Nico2938 a écrit :Je lis le forum depuis quelques temps et je suis surpris qu'on évoque toujours le niveau des performances sous l'angle du dopage.
Parce que (malheureusement) c'est le cyclisme lui-même, de par son triste passé qui nous oblige à adopter cet angle de vue.
C'est vrai que dans le football par exemple, quand on parle de joueurs, de progression, de talent, de niveau, de performances, d'avenir, on n'évoque quasiment jamais le dopage. Parce que le dopage dans le football n'a jamais fait les gros titres au point où il l'a fait et le fait encore dans le cyclisme. Et ce indépendamment des raisons à cela (le fait que l'on cherche beaucoup moins les tricheurs dans le foot qu'en cyclisme).
Nico2938 a écrit :J'ai eu la chance d'échanger avec un entraineur qui suit l'un des meilleurs coureurs des dernières saisons. Pour lui, le cyclisme a longtemps été un sport très en retard en terme de préparation physique mais aussi sur d'autres aspects comme la diététique. L'EPO donnait de tels résultats qu'il n'y avait pas matière à chercher dans les détails pour maximiser les performances. Regardons les préparations des coureurs des années 90, ça fait rire. Allez hop, sur le vélo, 6 h de sortie.
Aujourd'hui, c'est beaucoup plus scientifique. La Sky, en ce sens, même si on peut avoir des soupçons et à la pointe en terme de préparation physique.
Quand on doute d'un Wiggins, je suis sceptique. Champion olympique de poursuite donc un moteur énorme. Je ne trouve pas étonnant qu'il puisse être l'un des meilleurs sur GT après sa perte de poids. Bien entendu, ça n'a pas valeur de preuve de la propreté d'un coureur mais je suis convaincu que les préparations physiques des années 2010 sont d'une autre valeur que celles des années 90 au début 2000.
C'est évident. Seulement si tu regardes de près, tu notes aussi qu'avec cette hyper professionnalisation, tout le monde ou presque s'est mis à jour. Aujourd'hui il y a relativement peu de différences en matière de préparations, de régimes diététiques, etc., entre les top coureurs professionnels et entre les top teams. Dans une époque plus lointaine c'était un peu du chacun se débrouille dans son coin, moins de nos jours. Ca veut dire que l'on essaie plus ou moins scientifiquement de tirer le meilleur possible de l'organisme de chaque coureur sans rien laisser au hasard. Dans un sens ils sont plus ou moins sur un pied d'égalité à ce niveau là, du moins pour les mecs sérieux qui font correctement le boulot et suivent les protocoles de leurs entraineurs/préparateurs physique ou diététiciens. C'est donc là, encore une fois, que la différence qui peut exister entre les uns et les autres peut provenir de ce qui peut encore créer certains écarts de niveau de performances: le dopage/pas dopage, le dopage lourd/léger, le dopage de récupération, le dopage pour courses/charges d'entrainement...
C'est comme en football, pour reprendre le parallèle. En 2015 un joueur peut réaliser sur le terrain une performance sur 90min que son ainé évoluant dans les années 50 ou 60 n'aurait jamais su faire: meilleure préparation, hygiène alimentaire... Mais ce qui peut faire la différence entre deux footballeurs d'un niveau potentiel similaire en 2015 ça peut être le recours au dopage.