Je l'avais bien aimé celui-là.
Plusieurs raisons :
- déjà j'étais gosse (10 ans) et il y avait encore la joie de la découverte et l'enthousiasme
- tracé assez surprenant et original, c'était un Tour spécial "traité de Maastricht" avec tous nos pays voisins visités (Espagne, Belgique, PB, Luxembourg, Allemagne et Italie)
- Des belles étapes, pleines d'animation, des gros écarts :
- Les Pyrénées dès la 2ème étape, mais réduit à "peau-de-chagrin" avec Marie-Blanque en juge de paix et loin de l'arrivée, mais avec une belle course de mouvement déjà; et Virenque qui prend les 3 maillots à l'issue de cette étape, accompagné de Murgualday, derrière un groupe de 4 avec les cadors (Indurain, Bugno, Mottet); du coup un CG décanté très tôt.
- Les étapes de plat ensuite ont toute été intéressantes (un seul sprint massif), avec du mouvement, des grosses échappées qui vont au bout, et Pascal Lino qui prend le jaune pour un bon moment;
une classique tous les jours, on disait, à l'époque.
- L'étape en Belgique, arrivée à Bruxelles sous la flotte, étape débridée avec le mur de Grammont; et une échappée de luxe pour la victoire avec Jalabert qui règle au sprint Lemond, Chiappucci et Holm
- Delion qui gagne une superbe étape mouvementée sur un tracé
amstelien.
- Le chrono du Luxembourg, chrono fleuve, où Indurain réalise sa performance historique; atomisation du peloton. De Las Cuevas son coéquipier (de quoi se poser des questions, tout de même) fait 2ème de l'étape à 3 minutes

, Bugno seul leader qui limite la casse à plus de 3 minutes. Les autres sont ridiculisés (Fignon parti 6 minutes avant est doublé par Indurain).
- Puis le superbe coup de panache de Fignon qui gagne en solo l'étape des Vosges avec les ballons; sursaut d'orgueil.
- L'étape de St Gervais où "les vieux ennemis" Roche et Delgado sont échappés avec Jaermann (ce dernier les réglera au sprint).
- et surtout des Alpes superbes, 2 étapes grandioses, un peu comme sur le Tour 2011;
_d'abord la chevauchée de Chiappucci vers Sestrières, sur une tappone comme on en fait plus; échappé de très bonne heure, il se retrouve seul à 3 cols de la fin dans l'Iseran, accompagné par Virenque, le dernier à pouvoir le suivre, Lino en contre derrière pour défendre son maillot; puis Indurain et Bugno qui partent dans l'avant-dernier col en contre. Indurain (toujours pas en jaune) lâchera le champion du Monde pour se retrouver aux basques de Chiappucci avant de connaître une défaillance à quelques km de l'arrivée, mais de prendre le jaune tout de même. Lemond accompagné de Duclos se retrouve 40 minutes derrière et abandonne.
_ le lendemain, l'Alpe d'Huez, Hampsten, un autre revenant s'offre une belle victoire, à noter dans cette étape le coup de force de Bugno, accompagné de Fignon loin de l'arrivée, mais qui se soldera par un échec. Indurain contrôle Chippucci et les 2 passent la ligne ensemble. Leblanc, champion de France, arrive avec 1 heure de retard, à l'agonie (son genou en vrac lui fait souffrir le martyr).
- Dans le massif central, Roche gagne son étape, en sortant en premier du brouillard.
- Colotti profite de la rivalité Buckler-Panasonic pour en gagner une belle également.
- Beau duel jusqu'au bout pour le maillot vert entre Jalabert et Museeuw, c'est le français qui aura le dernier mot.
- Ludwig l'emporte sur les champs.
