Re: L'Europe à vélo !
Publié : 03 oct. 2017, 19:50
Vendredi 2 Juin: Etape 16 : Danube, où es-tu ?
Village-départ : Lajoskomarom
La chanson du jour :
Je n'ai pas pu échappé au phénomène Despacito, même au fin fond de la Hongrie
Nuit à la belle étoile = réveil avant 6h = 200kms dans la journée
Je commence à connaître la musique, et ça s'est confirmé à chaque fois telle une formule magique
. Je me réveille donc plutôt confiant mais pourtant, je ne sais pas où je suis et mon portable est en rade suite à ma séance-photo de la veille. Il faut donc retrouver le Danube aussi vite que possible. L'objectif du jour est d'arriver aux confins de la Hongrie, près de la frontière roumaine, à Mako. Je dois pour cela mettre le cap au sud-est. Je me perds pour sortir de la ville, la seule route praticable mène vers le nord-est. Je vais donc compenser en prenant trop au sud pendant la matinée. Bref, encore des détours
.
Ce matin, je n'ai pas les jambes, pas de jus
. J'ai pourtant bien dormi, ne suis pas déshydraté (alors que c'est mon problème n°1 au réveil). Je trouve une supérette où je prend des viennoiseries bien grasses à Deg en guise de petit-déjeuner. Je prends ensuite la route 64 qui me mènera vers Cece, de là j'espère trouver le Danube. Je reprend la route, mais les jambes ne réponde toujours pas. J'ai peut-être trop forcer la veille dans le sable?

La ville de Cece
Un peu plus tard, à Cece, je vais dans un bar où je prend une bouteille de sirop de cerise. J'en bois abondament sous les regards de plus en plus abasourdis d'un veil homme qui finit par m'engueuler en Hongrois
. Qu'est ce que j'ai fait ? C'est parce que je suis sale que je me fais réprimander? Alors que j'ai bu un demi-litre, et que je m'apprête à vider le reste de la bouteille (de 2l) dans mes bidons, j'ai un goût bizarre, de sucré dans la bouche. Là, le vieil homme change de ton, et se marre
. Il me fait comprendre que je vais faire une "Tom Dumoulin". C'était du sirop pur. Sur la bouteille, il y a les recommandations d'usages que je n'avais pas lu, car je ne lis pas le hongrois. "A diluer 4 fois" je devine
. Mon corps était en hypoglycémie donc, j'en ai bu une bonne quantité sans le sentir. Je ne fais pas le malin et dilue par deux mes bidons. Je vais en garder un peu sur moi, on ne sait jamais.
Je repars vers le sud en direction de Paks, sur la route 63, et voilà que je sens 10 minutes plus tard les effets de la potion magique. L'hypoglycémie laisse place à l'hyperglycémie . D'autant que je finis de digérer les pâtisseries. Bref, j'ai de l'énergie à revendre
. Il y a peut-être un effet placebo mais me voilà euphorique, je mets la plaque et me rattrape de mon réveil poussif. Mon cœur s'emballe, j'ai la bougeotte. Je me suis dopé à l'insu de mon plein gré. Je repars en mode CLM, tout à droite, en direction du sud puis de Paks. Mais les effets sont temporaires : à 11h, j'arrive à Paks (km 66) à bout de souffle, au bord du Danube
.
Au final il y avait un itinéraire meilleur : j'aurai pu continuer sur la route 61 pour traverser le Danube près de Solt, et ensuite prendre la 53 jusqu'à Soltvadkert. Mais la route que j'ai prise est guère plus longue, je passe à nouveau dans des routes de campagnes goudronnées, et je profite de paysages verdoyants, en traversant une forêt.
Nouvelle pause le temps de récupérer. On m'indique un embarcadère plus au nord, qui part pour la rive droite à 11h45. J'ai le temps de manger une soupe de poisson avec les pêcheurs qui finissent leur matinée.

Les paysages du Danube au centre de la Hongrie, que je traverse sur un bac (dommage que je n'aie pas pu prendre de photos
)
Une fois arrivé dans l'autre rive, je me remets en route et espère passer les 200 bornes pour arriver près de la Roumanie. Mais je vais avoir le deuxième gros problème mécanique, après Roubaix : je crève de l'arrière sur le bord de route près de Kiskunmajsa. En remettant avec précaution la roue arrière pour éviter de casser de nouveau quelque chose, je m'aperçois que j'ai perdu le boulon pour serrer la roue arrière :boulet: . Je cherche partout mais ne trouve rien. Il y a de la pente, il a très bien pu rouler par mégarde ... Le temps passe et je décide d'aller voir à pied dans la ville la plus proche si je peux trouver la pièce manquante. Vu le nombre de cyclistes en Hongrie, je suis optimiste. Finalement, un cycliste qui rentrait chez lui m'invite à le suivre. Son voisin, qui à un atelier de fortune, trouve un boulon pour resserrer provisoirement ma roue arrière. Je ne sais pas comment les remercier
. C'est peu pour eux, mais c'est beaucoup pour moi, vu le contexte.
J'ai eu beaucoup de chance. Je vais aller jusqu'à Szeged que j'atteinds en fin de journée. Alors que la nuit tombe, on m'indique une boutique de vélo où je pourrai acheter le nécessaire pour réparer mon vélo demain matin. Je trouve un hôtel au centre ville et m'y arrête. C'est la fête au centre ville et il y a de la foule pour assister à des concerts gratuits (j'ai eu du bol n'empêche, je n'étais pas au courant !). Je trouve une chambre de libre. L'hôtel à un parking à vélo. A la réception, j'entends des touristes italiennes se plaindre de leur rude journée. Je trébuche dans l'escalier, laisse échapper un
d'énervement, mais surtout de crainte de me blesser bêtement alors qu'il me faut repartir demain, et puis j'extériorise un peu toute l'angoisse accumulée dans la journée (la mauvaise gestion de ma glycémie le matin, la crevaison, devoir mettre pied à terre au milieu de nulle part)... Bref une bonne nuit de sommeil et tout cela sera oublié, demain je serai en Roumanie
Au bilan de cette traversée de la Hongrie, 30kms de débours, ce qui, vu mes détours, n'est rien. Je sens que mon nouvel objectif, d'arriver à Bucarest avant mardi, est de plus en plus abordable, si je ne me remets pas à nouveau à faire des erreurs d'inattention ...
Je n'ai pas pu échappé au phénomène Despacito, même au fin fond de la Hongrie

Nuit à la belle étoile = réveil avant 6h = 200kms dans la journée
Je commence à connaître la musique, et ça s'est confirmé à chaque fois telle une formule magique


Ce matin, je n'ai pas les jambes, pas de jus


La ville de Cece
Un peu plus tard, à Cece, je vais dans un bar où je prend une bouteille de sirop de cerise. J'en bois abondament sous les regards de plus en plus abasourdis d'un veil homme qui finit par m'engueuler en Hongrois



Je repars vers le sud en direction de Paks, sur la route 63, et voilà que je sens 10 minutes plus tard les effets de la potion magique. L'hypoglycémie laisse place à l'hyperglycémie . D'autant que je finis de digérer les pâtisseries. Bref, j'ai de l'énergie à revendre


Au final il y avait un itinéraire meilleur : j'aurai pu continuer sur la route 61 pour traverser le Danube près de Solt, et ensuite prendre la 53 jusqu'à Soltvadkert. Mais la route que j'ai prise est guère plus longue, je passe à nouveau dans des routes de campagnes goudronnées, et je profite de paysages verdoyants, en traversant une forêt.
Nouvelle pause le temps de récupérer. On m'indique un embarcadère plus au nord, qui part pour la rive droite à 11h45. J'ai le temps de manger une soupe de poisson avec les pêcheurs qui finissent leur matinée.

Les paysages du Danube au centre de la Hongrie, que je traverse sur un bac (dommage que je n'aie pas pu prendre de photos

Une fois arrivé dans l'autre rive, je me remets en route et espère passer les 200 bornes pour arriver près de la Roumanie. Mais je vais avoir le deuxième gros problème mécanique, après Roubaix : je crève de l'arrière sur le bord de route près de Kiskunmajsa. En remettant avec précaution la roue arrière pour éviter de casser de nouveau quelque chose, je m'aperçois que j'ai perdu le boulon pour serrer la roue arrière :boulet: . Je cherche partout mais ne trouve rien. Il y a de la pente, il a très bien pu rouler par mégarde ... Le temps passe et je décide d'aller voir à pied dans la ville la plus proche si je peux trouver la pièce manquante. Vu le nombre de cyclistes en Hongrie, je suis optimiste. Finalement, un cycliste qui rentrait chez lui m'invite à le suivre. Son voisin, qui à un atelier de fortune, trouve un boulon pour resserrer provisoirement ma roue arrière. Je ne sais pas comment les remercier

J'ai eu beaucoup de chance. Je vais aller jusqu'à Szeged que j'atteinds en fin de journée. Alors que la nuit tombe, on m'indique une boutique de vélo où je pourrai acheter le nécessaire pour réparer mon vélo demain matin. Je trouve un hôtel au centre ville et m'y arrête. C'est la fête au centre ville et il y a de la foule pour assister à des concerts gratuits (j'ai eu du bol n'empêche, je n'étais pas au courant !). Je trouve une chambre de libre. L'hôtel à un parking à vélo. A la réception, j'entends des touristes italiennes se plaindre de leur rude journée. Je trébuche dans l'escalier, laisse échapper un


Au bilan de cette traversée de la Hongrie, 30kms de débours, ce qui, vu mes détours, n'est rien. Je sens que mon nouvel objectif, d'arriver à Bucarest avant mardi, est de plus en plus abordable, si je ne me remets pas à nouveau à faire des erreurs d'inattention ...