MajorK03 a écrit : 05 juin 2025, 21:24
Je l'ai déjà dit par le passé, mais on ne peut pas nier que les britanniques de la Sky ont apporté des changements dans la prépa dont les effets sont encore visibles 15 ans plus tard, hors dopage, comme la consommation de cétones, la remise au goût du jour des stages en altitude, les recherches sur la nutrition à l'effort etc... Alors qu'UAE et Visma, ils ont apporté quoi concrètement comme nouvelle approche ? L'inhalation de CO, et ensuite (et encore on l'a su par une enquete journalistique) ? Et reconnaître cela ne veut pas pour autant dire fermer les yeux sur les pratiques de l'équipe britannique au plus fort de sa domination, que ce soit sur les patchs de testo ou sur la prise de Tramadol par exemple.
Concernant les cétones, je n’en sais rien.
Les stages en altitude ? Je connais des mecs qui en faisaient en 2003. Donc, à part avoir eu les moyens de réserver des chambres sur une île où il fait beau toute l’année, ils n’ont rien inventé. Ils ont bon dos, les stages en altitude. Personne ne sait vraiment quantifier leur effet : en athlétisme, certains athlètes en font, d’autres presque pas (faute de moyens), et pourtant certains perfs. Et personne ne sait vraiment mesurer ça.
Quant à la nutrition à l’effort, ils lisent tous les mêmes études. D’ailleurs, pourquoi ne consommaient-ils pas 150 g de glucides par heure ? Pas assez de recherches ? Je me trompe peut-être, mais (à part pour les cétones, éventuellement) je ne vois pas une vrai révolution de la nutrition à l’effort. Cela dit, je n’ai jamais suivi la communication de Sky/Ineos, donc je ne sais même pas ce qu’ils revendiquent.
La seule chose que j’ai vraiment constatée, c’est que des coéquipiers moyens devenaient des cadors façon US Postal 2000… puis ne faisaient plus rien une fois qu’ils quittaient l’équipe. Donc si c’était seulement la nutrition,je pense qu'ils auraient réussi au moins à s'inspirer ou à donner des pistes à leur nouvelle équipe.
Chez Visma et UAE, au moins, ils alignent d’anciens vainqueurs de Grands Tours et des crackitos en devenir pour écraser tout le monde.
Après, peut-être que je me trompe et que tout le monde a copié sur eux, qu’ils ont vraiment tout révolutionné. Mais en course à pied — un domaine que je suis beaucoup plus — tu as déjà onze entraîneurs qui revendiquent avoir inventé le double seuil, neuf qui déclarent avoir réinventé le travail de côte, et 2 500 qui s’attribuent l’augmentation de volume. Forcément, je deviens méfiant.
Et puis, à l’époque, l’antidopage je le voit un peu moins au top que toi. Il y a des choses qui me chaffouinent comme le contrôle "dépositivé" de Froomey, et le peu de coureurs attrapés, à part quelques Colombiens. L’âge d’or de l’antidopage, à mes yeux, c’était juste après Armstrong, mais ce n’était pas très fun : 7 ou 8 des 10 favoris mis à la porte une semaine avant le départ du tour... Tant mieux pour Oscar Pereiro, mais je suis pas sur que mon petit coeur fragile ait envie de cela

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Je ne pense pas qu’on puisse classifier les époques selon un seul critère lié au dopage. Pour moi, il faut au moins deux variables : les performances et les écarts entre les équipes. Voir plus. Mais comme dit au dessus c'est quoi être "plus" chargé ? Car dans les années 70 cela n'avait pas l'air triste, même si franchement moins efficace. Au moment de l'EPO (si j'en crois le témoignage de certains dans leurs livres) c'était tellement game changer que ils n'avaient même plus à "faire le métier" avec les autres produits.
Ou alors on peut croire qu’il n’y a pas de dopage. Mais, ayant vu un bon paquet d'étudiant se "doper" en vue d'examens... Ma naïveté à ses limites.
Franchement, je me sentirai plus serein quand deux ou trois dopés seront déclassés… pour que d’autres dopés prennent leur place au classement.