En regardant la course, hier, je me disais que ce serait extrêmement difficile pour Valverde de remporter cette course. Lui qui avait fini écoeuré d'un Milan-San Remo, après avoir estimé que cette course était trop nerveuse et dangereuse (le même jugement qu'Hinault, en fait), je vois pas comment il pourrait apprécier le Tour des Flandres.
C'est la guerre, cette course, une guerre mentale !! Avant chaque secteur décisif, les mecs se tirent la bourre pour arriver en bonne place au pied d'un mont important, et celui qui a peur de frotter est obligé de refaire chaque fois l'effort pour recoller au groupe de tête.

Et lorsque tu arrives sur l'enchainement final VK-Paterberg et que tu dois t'ajouter 14km de grand braquet sur des routes de la mort (larges, à découvert, des lignes droites interminables), ça devient injouable pour un coureur de 62-63kg comme Valverde.
Nibali est un pilote, il est très habile, il n'a pas peur de frotter, mais même lui a fini par péter. Je pense que l'ancien parcours, avec Mur et Bosberg en juges de paix, aurait mieux convenu au sicilien. On a vu des poids légers ( Pollentier, 65 kg) l'emporter, même si c'était une autre époque.
Pour revenir à Valverde, s'il faut bien lui trouver des limites physiques, c'est son gabarit, un peu trop light pour le Ronde actuel. Si l'on excepte quelques très rares champions ( Merckx, Hinault, Coppi, Bobet ), tout coureur se trouve handicapé par sa morphologie, à un moment ou un autre. Kelly était un passe-partout, mais avec son format trapu (1m76, 71-72kg en poids de forme), il souffrait lors des enchainements en haute-montagne. Il a affirmé qu'il lui aurait fallu 3 kg de moins, au vu de sa taille, pour espérer remporter le Tour. Un Merckx était à peine plus lourd (entre 72 et 74kg en poids de forme), mais il était beaucoup plus grand (1m85) et élancé que Kelly, coureur ramassé.
Bref, tant que le parcours ne bougera pas, je vois pas un Valverde ou un Nibali en mesure de remporter le Tour des Flandres. Même si le sicilien, contraiment à l'espagnol, doit avoir cette course dans un coin de sa tête.