-Kasseifretter- a écrit :Perso, j'aime bien le côté "bonne franquette" de la partie Pratiquants.
Je ne suis pas super emballé par le fait de trop structurer ce coin du Forum... :hmm:
Je pense aussi qu'il faut garder ce côté authentique des récits, c'est ce qui fait leur intérêt pour moi, et je prends autant de plaisir à lire un récit cyclo que pro...Après le côté bonne franquette, n'empêche pas un peu de structure dans l'écriture, au contraire. Quand on voit ce que nous propose Pierre Idjouadiene du CC Etupes. Dans l'esprit, c'est génial, et c'est d'autant plus agréable à lire que c'est bien écrit et structuré (voir ci-dessous ou [url=
http://www.velo-club.net/route/continen ... s:qbplrzru]ici[/url:qbplrzru])
[b:qbplrzru][align=center:qbplrzru]Tu ne vas pas pleurer quand même ![/align:qbplrzru][/b:qbplrzru]
Paris-Tours porte bien son nom : la Classique des feuilles mortes. Les platanes de l’Avenue de Gramont ont laissé tomber leurs feuilles. En virevoltant animées par le vent du Nord-Est, elles nous rappellent que l’automne commence à creuser ses sillons. La saison 2016 s’est essoufflée ; et comme une bascule en équilibre, demain nous serons déjà lancés avec un souffle nouveau vers 2017.
Et oui, l’évidence est là. Avec l’automne et cette dernière course viennent les émotions : elles sont vives, mais sincères. En mêlant fatigue, motivation, envie, douleur et joie, les au-revoirs ne sont pas toujours faciles à faire. Me soulager de la routine hebdomadaire des transports, des hôtels et des départs en trombe des courses me laisse d’ailleurs un petit goût amer : c’est vrai qu’on rigole bien quand même !
Jérôme Gannat notre DS l’avait noté, sur les 6 coureurs de l’équipe présents au départ, 3 ne pourront plus jamais courir Paris-Tours espoir (Romain Seigle et Mickaël Plantureux quitteront la catégorie, et Damien Touzé aura « passé le rubicond »). Je retiendrai surtout qu’il s’agissait de la dernière course du BIC2000, cette DN1 victime des diverses crises qui sévissent dans le monde du sport actuellement…
Mon nouveau coéquipier Paul Sauvage a bien fait de me citer cette belle caractéristique que nous cache Paris-Tours : « Cette classique a tout pour être une course chiante (parcours plat, final promis aux sprinters, des champs et des champs) ; elle est une des plus haletantes de la saison ! » Je ne sais pas si ce sont les châteaux de la Loire qui motivent les coureurs (Amboise très joli à ce propos : le passage sur le pont en pierres au-dessus de la Loire avec le château en toile de fond m’a un peu rappelé mes cours d’Histoire Moderne à la fac), ou le léger vent de Nord-Est qui nous pousse dans la caillasse du bord de la route, mais les 82 km sont passés sacrément vite !
Et sur le plan sportif, tout a été démontré. Est-il nécessaire de préciser le petit hic de début de course ? Je suis bien tombé suite à une prise de risque un peu trop téméraire. Le goût du goudron ne m’avait pas manqué ! Encore une roue de cassée…décidément depuis la mi-août ça ne veut pas rigoler… Mais en mettant entre parenthèses cet évènement désolant, j’ai pris un plaisir immense ! J’attendais avec impatience que le peloton se décide à bordurer lorsque nous aurions un vent 3/4 dos ; et malgré un vent plutôt faible, nous sommes parvenus à sortir avec une trentaine de gars dont mes coéquipiers Damien et Mickaël à l’issue d’une grande ligne droite bien exposée au vent automnal. Ah j’ai aimé ! Qu’il est grisant de rouler à 60km/h sur le plat, de passer ses relais au sein d’un groupe qui prend la forme d’un éventail pour que chaque mec puisse épouser au mieux l’arc aérodynamique du cul du gars qui le précède, et de sentir que derrière le peloton explose littéralement ! L’organisation et l’entente étaient bonnes et plaisantes, tant est si bien que notre groupe a passé une grosse centaine de kilomètres ouvrant la route. J’étais bien, motivé, j’y ai cru.
Mais comme le vélo est un sport ingrat, où l’esprit offensif n’est pas souvent récompensé (c’est peut-être simplement le fait que nous n’étions pas assez forts pour aller au bout), le peloton est rentré sur nous à 15 kilomètres du but, laissant place à un scénario de plus en plus classique et fréquent : le sprint ! J’avoue avoir été un peu cramé pour pouvoir espérer le disputer, c’est dommage. Malgré ma chute du matin, j’étais tout excité en ressentant l’atmosphère des derniers kilomètres, où ça frotte, où chaque erreur se paye comptant. Je me suis même surpris à esquisser un sourire en évitant de peu une chute, c’est dire ! Mais outre cette moue de bonheur, les jambes étaient molles, et je finis tranquillement dans les roues. Enfin tranquillement pas tout à fait, j’ai dû encore éviter la chute du dernier virage qui ouvre sur l’imposante et mythique Avenue de Gramont. Elle est large, et droite ! Pour les autres c’était un peu pareil : le résultat brut n’est pas très folichon, mais on s’est montrés.
Enfin voilà, une bonne chose de faite ! Une bonne douche, de la Bétadine et un gant de toilette pour frotter les plaies et enlever les petits graviers qui s’y sont incrustés. Encore un moyen pour insister toujours un peu sur le quotidien du coureur cycliste avant de remonter dans le camion, manger, et dire : A L’ANNEE PROCHAINE !