angelsbdesign a écrit :Il n'y a vraiment rien à polémiquer dans cette évocation historique...
Mais pour me souvenir très très bien de cette étape suivi passionnément en intégrale (elle empruntait des parcours que je connaissais par cœur ayant longtemps vécu à Grenoble et beaucoup monté la Croix de Fer, le Télégraphe et le Galibier en condition de course) ce que raconte Riis est fort probable (mais comme le dit le Pistolero très "romancé").
Une fois passé Plan Lachat et comme personne ne réussissait à sortir sur la partie qui précède les 3 derniers kilomètres (c'était pas faute d'avoir essayé pour Leblanc) je m'étais dit qu'il ne se passerait rien avant la montée finale sur les Deux Alpes car la descente du Galibier jusqu'au barrage entraine toujours des regroupements s'il n'y a pas de gros écarts au sommet (on l'a vu ces dernières années dans les Tours qui enchainaient Galibier / l'Alpe d'Huez). Donc, même si Pantani parvenait à faire le break (tout le monde s'attendait à ce qu'il attaque dans le Galibier) il ne pourrait pas creuser un écart suffisant seul pour garder suffisamment d'avance au pied des Deux Alpes...
Je ne serais pas étonné que Riis bien meilleur que moi en analyse de la course soit allé dire à Ullrich avant d'être décroché de ne pas chercher à suivre Pantani s'il sortait maintenant (plus tôt ç'aurait pu être dangereux). Booze dit qu'il vient lui parler à ce moment là...
Et pour l'histoire du vêtement de pluie je n'ai pas compris en direct qu'Ullrich ne s'arrête pas au sommet pour enfiler un Kway (Pantani l'avait fait !). On voit tout de suite qu'il ne pense qu'à reprendre Pantani et ne prête pas attention à cette question! C'est là que son équipe aurait dû intervenir ! Au bout de quelques kilomètre il est frigorifié et doit s'arrêter pour enfiler son Kway comme il faut (il n'y arrive pas en roulant)...et laisse filer le groupe de poursuivants dans lequel il était... J'ai toujours été persuadé que c'était là qu'il perdait le Tour : ensuite il est seul avec un coéquipier mais ne parvient pas à recoller avant d'aborder la montée finale... et j m suis dit "C'est cuit" à ce moment là : ils s'épuisent à deux sans revenir sur le groupe de poursuivant, le coéquipier se relève le premier... et Ullrich coince complètement peu après quand il est seul... Il ne sera même plus capable de suivre son coéquipier qui le reprend un peu plus loin !
C'est quand même un grand classique en compétition : quand on est lâché seul au sommet d'un col qui va enchainer ensuite descente et nouvelle ascension il faut absolument parvenir à faire la jonction avec le groupe qui vous précède dans la descente soit faire l'effort pour recoller au tout début de la remontée... Sinon on fait dix fois plus d'effort que le groupe... et on le voit qui s'éloigne irrémédiablement devant vous sans jamais pouvoir inverse la tendance (sauf s'ils se regardent et qu'il y a une temporisation !).
Je le sais : c'est une configuration de course que j'ai connu une dizaine de fois... et il n'y a que 2 fois où j'ai réussi à profiter d'une temporisation pour rentrer in extrémis (en me disant "Vite! Vite !")... Les autres fois af-mur: af-mur: af-mur: :hosto:
C'est la même histoire au Giro avec l'enchainement Mortirolo/Aprica ou Finestre/Sestrière : de grands champions y ont connus des défaillances mémorables pour n'avoir pas pu rentrer après la descente !
La description de l'étape et de la défaillance d'Ullrich par Riis prête pourtant largement à discussion.
[i:34dc2qh5]"As soon as we were on the Galibier, as predicted, Pantani attacked, and Jan tried to go with him. Let him go !, I shouted at Jan, but he didn't listen and proceeded to hammer after the Italian at full pelt. I was suicidal on Jan's part. In that kind of situation, you need to be able to trust your team and use your tem-mates in the best way possible. If Jan just lose on or two minutes to Pantani, then it wouldn't have been the end of the world when it came to the genaral classification, where he would still lead comfortably. But Jan clearly wasn't thnking rationally when Pantani flew up the road, as he set off in poursuit without much hope of being able to keep up with him. The Italian steadily increased his lead over the rest of us, and was all alone at the top of the Galibier, having dropped Jan, who was now in no man's land with nobody to help him or look after him. He was demoralized and freezing, with no sense of what was happening in the race. A puncture then made matters even worse for him."......(Suit ensuite la description de Riis et Bolts récupérant un Ullrich en pleine fringale au pied des Deux-Alpes)[/i:34dc2qh5]
Alors que doit en tirer comme conclusion le lecteur ?
1- Pantani attaque au début du Galibier
2 - Riis en dans le groupe à ce moment
3 - Riis hurle à Ullrich de rester tranquille
4 - Ullrich se lance à la poursuite de Pantani
5 - Ullrich est seul
6- éventuellement qu'Ullrich est revenu sur l'Italien avant d'être lâché à nouveau avant le sommet du Galibier.
La réalité est tout autre :
1 - Pantani n'attaque pas immédiatement
2 - Riis n'est plus là
3 - Riis discute avec Ullrich bien plus tôt juste avant que celui-ci accélère. Mon hypothèse est que Riis prévient Ullrich qu'il est cuit et se relève et lui laisse le contrôle des évènements.
4 - Ullrich ne réagit pas à l'attaque de Pantani
5 - Ullrich reste au sein du groupe, mène un temps avant de se replacer en milieu de paquet
6 -.....................
Alors, je ne suis pas contre l'embellissement des évènements, mais le travestissement non. J'aime que ma copine se maquille, par contre, je n'aimerais pas découvrir qu'elle s'appelle Raoul.