@Kasseifreitter oui on est d'accord, je ne mettais pas en doute la compétence de LL, même si animer un plateau et réaliser un reportage sont des choses différentes.
Pas repéré qu'il "signait" les reportages merci pour l'info. C'est pas la technique qui m'inquiétait mais la lourdeur probable de son approche. Déjà que le docu promet d'être poignant...
Et pour ma part je ne déteste pas la "France Cochonou", c'est aussi ça le Tour (et la France...)
...mais enfin ça dépend ce que tu mets derrière ce terme : si c'est le traitement du Tour nivelé par le bas, réduit à l'anecdotique, l'émotion, le mélange des genres inutile ou le pseudo-people gras ("LE BISOU!" avec Gallopin en plateau, ce malaise...), les oeillères franchouillardes au détriment de l'analyse, je partage ton agacement.
Mais on ne peut pas faire que dans l'expertise froide et désincarnée, le Tour c'est aussi de la chair, des sentiments, toute une mythologie géographique et sociale, la route des vacances, une dose de chauvinisme, des emballements de gens qui se découvrent une passion éphémère pour un sport qu'ils ne suivent qu'en juillet, l'épopée de tel Français ou le show de tel chouchou, le courage d'un autre encore dans l'épreuve...
Donc je ne crache pas dans la soupe, on a quasiment tous "mordu" par là au départ, et je trouverais triste que ça devienne une affaire de spécialistes scrogneugneus qui méprisent tous ceux qui viennent sur leurs plates-bandes un mois par an et n'ont pas franchi le cap d'une passion intégrale pour ce sport. On a plein d'autres courses pour l'entre-soi ;)
Je trouve ça génial quand ceux qui ne suivent que le Tour dans mon entourage m'en parlent et même si je vois parfois les ravages d'RMC et autres sur leurs points de vue, ça me fait plaisir qu'ils soient touchés par ce qui me passionne, de rectifier le tir parfois, qu'ils touchent un peu du doigt ce qui est quand même difficile à partager autrement.
C'est ce qui est beau aussi dans le Tour je trouve, c'est que ce n'est pas que le Tour, c'est bien plus que la course cycliste, et ça appartient à tous. Donc pour ma part j'aime tout, le Tour est un bloc :) la course, les paysages et le patrimoine (alors que je peste quand ça nous fait rater la course), et même toute la faune autour
La lourdeur de certains journalistes me hérisse bien sûr, notamment des intervieweurs de France TV, je suis parfois abasourdi par les lacunes de certains, (c'est à se demander ce qu'ils font pendant leurs heures de travail, tous ne sont pas spécialistes de cyclisme certes mais quand même, il y a un minimum) et je ne supportais plus Holtz et son narcissisme ricanant et approximatif, malgré son indéniable passion presque enfantine.
Mais je pense que sans tomber là-dedans, on peut conjuguer le "populaire" et "l'éducation" à tous les codes, toutes les subtilités de la course, Voeckler et Rousse par exemple incarnent bien ça, Jaja aussi même s'il est moins chaleureux, et Pasteur bien sûr en chef d'orchestre même s'il penche plus côté "spécialiste" que "populaire".
Titi Adam, on a beau le pourrir, souvent à raison, a cette fibre populaire, le goût de faire vivre l'événement et de l'expliquer, et quoi qu'on en dise, l'humilité de se remettre en question : il s'était pas mal amélioré en cabine au fur et à mesure, avait entendu certaines critiques et corrigé le tir. Et je le trouve assez humble d'avoir repris son rôle sur la moto, c'était quand même une sacrée rétrogradation, je ne sais pas s'il avait beaucoup d'autres choix mais en tout cas il tient son poste dans un bon esprit, au moins vis-à-vis des télespectateurs.
Tout ça c'est un peu comme le syndrome des "footix", ça a des côtés horripilant, mais c'est aussi ce qui fait la force d'une coupe du monde de foot, son ampleur et ses émotions décuplées. Et comme pour le Tour, c'est ce qui fonde sa couverture médiatique aussi, dont on profite grandement, et tout un écosystème qui permet de faire vivre en partie le reste de la pyramide. On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre, je préfère tout prendre. On a le même syndrome avec Roland-Garros d'ailleurs (avec Luyat encore, tiens) et je ne suis pas aussi fana de tennis mais je suis un peu, et j'imagine que les super-fans de tennis compulsifs ont exactement le même agacement que celui qu'on peut avoir avec le traitement du Tour.
Après je comprends bien qu'on peut être indifférent aux phénomènes de masse, de foule, voire hostile, je le conçois, mais moi j'aime bien les emballements collectifs, même avec les inévitables mauvais côtés.
(je suis parti beaucoup trop loin...

je m'arrête là

)