La Castraise - La Sidobre (cyclosportive)
Avait lieu aujourd'hui mon premier \"objectif\" de la saison. La Sidobre, le parcours moyen de la Castraise, où j'avais pris une première claque en 2004 et une seconde encore plus violente l'an dernier. Mon objectif initial était d'être dans les 100 premiers, objectif possiblement revu à la hausse du fait de mes bonnes performances en course ces dernières semaines.
Le Parcours :
On commence par du plat, avant d'arriver, au kilomètre 9, au pied de la première ascension qui fait 5,2 kilomètres à 5,5%. Ensuite une descente, deux bosses, et la vallée jusqu'à la seconde ascension, vallée constituée de faux plats descendant et montant vent de face, avant de prendre donc la seconde ascension, très irrégulière, avec des passages à 10%, et surtout un revêtement dégueulasse (3 kilomètres à 7,2% de moyenne). En haut on continu sur des faux plats vent 3/4 face avant de prendre une bonne descente, une côte de 1,5km à 4%, petite descente, troisième gros morceau de la journée : 3,6 kilomètres à 7%. Quelques faux plats, longue descente, une bosse de 1,5 kilomètres à 4% avec le pied dur, puis une descente très rapide et 2 kilomètres de plat pour en finir.
Le parcours n'a pas changé depuis l'an dernier.
Vu que cette année je veux être bien placé sur la ligne de départ, je rentre dans le sens 40 minutes avant le départ, je me trouve en seconde ligne, le soucis, c'est que je n'ai pas fait d'échauffement (mais il faut dire que de toute façon avec le temps que j'aurais attendu...). Contrairement à l'an dernier, il fait beau, même plus que la météo ne l'avait annoncé. J'ai hésité à y aller en maillot court, finalement avec le vent qui se levait, j'ai mis un sous maillot manche longue en plus, ce qui se révélera être une erreur.
Nous sommes 543.
Le départ est donné et immédiatement je place une accélération, non pas pour m’échapper, mais pour me retrouver de l'autre côté de la route, abrité du vent. J'aurais été pendant une centaine de mètres en tête de la course, anecdotique. Les 9 premiers kilomètres de plat ne vont pas être parcours rapidement, on roule entre 32 et 36 km/h, mais il y a vent de face, même si celui ci n'est pas encore très violent. Ça frotte et je préfère reculer plutôt que tomber, je suis moins serein qu'en course, je me maintiens toutefois dans les 30/40 premiers, alors que ce profil la première ascension, celle de Lacrouzette.
Riche en enseignements va être cette ascension. Tout d'abord, une grosse douleur aux jambes, surtout à la gauche, je comprends donc assez vite que mes jambes ne valent pas grand chose aujourd'hui, j'ai sans doute mal géré mes entrainements mais il faut faire avec. Second point, le côté droit que j'avais choisi est certes abrité, mais alors que nous doublons les derniers concurrents du petit parcours qui sont partis 20 minutes avant nous, ça oblige à ralentir, se serrer, relancer etc. Lorsqu'on est déjà limite limite, hum, c'est pas top. Je fais donc avec les moyens du bord, en mode cocotte minute, j'ai très chaud avec mon choix d'habit, je vois mes grosses gouttes de sueur tomber sur mon cadre, j'ai l'impression d'être sur home trainer, et une sensation d'étouffement. Je ne dis pas que j'aurais été bien mieux sans, mais ça aurait été plus agréable. A deux kilomètres du sommet, je commence à dangereusement faiblir, et à 1,5 kilomètres du sommet, je suis irrémédiablement lâché, il doit rester 40/45 coureurs dans le groupe de tête, je lutte, un peu moins rapide que le peloton, mais je trouve les forces de relancer en voyant la pancarte indiquant à 1 kilomètre le sommet, mais je suis vite ramené à la raison par mes jambes, d'autant que cette fois, je ne suis plus abrité du vent. Un trio revient sur moi, nous entamons la descente à 4, assez vite rejoints par quelques coureurs.
Nous n'allons pas bien nous organiser dans cette descente, j’essaie de prendre mes relais, mais je ne suis pas au top. Alors que nous sommes deux à nous dégager, je me rends compte en me retournant qu'un groupe assez important s'est formé derrière nous et doit comporter à vu de nez 30 coureurs, je me relève, et je me place dans les roues, dans les 10 premiers.
Les deux bosses en fin de descente sont rapidement avalés et nous voilà après quelques kilomètres dans la vallée à facilement 60 voir 70 dans le groupe, nous constituons le deuxième peloton. Pour ma part j'ai trouvé refuge aux alentours de la 25ème place, et j'ai bien du mal à récupérer sur cette succession de faux plats. Pour l'information, au kilomètre 25, dans la première des deux bosses, on nous annonce un retard de 1 minute 30 sur la tête de course.
Nous voilà à présent au pied de la seconde difficulté. Cette année j'ai appris à mouliner, et c'est donc fièrement à 80 tours minute que je gravis ce premier kilomètre d'ascension. La facilité ne va pas durer et je serre les dents pour tenir l'avant du groupe, 5 coureurs se sont dégagés et nous sommes 10 en contre, un petit écart se crée et au sommet (merci la pancarte qui annonce le sommet à 1 kilomètre à nouveau, que ça fait du bien au mental pour s'accrocher), nous faisons l'effort pour rejoindre les 5 qui étaient devant et nous voilà à 15, puis 20, à rouler.
Mais ça ne s'entend pas, et le gros groupe va se reformer (je n'ai rien à dire, j'étais content d'être dans les roues). On entame la deuxième descente et là, enfin, je peux vraiment souffler. Je remonte le groupe sans prendre de risque, profitant juste des coureurs ne sachant pas descendre, en faisant attention à ceux qui font des écarts... Dans la foulée, on passe facilement la petite bosse d'1,5 km à 4% et après une courte descente technique on arrive au pied de la dernière grosse difficulté.
Je suis à nouveau dans les 10/15 premiers du groupe au pied, et j'arrive en début d'ascension à économiser mes forces, un coureur, puis un autre, vont lâcher tout le monde, mais je reste avec les meilleurs du reste. A la faveur d'un virage en épingle, après avoir manqué de chuté serré par un concurrent, je jette un regard en contre bas, le peloton a volé en éclat, il y en a de partout. Dans le kilomètre suivant nous allons nous retrouver à 6 derrière les deux coureurs qui nous ont faussés compagnie, le reste est déjà loin. Au sommet, je distance légèrement les 5 autres et revient à 20 mètres des deux coureurs de devant, mais je fais l'erreur de ne pas faire l'effort tout de suite pour rentrer, pensant qu'à nouveau il y aura un petit regroupement, grosse erreur, nous ne les reverrons plus et eux reprendront un groupe de 10/15 coureurs ensuite...
Nous sommes 7 dans mon groupe, et contre le vent, j’essaie tant bien que mal d'organiser les relais, mais c'est déjà difficile pour moi d'en prendre, pour motiver les autres à passer, j'en prends, dans le rouge, manquant ensuite de me faire lâcher sur une relance, je souffre le martyr mais heureusement, nous prenons enfin le vent de dos alors que nous abordons la dernière grande descente. Là deux coureurs de mon groupe vont assurer tous les relais, pour ma part, je souffle et me rend compte qu'à 20 kilomètres de l'arrivée, je n'ai plus qu'un fond de bidon d'eau.
On descend très très vite, et alors que nous prenons la dernière bosse, je prends un relais assez fort (mais je ralentis pour ne pas attaquer ceux qui nous ont amené dans la descente) voyant le groupe de devant en point de mire à 30/40 secondes. Je lâche cependant tout mon groupe et je décide de continuer, je rattrape deux coureurs que je dépose avant de revenir sur un troisième au sommet. Les deux coureurs qui ont roulé dans la descente précédente vont revenir sur moi dans la petite descente que voilà et je ne vais pas réussir à les accrocher, ça roulait trop fort, sans doute qu'ils avaient un 52 là où j'avais un 50. Ils rattrapent un autre coureur et moi je reste avec celui que j'ai rattrapé au sommet. Ouf voilà l'arrivée. Je termine juste devant ce gars.
Place 53/543 (sur le site je suis classé 56ème mais ils me mettent terminant devant une féminine qui arrive dans le groupe après, je sais pas ce qu'ils ont merdé, sur mon \"diplôme, j'ai bien marqué 53ème), objectif complétement rempli donc, mais de la déception tout de même. Mon compteur indique 30,7 km/h de moyenne (30,2 sur strava qui m'ajoute également 900 mètres de dénivelé d'on ne sait trop où).
- D'avoir des jambes aussi mauvaises (pas une excuse j'en suis le premier responsable)
- De m'être habillé trop chaudement, dans chaque ascension c'était un calvaire
- De ne pas avoir fait l'effort au sommet du troisième col.
Ajouté à cela un gros inconvénient, c'est de ne pas avoir fait avant cette cyclo de course dure ni de véritables entrainements avec de longues côtes/cols (y'a bien eu quelques entrainements en février mais trop loin et pas spécifiques) et ça je l'ai complétement ressenti, dès que l'effort dépasse 5 minutes et encore plus 10 minutes, mon corps ne sait pas où il va et là où j'ai vu des gars de mon groupe qui rentraient dans les ascensions en sachant ce qu'ils allaient y faire, mois j'étais complétement dans l'inconnu.
Points positifs au delà de l'objectif rempli c'est que je n'ai pas eu de soucis mécanique, pas de chute,et que je sens que la forme est tout de même là, avec une belle marge de progression et j'espère qu'à l'instar de l'an dernier, cette course me servira de tremplin pour mes objectifs futurs. Enfin, un plaisir de croiser nombre de cyclistes que je connaissais au départ ou lors de la course.
https://www.strava.com/activities/292855231