Quef a écrit : 31 mai 2018, 23:42
Richard a écrit : 30 mai 2018, 23:44
Je n'ai pas vu Dumoulin dire qu'il n'avait pas les jambes de l'an passé mais j'ai peut-être raté un truc ?
en revanche j'ai lu son coach le juger "un peu meilleur" (bon c'est son coach).
Et il lui faudra encore combien d'années au top niveau mondial en montagne pour qu'on ne l'étiquète plus comme "le rouleur qui va, qui devrait lâcher" ?
Dumoulin est un super coureur, il est effectivement très dur à décrocher en montagne, mais il n'avait pas le punch de l'an passé, où il a même gagné à Oropa !
Après le chrono, où il était très déçu de sa perf du jour, il avait dit qu'il avait moins de sensations qu'en 2017.
Il n'a cessé de se "plaindre" lors de ce Giro, j'exagère à peine... Je serais curieux d'avoir son analyse à froid, je me méfie des propos "d'humeur".
Je vois en attendant que s'il a été moins impérial en chrono, il a été plus fort en montagne, le plus régulier de tous, jamais vraiment lâché, ou revenant au train au pire, et capable même d'attaquer dans le final plusieurs fois, il n'a pas fait d'Oropa mais ça aurait pu, et surtout il n'a eu aucun moment de vraie faiblesse (altitude et transit, distraction sur le placement, tassement en montagne à la fin...) contrairement à l'an dernier.
J'ai plutôt tendance à voir son niveau d'ensemble et à le voir comme son coach un cran supérieur, il ne faut pas oublier que le Giro fut sans doute plus dur cette année et qu'il y avait 25 km de chrono en moins là... Pas non plus de compatriotes pour lui sauver la mise...
Richard a écrit : 30 mai 2018, 23:44Ce Giro est dur à lire (on remercie celui qui l'a assommé et a filé la gueule de bois à tout le monde...) mais le nombre et l'ampleur des défaillances, les écarts énormes créés avec très peu d'étapes propices à ça, la baston tous les jours ou presque, les déclarations des coureurs... font penser qu'il était très dur, et le niveau d'exigence parmi les tous meilleurs très haut.
Le Giro a été terriblement difficile, cela ne débranchait jamais, le parcours et la pluie ont très peu laissé les organismes souffler. Mais dans ces circonstances ce sont les plus forts qui tiennent le choc.
oui mais du coup en quoi serait-ce la marque d'un "faible niveau" ?
Richard a écrit : 30 mai 2018, 23:44Pour ne pas se réjouir de l'étape du Finestre de Pinot, là je ne comprends pas trop mais bon...
Thibaut finit de peu devant Lopez dans une étape qui pouvait lui correspondre, ce qui est une très bonne chose. Pour le reste il a été nettement battu par Froome, et finit derrière Carapaz qui n'a pas son "standing", et termine de peu devant Dumoulin sur le terrain où il devait lui reprendre le plus de temps, si on se rappelle que Pinot était un prétendant à la victoire. Ce n'est pas en repoussant un Benett, un vieux Pozzo ou un Yates épuisé qu'il doit marquer les esprits.
Donc au mieux on estime qu'il avait retrouvé son niveau, au pire on estime qu'il devait faire deuxième avec de la marge sur une étape pareille (et donc creuser dans Jafferau après son attaque, et non plafonner comme il l'a fait).
La seule réjouissance était de le voir revenir au niveau après ses difficultés les jours précédents, mais comme il n'a pas confirmé le lendemain, sa performance n'incite spécialement pas à l'optimisme.
Je précise que j'ai du respect pour Thibaut Pinot, il fait un sport très difficile, et mène une très belle carrière. C'est juste que je ne comprend pas les ambitions que les français lui prêtent
Mais tu éclaires à son désavantage et ne juges pas tout à fait équitablement.
Dans un monde idéal Pinot doit faire deuxième avec de la marge sur Dumoulin bien sûr.
( dans un monde idéal pas grand-chose des péripéties de ce Giro n'aurait eu lieu...)
Mais enfin il est dans les trois plus forts quoi, les deux derrière Froome.
Il était à sa place en gros, dans un grand jour il aurait lâché les autres dans la montée finale, et dans un mauvais... n'en parlons pas on n'en a que trop eu.
Et il faut replacer l'étape dans le contexte du Giro entier, il est miraculé, il donne des signes très inquiétants la veille (pour rappel il finit avec Yates, on sait ce qui est arrivé le lendemain...)
Si tu ajoutes son état le lendemain on peut estimer qu'il n'était pas tout à fait à son meilleur niveau ce jour-là
(enfin ce n'est pas une excuse, et qui l'est à ce stade d'un grand tour de toute façon...)
Le "vieux Pozzo" était dans la forme de sa vie, lisait-on partout jusqu'à cette étape...
Quand Yates est épuisé, ça ne compte pas, mais quand Pinot s'effondre le lendemain, ça doit être retenu à son débit ?
Reste que le résultat brut ne dit pas tout, Carapaz n'a jamais été une menace, Pinot contrôlait Lopez dont certains se complaisaient à dire qu'il mettrait la misère à tout le monde en montagne... surtout sur ces étapes (je l'y attendais moi-même)
Eh ben on ne l'a pas spécialement vu en fait le Lopez qui voltige, il était à la rupture tout le Finestre et s'accroche et bascule presque par miracle avec les autres... Sinon à part marquer Carapaz, quelques banderilles et ramasser les morts au général...
Tout ça pour replacer en perspective et souligner que sa défaillance occulte forcément tout le reste, mais que jusqu'au samedi, tout son plan était bon : ne pas perdre de temps, être très régulier, ne pas trop se découvrir trop tôt, la troisième semaine fera d'énormes différences (pour rappel beaucoup lui tombaient dessus en lui enjoignant d'attaquer plus tôt...)
Ça n'a pas été souligné.
La plupart de ceux sur lesquels on avait annoncé à grand fracas qu'il n'arriverait pas à créer de différences étaient déjà hors-jeu à ce stade...
Il y avait eu un week-end charnière un peu frustrant par rapport à ce qu'on espérait mais pas (encore) inquiétant, puis la seule exception : le (gros) couac du chrono.
Mais s'il tablait sur 1' ou 1'30 de mieux, la facture n'était pas encore rédhibitoire pour le podium.
Donc Pinot était (jusqu'à ce lendemain tragique) sur cette étape et dans l'ensemble de sa course parfaitement en accord avec son objectif, son discours, son "standing" - jouer le podium, et si les circonstances étaient favorables, peut-être voir plus, mais il ne s'était jamais posé comme prétendant naturel à la victoire
- s'il y a hiatus, c'est plus entre des attentes excessives projetées sur lui et la réalité.
...mais aussi entre la réalité et le bashing excessif pour corriger ces excès, que tu illustres un peu.