marooned2 a écrit :
C'est surtout que ces nouvelles équipes invitées auraient aussi des intérêts à défendre sur la course qui pourraient contribuer à la cadenasser de la même manière que précédemment. Ca pourrait même être pire dans certains cas de figure.
Imaginons l'invitation de 2 équipes supplémentaires dont la tête d'affiche est un sprinteur. Ca fait potentiellement 2 équipes de plus pour rouler sur des échappés et 2 équipes de plus qui vont monter leur train dans le final. Non merci.
C'est une question de proportions. Pour moi il est évident que si on passe en GT à des équipes de 8 plutôt que 9, on reste à 22 équipes : au lieu d'avoir 198 coureurs on en aura 176. Par contre si on passait à des équipes de 7 je peux imaginer qu'on en invite 2 de plus : 7*22 = 154 + 14 = 168. On a quand même 30 coureurs de moins dans le peloton, qui voit sa taille baisser de 15%.
Si je devais aller au bout de la logique de ce que je souhaite voir on aurait en gros :
- Sur les courses d'un jour idéalement 5 coureurs et là on peut imaginer jusqu'à 30 équipes de 5 sur les plus grandes courses, ce qui fait 150 coureurs. Si on obtenait des équipes de 6, ce qui serait déjà un gros progrès, alors un truc à 28 équipes de 6 ça ferait 168.
- Sur les courses par étape d'une semaine, 6 coureurs par équipes et 28 équipes ça fait 168.
- Sur les GT avec des équipes de 7 idéalement on aurait 22 équipes soit 154 coureurs, mais je peux imaginer 24 pour faire passer la pillule ce qui fait 168. Si à 8 on aurait 22 équipes, soit 176 coureurs.
Pour moi si on avait des équipes réduites ça aurait aussi des effets intéressants sur le type de coureurs recherchés : Il y aurait une moindre prime à la spécialisation parce que l'air de rien, si sur une classique tu n'as que 5 coureurs, les places sont chères, avec disons 2/3 purs équipiers, 2/3 coureurs protégés/leaders. A ce moment là l'équipier vraiment utile doit avoir une certaine polyvalence, il va devoir monter du bidon, etc, mais aussi il doit pouvoir tirer du bout droit en côte comme en plaine, pouvoir protéger du vent, etc. On retrouvera plus de ces coureurs au format "classique" avec un gros moteur même s'ils ne sont pas "élites" dans une spécialité.
Imaginons une Etixx avec 5 coureurs sur LBL : tu as Alaphilippe et Martin, pour tes 3 autres coureurs tu vas choisir des mecs qui peuvent rouler longtemps, durs au mal, qui peuvent manger du vent, même si dans les côtes ils sont un peu plus courts.
Après je sais que je vais loin dans cette logique de réduction d'équipes, mais à un moment c'est en changeant vraiment les braquets qu'on va changer les pratiques. Nos leaders n'ont plus du tout l'habitude de prendre des relais par exemple, ils sont protégés pendant toute une course et ne sortent de leur boite que dans les tous derniers kms (flandriennes mises à part, et encore sur RVV, c'est au bout de 200 bornes...).
Sans remonter aux Anquetil and co, les Merckxx et Hinault ils se retrouvaient souvent entre costauds à 80 bornes de l'arrivée après avoir fait un premier tri et tous ces leaders bien que concurrents entre eux connaissaient la logique de la course : ils se relayaient pour enterrer l'arrière et ensuite s'expliquaient.
Des courses comme l'étape du Vercors sur le Dauphiné 2015 où Nibali, Valverde, Rui Costa, Gallopin et Martin sont sortis au bout de 60kms de baston et ont passé 120kms devant, c'est une aberration totale aujourd'hui. Avec des équipes réduites cela ne deviendra pas du tout la norme bien sûr, mais une course qui part de loin sera plus normale.
La course devrait pouvoir retrouver des côtés "coupe de France" que l'on ne voit plus que sur les flandriennes au plus haut niveau : le groupe de 15/20/25 qui sort à la faveur d'une série d'attaques et de contre, avec des leaders et quelques équipiers costauds et qui finit par enterrer le peloton avant de s'expliquer au fur et à mesure de la course. Revoir un jour un LBL dans cette configuration, voilà mon rêve. Revoir un jour un LBL où Nibali, Gallopin, GVA et un des frères Yates se détachent définitivement dans les alentours de Spa et font les 60 derniers kms en se relayant, voilà le genre de course que j'aimerais avoir une chance de revoir... Et pour ça les équipes réduites, je dirais même très réduites, sont indispensables.