Article très intéressant concernant un passionné de cyclocross avec quelques idées pour le promouvoir :
La Grande Interview : Dominique Pezard
Le 9 janvier 2020, 20:17
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Quelles sont tes prochaines envies ?
J’aimerais que la fédération fasse une demande à l’Olympisme. C’est scandaleux, quand on voit le monde sur les manches de la Coupe de France, sur les épreuves en Belgique et Pays-Bas, de ne pas avoir le cyclo-cross aux JO. Et dire qu’on aura le Hip-Hop aux JO de Paris en 2024… Je veux bien mais bon... J’ai encore d’autres idées.
Comme ?
Je veux essayer d’organiser prochainement une réunion avec les Teams et la Fédération Française de Cyclisme pour avoir en 2021 une sorte d’EKZ CrossTour ou SuperPrestige chez nous. J’aimerais bien que les Teams se retrouvent sur les mêmes courses du calendrier français.
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Que trouves-tu aberrant dans le cyclo-cross ?
Le peu d'intérêt que la FFC nous accorde. J’ai souhaité qu’on fasse un team UCI pour que nos féminines puissent courir avec le maillot de Podiocom en Coupe du Monde. Mais de l’autre côté, le pauvre François Trarieux (entraîneur national, NDLR)... Je ne vais pas dire qu’il met sa carte bleue en jeu mais presque… Ce n’est pas normal.
On va dépenser des milliers d’euros pour la piste et le BMX, mais pas pour le cyclo-cross. Tout cela car nous ne sommes pas aux JO. Mais si personne ne le demande…
Pour toi, le cyclo-cross a donc sa place aux JO...
Il y a des cyclo-cross au Japon, aux Etats-Unis, en Italie, en Espagne, en République tchèque…
Peu importe que ce soit aux JO d'été ou d’hiver. Si on arrivait à passer ce palier, ça aiderait beaucoup de monde. Par exemple, je pourrais avoir des subventions. Aujourd’hui, je n’ai rien car nous ne sommes pas aux JO. On fait pourtant parler de la ville, du département et de la région.
Qu’est-ce qui peut t’énerver ?
...Il faut avoir un peu de respect. On défend chacun nos chances, mais je n’ai pas honte d’aller féliciter un Steve Chainel et un Antoine Benoist. Ces gars-là s’arrêtent toujours pour me dire bonjour quand ils passent à côté de moi.
Est-ce une fierté ?
Oui, c’est une fierté. Ça montre qu’ils me respectent. C’est aussi le cas de Francis Mourey, Julien Roussel qui va raccrocher dimanche, Clément Russo, Kévin Ledanois… J’ai envoyé un SMS à Kévin après sa victoire, dimanche dernier, à Sablé. Il m’a répondu à 22h “merci coach”. C’est une anecdote que je trouve sympa, mais je ne vais pas aller rouler ma caisse pour autant.
Il y a un routier d’une équipe française WorldTour qui m’a déçu dernièrement. Un gars qui ne dit pas bonjour à tout le monde… J’en parlerai à son manager. Ça ne coûte rien de dire bonjour.
Surtout que tout le monde connaît Dominique Pezard dans le milieu du vélo !
Je connais bien le milieu pro également. J’ai été pendant plusieurs années sur le Tour de France, comme pilote. Quand j’étais au même hôtel que son équipe, Monsieur Alejandro Valverde s’arrêtait pour me dire bonjour. C’est pareil pour Philippe Gilbert.
Le Tour de France te manque-t-il aujourd’hui ?
J’ai besoin de repos désormais, je me ressource chez moi, à Montrichard. Cette année, je vais peut-être encore aller au Tour du Haut-Var, au Tro Bro Léon ou au Tour de l’Ain. Mais les courses sur route ne me manquent pas trop.
À l’inverse d’un Valverde, il y a certains coureurs qui n’ont jamais rien gagné dans leur carrière et qui refusent un autographe à un gamin, ou qui ne veulent pas enlever leurs lunettes au départ d’une course. C’est le “nouveau” vélo…
Qui ne te plaît pas beaucoup...
Je ne m’y retrouve pas. J’en ai parlé avec Eddy Seigneur, un ancien Champion cycliste qui est désormais chauffeur de taxi. Un directeur sportif ne commande plus rien aujourd’hui. Il passe après l’entraîneur et le préparateur physique dans une équipe. Si tu demandes à un coureur de se replacer dans le peloton, il va commencer par regarder son “cardio”.
En revanche, j’apprécie la façon de courir d’un Alaphilippe. Il court sans calcul. Je pense qu’il aurait pu gagner le dernier Tour de France. Il n’aurait peut-être pas dû bouger sur certaines étapes et se serait ainsi économisé, mais c’est son tempérament. Julian, je l’ai aidé par le passé alors quand il a pris le maillot jaune sur le Tour, j’ai versé ma petite larme. Pareil quand il a gagné Milan-San Remo. C’est comme ça !
Il est l’un des coureurs qui t’a le plus marqué ?
Dans la nouvelle génération, c’est Julian qui m’a le plus marqué bien sûr. Dans l’ancienne, Dominique Arnould avec qui je suis encore lié. Lors du dernier Tour de Vendée, Jean-René Bernaudeau est venu me faire la bise alors qu’il était en train de parler à des personnes. Il fait partie des gens qui ont fait le vélo. Chapeau à lui et à Marc (Madiot) pour la longévité de leur équipe. Et même s’il y a aujourd’hui des gros salaires, ils considèrent encore leurs coureurs comme leurs enfants. J’apprécie ça.
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