Emission du 17/02/2016 DEBAT Course ou pas course selon la météo?

[Akaion]

Après une semaine où nous avons fait un récapitulatif du début de saison plutôt qu'un débat, voici le débat pour la semaine prochaine :
Où doit on s'arrêter dans le choix qui oppose sécurité des coureurs et spectacle lors d'une course, qu'il s'agisse du parcours (par exemple étape trop longue, trop dure etc), mais aussi et surtout, selon la météo. Aujourd'hui, Almeria a été vidé de la quasi totalité de son contenu et hier, la première épreuve des Plages Vendéennes n'a pas eu lieu (trop de vent).
Il y a déjà eu matière à débat, je pense évidemment au Giro sous la neige et à Gand Wevelgem avec ce vent terrible.

Alors selon vous, est ce que ces épreuves auraient dû être maintenues/annulées? Et pourquoi?

[Mancebo82]

Bah à partir du moment où l'intégrité physique des coureurs est menacée il semble logique d'annuler. Le cyclisme est deja un sport suffisamment difficile comme cela.

Les étapes trop longues ou dures c'est un autre débat elles ont été planifiées en amont de la course des mois à l'avance.

[Akaion]

Oui mais, est ce que l'intégrité physique des coureurs n'était elle pas menacée lors de Gent Wevelgem l'an dernier?

[JFKs]

Bonne question. Autant on pourrait penser que c'est objectivement que l'on peut dire si la sécurité des coureurs est menacée dans telle ou telle circonstance, autant c'est en fait éminemment subjectif.

Je rajouterai quelques autres exemples qui avaient beaucoup fait parler.
- L'étape neutralisée sur le Tour en 2010: ça avait énormément gueulé et on avait accusé Cancellara de vouloir juste sauver ses 2 leaders, Dumb&Dumber, pris dans la chute. Pourtant, il devait y avoir une grande majorité du peloton qui était tombée à cause d'un liquide (de l'huile?). Pas mal de coureurs avaient soutenu la mesure. Leur \"protestation\" était-elle juste?
- L'étape neutralisée sur le Tour d'Oman (ou Qatar) l'année passée: de nouveau, Cancellara avait mené les discussions et certains ici s'en étaient offusqués. Alors était-ce parce que c'était ce personnage en particulier qui avait mené la fronde? On peut se le demander car visiblement, les conditions étaient vraiment mauvaises et dangereuses. Hors, certains préfèrent privilégier le spectacle à la sécurité. A mon avis, un LBL sous la neige, ça reste moins dangereux que certaines épreuves avec un vent terrible. C'est bien pour le spectacle, mais quid des mecs blessés? Le sport n'est-il pas assez dangereux comme cela à la base?
- L'étape partiellement neutralisée sur le Tour en 2015: ça avait une fois de plus gueulé alors qu'il est rapidement apparu que c'était par manque d'ambulances que la course était momentanément interrompue.


Donc, pas de réponses à tes questions, Akaion, mais d'autres exemples pour alimenter le débat et pointer le fait que sous le feu de l'action (devant sa TV), le fan a parfois une vision très orientée.

[Thejul]

Déjà, qu'est-ce qui pourrait justifier d'annuler une course:

- Vent fort à très fort

- Neige abondante

Ce sont pour moi les principales raisons que l'on peut évoquées. Après c'est un sport d'extérieur, un sport de durs au mal. Sinon on coure dans des vélodromes couverts, comme ça devient de plus en plus le cas pour le foot par ex.

Reste à définir à partir de quand doit-on neutraliser/annuler/raboter...parce que du vent, y'en a souvent. Est-ce que GW l'année dernière a été si dangereux...je n'ai pas souvenir d'avoir vu de protestations au sein du peloton et force est de constater que nous, suiveurs, nous avons grave kiffé cette course.

[FloLMA]

Je crois qu'il faut surtout éviter de tomber dans la polémique facile sans réflexion comme on le voit bien trop souvent.
La neutralisation sur l'étape du TDF 2015 en est la preuve.
Faudrait retrouver tous les commentaires qui s'offusquaient d'une telle décision.
En plus aujourd'hui avec twitter, les forums, tout ça, c'est le niveau zéro de la réflexion, plutôt la réaction instantanée pour faire le buzz. Le pire c'est quand les journalistes font de même !

Personne n'a aujourd'hui critiqué le fait que la première étape des plages vendéennes soit annulée. Personne n'a critiqué l'annulation d'almeria (enfin annulation... plutôt la suppression de la course et son remplacement par un viroulet inutile). Les coureurs avaient demandé l'arrêt de la course à GW, comme à Milan San Remo il y a quelques années avec la neige... la course a continué, et ceux qui se pensaient en danger ont abandonnés.

Reste que pour les épreuves pro, les décisions sont parfois plus difficile à prendre que pour des épreuves amateurs du fait de la présence de télé, la pression financière est beaucoup plus forte.

Après on trouvera toujours des gens pour râler sur une décision, soit celle de continuer, soit celle d'arrêté la course. Et je ne pense pas qu'il faille débattre sur fallait il maintenir ou annuler telle ou telle course... Je crois surtout qu'il faut respecter les décisions des organisateurs. Annuler une course n'est jamais chose facile, tout comme neutraliser une partie etc... La maintenir avec la peur d'un fiasco et le risque de poursuites ... bon courage !

Concernant les parcours (étapes trop longues / dures) comme le dit Mancebo, on est sur une autre discussion. Le parcours est donné, libre aux équipes d'y inscrire les coureurs qu'elles jugent le plus à même de faire le boulot. Et les organisateur commencent à comprendre que ce n'est pas parce que c'est long et dur qu'il y aura forcément du spectacle.

[Akaion]

Moi j'ai toujours peur que lorsqu'il y a annulation, ça fasse jurisprudence. Le cyclisme est un sport où nombre d'exploits (et sans doute les plus beaux) ont été fait lors de conditions \"extrêmes\", neige, vent, pluie, brouillard etc.

La tempête de sable, je comprends, et après coup, malgré que j'ai gueulé, je comprends pour le Tour 2015. Par contre l'étape du Tour 2010, là c'est une honte.
Je pense vraiment que l'on ne doit annuler que lorsque vraiment, mais vraiment y'a pas d'autre choix.

[bullomaniak]

Dans la réflexion on peut aussi ajouter le cas des températures extrêmes, certes la chaleur (déjà interdire des conneries comme le Tour d'Abu Dhabi ça serait bien), mais aussi le froid, comme il y a quelques années où l'étoile de Bessèges avait été fortement amputée.

Perso je suis pour la prépondérance de l'avis des coureurs, tout en essayant d'assurer un minimum pour les organisateurs (ça coûte hyper cher une course). De manière général je pense qu'à Gent Wevelgem pas mal de monde devait aussi avoir envie de continuer.

[marcella]

Je sais que je suis sensible à la problématique du vent, mais GW était plus que limite l'année dernière. Un peu plus d'eau et l'on aurait pu avoir un noyé à déplorer

Pour les températures extrêmes, j'ai toujours le souvenir d'Hinault perdant l'usage de doigts en raison de son exploit sur la doyenne. Le jeu en valait-il la chandelle?

[Grammont]

J'aimerais savoir ce qui se passerait si on décidait d'annuler la Marmotte la veille ou le matin de son départ!!
Sauf erreur, on n'entends jamais parler de cyclo annulée pour des conditions météo particulières, mais simplement d'un taux d'abandon plus élevé.
J'aimerais d'ailleurs savoir si du coté d'Almeria, les simples cyclistes andalous ont renoncé à leur sortie dominicale en raison du vent.
il appartient à chacun d'évaluer sa capacité à faire face à des conditions météo difficiles et personne n'a jamais été obligé de finir une course en cas de fléchissement mental ou physique! Mais qu'on ne nous prive pas d'épreuves d'anthologie comme le Gand Wevelgem de l an passé où, à l'exception de quelques \"pique niques\" dans l herbe , il n'y a pas eu de chutes graves et où les témoignages des coureurs après la course attestaient de leur bonheur d'y avoir été.

Si il n'y avait jamais eu d'étapes neigeuses au Giro, l'histoire du cyclisme ne serait pas ce qu'elle est et un champion comme Gaul n'aurait peut être pas de palmarès!

L'UCI ayant \" passé son tour\", je pense que les arguties du type de dimanche en Andalousie vont être récurrentes , particulièrement dans un grand tour , où les intérêts des équipes rentrent en jeu (qu'on songe à Lefevere qui a bousillé le giro d'Uran en 2014, au lieu de lui blinder le moral pour l'étape)

En ce qui concerne le tracé des épreuves, là je pense que c'est sans objet : on est maximaliste sur les cyclos , avec le plus de cols possible et les étapes des pros seraient trop dures! On sait bien que ce qui est dur en vélo c'est de rouler vite et aussi vite que les autres et je pense que des finals d'étapes plates doivent être parfois épouvantables.

Je me souviens qu'à l'arrivée de l'étape de pampelune du tour 1996, Moncassin avit dit qu'il était plus heureux d'avoir fini l'étape que de son succès de début de tour.

Le vrai danger d'une course ce sont les failles de l'organisation (pays basque l an passé et la litanie des motos à la Vuelta) et il n'y a a jamais de sanctions prises. Pour moi, Paris Roubaix n'est pas dangereux car remarquablement organisé. C'est une course brutale mais pas dangereuse.

Et les chutes les plus graves sont souvent à entrainement, hélas! (mais c'est un autre sujet)