Giro 2017: le bilan

[biquet]

Je suis d'accord pour contester ces chiffres qui servent surtout à donner à manger à Antoine Vayer lorsqu'il veut désigner les coureurs de l'axe du mal (étrangers, en général) et ceux de l'axe du bien (français, en général).

Mais on peut quand même y trouver matière à évaluer les progressions des coureurs, ainsi que leur état de forme.

Je ne pense pas que Liam et Luckywinner contestent les chiffres mais seulement le fait d'interpréter la moyenne.

Pour ma part, je lis avec attention les chiffres de Portoleau. A défaut d'avoir les données des capteurs de puissances des coureurs, ils sont très intéressants et donnent une idée de comparaison.

Et ce qu'on voit, c'est que sur ce Giro, ça a roulé très vite !!! Comme sur le Tour 2016, il n'y a pas eu d'attaques dans les montées finales car tout le monde étaient à bloc et montaient à un gros rythme !!

Et d'ailleurs, comme le disait Grapp dans VéloMag, on voit que les choses ont de nouveau changé, et les leaders n'ont plus de défaillance, ça se joue à l'extrême régularité.

C'est vrai que les choses ont vraiment évolué depuis le Tour 2015. Les gars n'explosent plus. J'avais fait le classement virtuel du Tour 2015, sur l'ensemble des étapes de montagne:

1 Quintana
2 Froome à 46"
3 Valverde à 4'06"
4...Rolland à 6'24"
5 Nibali à 6'55"
6 Gesink à 8'26"
7 Contador à 9'01"
8 Frank à 11'28"
9 Bardet à 12'06"
10 Mollema à 12'47"

On peut s'étonner de voir Rolland si bien placé alors qu'il n'a achevé le Tour qu'à la 10è place. Mais c'est en 1ère semaine que Pierrot est sorti du jeu: toutes les cassures et bordures étaient pour lui !!

Les écarts créés par Quintana et Froome étaient grands, quand même. Car eux étaient toujours devant, réguliers et parfois dominateurs ( Froome au Soudet, Quintana sur l'Alpe), tandis que leurs adversaires alternaient le bon et le mauvais. On a vu plein de leaders exploser dans la montée du Soudet, et se refaire la cerise dans la montée du Plateau de Beille, par exemple.

Désormais, les meilleurs ne coincent plus. Froome et Quintana ne sont plus les 2 seuls à enchainer les bonnes perfs, en montagne. On a une bonne quinzaine de coureurs qui peuvent en faire quasiment autant, lorsqu'ils sont au top: Porte, Valverde, Pinot, Bardet, Pozzo, Zakarin, Mollema, Meintjes, Yates, Chavès, Nibali, Dumoulin, Krus...., Landa, Nieve, Uran. Liste non exhaustive.

Le plus flagrant, sur le dernier Giro, c'était la dernière escalade. Après le très gros forçing de la Katusha dans le Grappa, je pensais vraiment assister à des défaillances dans la montée finale. Mais personne n'a craqué. En haut, au terme d'une belle bagarre, on avait une douzaine de gars qui se tenaient en 30" !!

[Akaion]

Faut dire que le dernier col était quand même pas monstrueux, peu long, pas haut en altitude, pas un gros pourcentage, tout le monde s'accroche parce que c'est le dernier col. Il aurait fallut continuer dans le Monte Grappa pour voir de grosses défaillances.

[Fusagasuga2]

2015 c'est hier quoi. C'est la même génération de coureurs, la même génération d'entraineurs, la même génération de matériel je ne vois pas comment raisonnablement on peut penser qu'un truc s'est passé en quelques mois qui a fait passer d'un tour 2015 avec de gros écarts à un tour 2016 où les mêmes mecs seraient tout à coup tous proches les uns des autres.


Je ne vois pas d'autres explications qu'un phénomène conjoncturel pour expliquer tout ça. Je n'imagine pas que ça perdure indéfiniment.

[ulysse1]

entièrement d' accord avec Fusagasuga2 , son raisonnement paraît évident et imparable ;

" le plus flagrant , lors du dernier giro " , c' est qu' aucun des favoris n' était à son meilleur niveau ( on serait tenté de dire sauf dumoulin mais en fait même lui a eu des jours de relative faiblesse , en tout cas pour les autres favoris c' est net ) ;

on a déjà connu des tours de france dans lesquels sept ou huit coureurs arrivaient ensemble à tous les sommets , cela n' a jamais été l' indice d' une tendance durable du cyclisme