Tour d'Italie / Giro d'Italia 2016 - du 6 au 29 mai

[veji2]

Dire qu'Indurain a bénéficié de parcours tracés parfaitement pour lui, c'est évident, après à part une ou deux tentatives un peu différentes dans les années 80 niveau parcours, avoir des tonnes de CLM a été la norme jusqu'aux années 2000 !!! C'est pas pour rien que les victoires à la Charly Gaul sont mégar rares, qu'un Bahamontes ou autre grimpeur n'a jamais pu jouer la gagne du tour, c'est parce qu'il y a toujours eu 100 à 200 bornes de chrono platoche en puissance pour ravager tout ce monde...

En ce sens ce sont les tours d'aujourdh'ui qui sont \"anormaux\".

Et sinon pour Indurain en 96, ce n'est plus le même, alors avec un parcours parfait pour lui comme avant, il aurait peut être pu donner le change plus longtemps et faire podium plutôt que sombrer, mais c'est fini. Le destin est écrit de toutes façons, on ne gagne pas impunément 6 TDF, Indurain a été défait au bon moment. C'est comme ça, il a respecté l'histoire.

[marooned]

Dans mes lointains souvenirs, Jan n'avait aussi pas bien supporté la visite surprise des vampires à l'hôtel des Telekom, la veille au soir ou le matin même de l'étape.....Faudrait que je retrouve ma source.

C'est une version de l'histoire que j'ai entendu aussi en effet

Je crois surtout qu'il n'avait pas supporté la météo de cette étape. Il n'a jamais rien fait sous la flotte dans sa carrière. C'était un coureur qui appréciait la chaleur. C'est dans ces conditions qu'il a livré ses plus grandes performances.

[marooned]

Je me souviens d'une interview de Luc Leblanc dans un So Foot spécial Tour d'il y a 2-3 ans où il parlait de cette étape des Deux Alpes.

Pour lui, si Pantani a gagné le Tour cette année là c'est parce qu'il avait fait explosé les Telekom dans le Galibier avant que Pantani place l'attaque décisive. Un boulard énorme bien à l'image du personnage.

[Akaion]

Bon faut dire quand même qu'avant l'attaque de Pantani, Leblanc attaque une bonne dizaine de fois en comptant le télégraphe, et en effet, Telekom va le chercher quasi chaque fois et Ullrich se retrouve ensuite assez esseulé.

[veji2]

Je me souviens d'une interview de Luc Leblanc dans un So Foot spécial Tour d'il y a 2-3 ans où il parlait de cette étape des Deux Alpes.

Pour lui, si Pantani a gagné le Tour cette année là c'est parce qu'il avait fait explosé les Telekom dans le Galibier avant que Pantani place l'attaque décisive. Un boulard énorme bien à l'image du personnage.

Un boulard énorme, mais en l'occurrence il a joué sa part dans cette étape de légende... Imaginons que Contador ou Valverde ou Quintana mettent Froome à 4 minutes dans l'étape de Bagnères de Bigorre de 2013 grâce à son isolement, et bien les Cannondale pourraient légitimement dire que ça n'aurait sans doute pas eu lieu sans eux.

Le problème de l'étape de 98 c'est le fait que les Telekom font l'erreur de trop réagir aux attaques. Ils savaient qu'Ulrich n'aimaient pas du tout la pluie et le froid, au matin les écarts étaient respectables, il fallait contrôler avec un rythme constant, veiller à se couvrir et boire (on ne boit jamais assez dans le froid et la pluie et puis après on se retrouve sans jambes) et veiller à ce qu'Ulrich soit accompagné jusqu'au pied des deux Alpes.

Cette étape avait été une faillite collective des Telekom d'un point de vue tactique.

[vesp-asien]

Leblanc a attaqué quatre fois et pas dix, quand il a lancé sa première attaque il n'y avait plus que Riis et Bolts, tout le reste avait déjà explosé. C'est surtout Roland Meier qui fut exceptionnellement actif avec 6-7 attaques. Bolts explose effectivement suite aux attaques de Leblanc et Meier, mais Riis craque je crois suite aux attaques d'Escartin et de Boogerd.

[vesp-asien]

Je me souviens d'une interview de Luc Leblanc dans un So Foot spécial Tour d'il y a 2-3 ans où il parlait de cette étape des Deux Alpes.

Pour lui, si Pantani a gagné le Tour cette année là c'est parce qu'il avait fait explosé les Telekom dans le Galibier avant que Pantani place l'attaque décisive. Un boulard énorme bien à l'image du personnage.

Un boulard énorme, mais en l'occurrence il a joué sa part dans cette étape de légende... Imaginons que Contador ou Valverde ou Quintana mettent Froome à 4 minutes dans l'étape de Bagnères de Bigorre de 2013 grâce à son isolement, et bien les Cannondale pourraient légitimement dire que ça n'aurait sans doute pas eu lieu sans eux.

Le problème de l'étape de 98 c'est le fait que les Telekom font l'erreur de trop réagir aux attaques. Ils savaient qu'Ulrich n'aimaient pas du tout la pluie et le froid, au matin les écarts étaient respectables, il fallait contrôler avec un rythme constant, veiller à se couvrir et boire (on ne boit jamais assez dans le froid et la pluie et puis après on se retrouve sans jambes) et veiller à ce qu'Ulrich soit accompagné jusqu'au pied des deux Alpes.

Cette étape avait été une faillite collective des Telekom d'un point de vue tactique.

Ils n'avaient pas eu beaucoup de choix, Jalabert n'était qu'à trois minutes et avait été très actif dans le premier col (Croix de Fer) et dans la descente avant d'exploser de manière incompréhensible dans le Télégraphe. Rinero était devant et n'était pas si loin au général, ils ne pouvaient se permettre d'imprimer un bon rythme.... Riis le dernier homme explose alors que le peloton est composé de 15-20 coureurs encore, le plus fort équipier d'Ullrich était tout simplement trop faible par rapport à la densité d'outsiders. Quand Riis explose, il y a encore Pantani, Julich, Meier, Escartin, Boogerd, Nardello, Di Grande, Merckx, Hamburger, Baranowski, Robin, Jimenez, Piepoli, Rinero et Massi à l'avant, et tous sont à moins de dix minutes d'Ullrich au général... il reste 50km et deux cols HC.

[Baignereau]

Dire qu'Indurain a bénéficié de parcours tracés parfaitement pour lui, c'est évident, après à part une ou deux tentatives un peu différentes dans les années 80 niveau parcours, avoir des tonnes de CLM a été la norme jusqu'aux années 2000 !!! C'est pas pour rien que les victoires à la Charly Gaul sont mégar rares, qu'un Bahamontes ou autre grimpeur n'a jamais pu jouer la gagne du tour, c'est parce qu'il y a toujours eu 100 à 200 bornes de chrono platoche en puissance pour ravager tout ce monde...

En ce sens ce sont les tours d'aujourdh'ui qui sont "anormaux".

Et sinon pour Indurain en 96, ce n'est plus le même, alors avec un parcours parfait pour lui comme avant, il aurait peut être pu donner le change plus longtemps et faire podium plutôt que sombrer, mais c'est fini. Le destin est écrit de toutes façons, on ne gagne pas impunément 6 TDF, Indurain a été défait au bon moment. C'est comme ça, il a respecté l'histoire.

Juste pour corriger, Bahamontes a bien remporté le Tour en 1959. Un après la victoire de Gaul d'ailleurs.
Et pour l’anecdote il faut savoir que si Bahamontes était effectivement un piètre rouleur, Charly Gaul lui roulait très bien au point de gagner les 3CLM du Tour 58 devant Anquetil.

[levrai-dufaux]

Ullrich en 98 a connu une terrible défaillance, mais là aussi il y avait eu des signes avant-coureurs qu'il était nettement moins bien que l'année précédente. Je me souviens notamment qu'il avait été distancé d'une dizaine de secondes par le groupe des favoris lors de l'arrivée au Plateau de Beille.

Quand au déclin d'Indurain sur CLM, je ne suis pas convaincu. En 94 Ugrumov fait une démonstration, et même Pantani le devance largement mais le profil était très atypique. En 95, Riis finit tout près également sur le dernier chrono. Cela étant, le fait que ces coureurs aient appartenu à la Gewiss, et disposaient du meilleur préparateur à l'époque relativise leurs fins de Tour en boulet de canon.
En 94, Indurain écrase encore le premier chrono du Tour. Et personnellement, je ne l'ai jamais trouvé aussi fort qu'en 95. Ce qu'il réalise à la Plagne est sans doute sa plus grande performance en montagne. Il réalise également une montée de l'Alpe exceptionnelle, asphyxiant complètement ses adversaires. Je n'ai pas le sentiment qu'il ait décliné en CLM cette année-là.

[pierrefromalsace]

Ne pas oublier que la veille du chrono en Belgique il avait fait un petit numéro de puncheur ardennais (pas puncheur ardennais façon années 2010 hein).

[nostradamus--dans--le--bus]

Je crois me souvenir qu' Indurain était malade sur la fin du Tour 94 juste pour préciser.

[nostradamus--dans--le--bus]

C' est intéressant de voir tout cas avis différents et argumentés sur Indurain, c' est pour ça que j' apprécie beaucoup VCN et que c' est un site irremplaçable.

[marooned]

Ullrich en 98 a connu une terrible défaillance, mais là aussi il y avait eu des signes avant-coureurs qu'il était nettement moins bien que l'année précédente. Je me souviens notamment qu'il avait été distancé d'une dizaine de secondes par le groupe des favoris lors de l'arrivée au Plateau de Beille.

Il avait crevé au pied et avait dû faire un très gros effort pour reprendre sa place (à 4'10" sur la vidéo). Gros effort qu'il avait payé par la suite.

https://www.youtube.com/watch?v=vycohYuZZO4

[Boris]

Ullrich en 98 a connu une terrible défaillance, mais là aussi il y avait eu des signes avant-coureurs qu'il était nettement moins bien que l'année précédente. Je me souviens notamment qu'il avait été distancé d'une dizaine de secondes par le groupe des favoris lors de l'arrivée au Plateau de Beille.

Il avait crevé au pied et avait dû faire un très gros effort pour reprendre sa place (à 4'10" sur la vidéo). Gros effort qu'il avait payé par la suite.

Là encore, c'était une erreur tactique de revenir aussi vite, non?
Le mec donnait l'impression de courir avec des cadets; il était 3 jambes au-dessus: c'était couru qu'un pied au sprint allait se payer plus haut, non?

[El_Pistolero_07]

Contre des cadets... C'était plutôt Pantani qui courrait contre des cadets en montagne...

[levrai-dufaux]

Oui, je suis d'accord, le fait qu'Ullrich revienne aussi vite montre aussi une absence de sérénité...
Et je reste persuadé que le Ullrich de 97, même avec cet incident et cette erreur tactique aurait au moins pu tenir la roue du groupe des favoris.

[marooned]

S'il n'y avait eu que les Julich, Rinero ou Meier comme adversaires, il aurait sans doute géré différemment. Mais il y avait surtout Pantani. Alors oui il a un peu paniqué mais franchement il y avait de quoi.

[veji2]

Dire qu'Indurain a bénéficié de parcours tracés parfaitement pour lui, c'est évident, après à part une ou deux tentatives un peu différentes dans les années 80 niveau parcours, avoir des tonnes de CLM a été la norme jusqu'aux années 2000 !!! C'est pas pour rien que les victoires à la Charly Gaul sont mégar rares, qu'un Bahamontes ou autre grimpeur n'a jamais pu jouer la gagne du tour, c'est parce qu'il y a toujours eu 100 à 200 bornes de chrono platoche en puissance pour ravager tout ce monde...

En ce sens ce sont les tours d'aujourdh'ui qui sont "anormaux".

Et sinon pour Indurain en 96, ce n'est plus le même, alors avec un parcours parfait pour lui comme avant, il aurait peut être pu donner le change plus longtemps et faire podium plutôt que sombrer, mais c'est fini. Le destin est écrit de toutes façons, on ne gagne pas impunément 6 TDF, Indurain a été défait au bon moment. C'est comme ça, il a respecté l'histoire.

Juste pour corriger, Bahamontes a bien remporté le Tour en 1959. Un après la victoire de Gaul d'ailleurs.
Et pour l’anecdote il faut savoir que si Bahamontes était effectivement un piètre rouleur, Charly Gaul lui roulait très bien au point de gagner les 3CLM du Tour 58 devant Anquetil.

ah flûte, ça m'apprendra à ne pas vérifier avant.... Mais bon en théorie j'ai un peu raison quand même ?? siouplait :brave-bete:

[Akaion]

Leblanc a attaqué quatre fois et pas dix, quand il a lancé sa première attaque il n'y avait plus que Riis et Bolts, tout le reste avait déjà explosé. C'est surtout Roland Meier qui fut exceptionnellement actif avec 6-7 attaques. Bolts explose effectivement suite aux attaques de Leblanc et Meier, mais Riis craque je crois suite aux attaques d'Escartin et de Boogerd.

J'ai l'étape en vidéo, et depuis le télégraphe c'est certainement plus que 4 (bon 10 j'ai sans doute exagéré).

[veji2]

Je me souviens d'une interview de Luc Leblanc dans un So Foot spécial Tour d'il y a 2-3 ans où il parlait de cette étape des Deux Alpes.

Pour lui, si Pantani a gagné le Tour cette année là c'est parce qu'il avait fait explosé les Telekom dans le Galibier avant que Pantani place l'attaque décisive. Un boulard énorme bien à l'image du personnage.

Un boulard énorme, mais en l'occurrence il a joué sa part dans cette étape de légende... Imaginons que Contador ou Valverde ou Quintana mettent Froome à 4 minutes dans l'étape de Bagnères de Bigorre de 2013 grâce à son isolement, et bien les Cannondale pourraient légitimement dire que ça n'aurait sans doute pas eu lieu sans eux.

Le problème de l'étape de 98 c'est le fait que les Telekom font l'erreur de trop réagir aux attaques. Ils savaient qu'Ulrich n'aimaient pas du tout la pluie et le froid, au matin les écarts étaient respectables, il fallait contrôler avec un rythme constant, veiller à se couvrir et boire (on ne boit jamais assez dans le froid et la pluie et puis après on se retrouve sans jambes) et veiller à ce qu'Ulrich soit accompagné jusqu'au pied des deux Alpes.

Cette étape avait été une faillite collective des Telekom d'un point de vue tactique.

Ils n'avaient pas eu beaucoup de choix, Jalabert n'était qu'à trois minutes et avait été très actif dans le premier col (Croix de Fer) et dans la descente avant d'exploser de manière incompréhensible dans le Télégraphe. Rinero était devant et n'était pas si loin au général, ils ne pouvaient se permettre d'imprimer un bon rythme.... Riis le dernier homme explose alors que le peloton est composé de 15-20 coureurs encore, le plus fort équipier d'Ullrich était tout simplement trop faible par rapport à la densité d'outsiders. Quand Riis explose, il y a encore Pantani, Julich, Meier, Escartin, Boogerd, Nardello, Di Grande, Merckx, Hamburger, Baranowski, Robin, Jimenez, Piepoli, Rinero et Massi à l'avant, et tous sont à moins de dix minutes d'Ullrich au général... il reste 50km et deux cols HC.

Ben en même temps si tout le monde avait été à 10 minutes il n'y aurait rien eu à gérer !

Je reste persuadé qu'il aurait pu se permettre de laisser quelques uns des attaquants filer, surtout qu'au train il aurait eu de bonnes chances de les reprendre. Mais on en revient aussi à la base du cyclisme : une des raisons de la défaillance d'Ullrich ce jour là c'est qu'il a oublié la gestion de son effort, de s'alimenter, de boire, de se couvrir (et se découvrir, tout aussi important de ne pas faire l'étuve non plus à certains moments).