allezlasse a écrit :C’est compliqué de répondre en quelques lignes.
Nos relations avec cyclismactu étaient soit inexistantes, soit très désagréables. On a rapidement décidé de faire notre vie sans se préoccuper d’eux parce que de toute façon, on s’en foutait, on faisait notre site pour nous, sans s’occuper de la «concurrence».
Mais pour en dire deux mots, je pense qu’il faut tout simplement arrêter de dire que ce site est rédigé par des journalistes, parce que ça n’a jamais été le cas. Point.
Le scénario est toujours le même : des jeunes sans expérience sont bombardés petits soldats du recopiage. Au bout d’un moment, s’ils sont un peu bons et malins, ils finissent par se rendre compte qu’ils travaillent sur un site de merde et ils se cassent. Y’a un paquet d’exemples, à commencer par quelques historiques comme Rolin (viré hyper salement par Potiron, qui n’est pas à ça près) ou Mignot.
Concernant Velochrono, au début il a fallu faire un peu parler de nous mais rapidement on a pu parler à tout le peloton français, le bouche à oreilles a très rapidement fonctionné quand même. Avec les équipes étrangères c’était pas forcément plus difficile, sauf avec les gros cadors internationaux on va dire, forcément un peu plus difficiles à atteindre.
Après oui c’était une super expérience mais c’était surtout une dévotion quotidienne épuisante, à l’arrivée. Pendant cinq ans il a fallu écrire un site 365 jours par an à une poignée de contributeurs (Alexandre Philippon et moi-même produisant disons les 3/4 du contenu au cours de ces 5 années). Un week-end comme celui qui vient de s’achever c’était un enfer (d’ailleurs on s’est fait des blagues avec Alex en mode «c’est un weekend comme celui-là que t’es content de plus faire velochrono») : E3 le vendredi, Critérium international dès le samedi matin, Catalogne, Coppi et Bartali, Gand-Wevelgem et Ospedale le dimanche, Coupe du monde femmes (devenu World Tour), …
Tout ça pour zéro euro. En parallèle de nos études, puis de nos emplois. Et de nos vies privées.
Se lever la nuit pour le Down Under ou les Mondiaux à Melbourne, tuer 8 week-ends de suite pour suivre les classiques de printemps, se taper la Vuelta quand t’as plus du tout la motivation après 7 mois de courses non stop…
Souvent on se disait que les lecteurs se rendaient pas compte de l’investissement que ça demandait. On s’est éclaté, mais on était aussi très content d’arrêter. Et aujourd’hui, je suis content que ce soit fini. On a créé un truc, on l’a fait vivre, on peut en être fier je crois, mais il avait vécu, on n’avait plus assez de temps ni d’énergie pour continuer à être bon, à se renouveler, à trouver de nouveaux sujets, à être à la fois réactif et intelligent…
Gagner sa croute en tenant ce genre de site restera un fantasme. De toute façon, gagner sa vie en informant les gens est un fantasme à partir du moment où dans leur écrasante majorité, les lecteurs veulent de l’info gratuite.
J'arrive un peu tard, mais je voulais aussi rajouter mon écot et vous remercier. Quand je me suis vraiment remis à suivre le cyclisme de plus prêt après l'éclipse des années Armstrong/Landis/Rasmussen/Contadorpresteak, quand à partir de 2010/2011 j'ai recommencé à regarder plus de courses et à lire de nouveaux plus d'articles sur le cyclisme, j'ai découvert Vélochrono et j'ai trouvé que c'était magnifique. Vraiment j'ai adoré votre travail. Vous pouvez en être très fier, c'était un très album !