Je voudrais revenir sur un point : l'utilisation de Quintana ce dernier week-end.
Imaginons tout de suite Valverde avec les jambes d'un Kruijswijk ou Pinot dans les deux dernières étapes montagneuses de cette Vuelta.
La tactique Movistar m'a fait penser à celle d'un joueur d'échecs qui commence à apprendre quelques ouvertures et des tactiques d'attaque mais qui délaisse totalement le jeu de position et qui s'expose comme pas permis en donnant le moyen à son adversaire de le mettre mat en 3/4 coups alors qu'il avait jusqu'à alors l'avantage positionnel.
Il était évident que la moindre attaque de Simon Yates allait mettre le feu à la maison Movistar si Valverde n'était pas capable de répondre au démarrage de Simon Yates. Ce n'était pas Carapaz version Vuelta 2018 qui allait pouvoir limiter la casse.
Il fallait absolument que Quintana reste le plus près possible aux cotés de Valverde. Là, entre le moment où Quintana s'est fait rejoindre par Yates et le moment où il ont pris la décision de le faire rétrograder, c'était déjà trop tard.
Si je comprends bien, ils ont fait attaquer Quintana pour user Haig et Adam afin que Valverde puisse ensuite manoeuvrer Simon Yates tout seul.
Mais Valverde avait juste moins de 30sec à rattraper en deux étapes, il lui suffisait de cadenasser jusqu'au dernier km et de finir à chaque fois en puncheur avec les bonifs, il n'allait jamais gagner la Vuelta en comptant sur une attaque à 4/5 km du somment qui distancerait Simon Yates (qui ne réagirait pas mais qui compterait sur le tempo de Haig et de Adam ?

) et faire le saut jusqu'à Quintana qui lui aurait assurait un relais suffisamment efficace en mode pétage de watts...Mouais.
Alors c'est bien aimable de la part de Quintana de faire du baby-baby-sitting pour Valverde une fois que tout est foutu devant la moto 3, ça ne servait vraiment plus à rien de l'attendre. C'était même pathétique. Il a fait ça pour se racheter une image...ce qui lui permet d'imposer sa présence quelques jours plus tard sur le Tour 2019.
Sur ses attaques, Quintana avait surtout en tete de se repositionner sur le podium, alors qu'il aurait du rester auprès de Valverde, seule stratégie gagnante.
Bon, comme je l'évoquais, cela n'aurait rien changé parce que Valverde était bien trop éprouvé sur ce dernier week-end, mais ça, on ne le savait pas chez Movistar avant de constater les dégâts.
Envoyer le lieutenant en éclaireur, c'est quand même souvent la plus mauvaise des stratégies à employer en montagne, soit on durcit (ce qu'aurait du faire Latour sur le Dauphiné par exemple à je ne sais plus quelle étape au lieu d'attaquer), soit on reste aux cotés de son leader et on fait le train s'il est attaqué.
Et évidemment, cela implique que le "lieutenant" mette totalement ses ambitions de coté.