 2, mais la (relative) contre-performance de Quintana au Giro combinée avec une démonstration de force de l’Espagnol sur ce Dauphiné, qu’il a déjà remporté en 2008 et 2009, pourrait lui permettre de prendre le leadership de son équipe. http://s-www.bienpublic.com/images/977E ... 647107.jpg https://encrypted-tbn0.gstatic.com/imag ... uwj6q3k9Aw http://i.imgur.com/zdvUIWX.png https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/73 ... 417cb3.jpg
Derrière ces quatre hommes, d’autres favoris se bousculent au portillon. Romain Bardet, dauphin de Froome l’an passé, fait un début de saison discret, malgré une belle 6ème place sur LBL. L’on sait cependant qu’il veut doubler le Tour et la Vuelta, ce qui peut être une explication à son début de saison en demi-teinte. Fabio Aru (Astana) a vu le Giro partir de son île natale sans lui, la faute à une blessure au genou. Il s’est donc axé sur le Tour de France et c’est logiquement qu’on le retrouve au départ, secondé par un solide Jakob Fuglsang. Dan Martin (Etixx) aura du mal à améliorer son résultat de l’an passé (3ème), mais il devrait quand même peser sur la course, à sa manière.. Chaves effectuant sa rentrée après un début de saison perturbé par un genou récalcitrant, Orica comptera peut être plus sur l’offensif Simon Yates, récent 2ème du Tour de Romandie. L’ancien vainqueur Andrew Talansky (Cannondale) se présente en bonne forme, avec une récente 3ème place en Californie, face à une concurrence limitée il est vrai... Sinon, y’a Antonio Nibali
Les équipes et les principaux engagés (au 01/06) :
- AG2R La Mondiale (Bardet, Latour, Vuillermoz)
- Astana (Aru, Fuglsang, Luis Leon Sanchez)
- Bahreïn (Brajkovic, Colbrelli, Pellizotti)
- Bmc (Porte, Roche, Bookwalter)
- Bora-Hansgrohe (Koenig, Buchmann)
- Cannondale (Talansky, Van Asbroeck)
- Cofidis (Bouhanni, Navarro)
- Delko Marseille Provence-KTM (Finetto, Combaud)
- Dimension Data (Kudus, Boasson Hagen)
- Direct Energie (Coquard, Hurel, Voeckler)
- FDJ (Gaudu, Démare, Vichot)
- Lotto-Soudal (Benoot, Gallopin, Vanendert)
- Movistar (Valverde, Dani Moreno, Carapaz)
- Orica-Scott (Simon Yates, Chaves, Keukeleire, Gerrans)
- Quick Step Floors (Dan Martin, Brambilla, Mas)
- Katusha (Kristoff, Tony Martin, Rick Zabel)
- Lotto-Jumbo (Clement, Battaglin)
- Sky (Froome, Lopez, Kwiatkowski)
- Sunweb (Barguil, Bauhaus, Oomen)
- Trek-Segafredo (Contador, Zubeldia)
- UEA Abu Dhabi (Meintjes, Laengen, Ulissi, Swift)
- Wanty Groupe Gobert (Guillaume Martin, Thomas Degand)
Startlist complète ici
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TV :
Retransmission en direct sur France 3 : 1ère étape à 13h30, 2ème, 3ème, 4ème, 5ème étapes à 15h25, 6ème étape à 15h30, 7ème étape à 13h30, 8ème étape à 13h35
Retransmission sur Eurosport : 1ère étape à 21h en différé sur Eurosport 2, 2ème, 3ème, 4ème, 5ème étapes à 15h00 en direct sur Eurosport 2, 6ème étape à 15h15 en direct sur Eurosport 2, 7ème étape à 13h30 en direct sur Eurosport 2, 8ème étape à 14h15 en direct sur Eurosport 2.
), on a une belle start-list, bref, malgré le Tour en toile de fond, on devrait se régaler.
