Xav_38 a écrit : 27 nov. 2023, 09:40
Iguane a écrit : 26 nov. 2023, 13:58
Mouais...
L'honnêteté impose de dire que dans l'affect qu'on a pour un coureur, la question du dopage n'est pas la seule qui rentre en compte et n'est peut-être même pas la première par ordre d'importance.
Suffit de comparer le traitement général sur le forum entre Pogacar et Vingegaard, même chez des gens qui font de la probité sur le dopage une valeur importante. Pogacar gagne le jeu de popularité haut la main là où Vingegaard se fait sortir par des quasi nonames au deuxième ou au troisième tour. Et pourtant Pogacar a un entourage bien plus sulfureux que Vingegaard.
Je réponds juste sur la première partie que je copie ci dessous. Car pour moi il y a une partie de mystère. Les exemples de Pantani et de Vingegaard ne sont pas choisies purement par hasard, car je trouve que les deux ont des caractères assez proche, de très grands introverties à un niveau tel que cela me semble être un handicap social s'ils n'avaient pas eu le sport pour se transcender. Deux taiseux mais deux grands attaquants aussi en montagne, on peut difficilement considérer Vingegaard comme quelqu'un qui gère.
Alors l'équipe peut être ?
Mais la notion de "popularité" est toujours quelque chose qui me fait peur. C'est une horreur dans nos collèges et lycée (moins en lycée heureusement, car les élèves intelligent savent prendre cela pour ce que c'est). Alors bien sur c'est très différents ici, mais j'y vois tout de même un parallèle. Cela ne repose pas sur grand chose, et pas forcément sur les actes.
Je ne pense pas que la comparaison entre Vingegaard et Pantani soit très pertinente. La popularité d'un coureur ne se réduit pas à sa personnalité mais tient surtout, je crois, à ce qu'ils incarnent en course par leurs actions justement. Quand bien même on pourrait rapprocher Pantani et Vingegaard sur leur personnalité, le style des deux coureurs ainsi que leur rôle dans les courses et particulièrement en montagne n'est pas le même. Pantani, c'est l'incarnation même du grimpeur pur prêt à attaquer dès que le terrain le permet pour renverser l'ordre établi (le Pirate qui part à l'abordage). A l'inverse, Vingegaard, c'est le coureur ultra complet qui fait régner l'ordre avec une équipe implacable. Inconsciemment, l'un et l'autre nous renvoient à des éléments plus larges que le sport qui nous touchent ou nous laissent indifférents (voire provoquent le rejet). Quand il s'agit d'aimer, ou de rejeter, on ne peut guère s'étonner que la rationalité entre peu en ligne de compte.
Dans le même genre, je ne suis guère étonné que Contador soit largement plus populaire que Froome alors même que si on les compare sur le plan "dopage", seul le premier a été relié avec certitude à ce jour à du dopage lourd (sanguin).
Pour en revenir à Ullrich, je suis convaincu qu'il n'aurait absolument pas la même popularité aujourd'hui s'il avait été multiple vainqueur du Tour et avait dominé l'épreuve à la manière d'Armstrong. Aujourd'hui, il incarne l'espoir déchu et le perdant magnifique : ce sont ses faiblesses qui l'ont rendu humain et attachant et je ne crois pas que ses aveux étonneront qui que ce soit, ni ne changeront le regard porté par les uns et les autres sur ce coureur.