Re: Pendant ce temps là en 2022
Publié : 30 juil. 2022, 09:54
La chronique hebdo de P. Lefevere:
"Dans le Tour de France Femmes règne le chaos. Des chutes à droite et à gauche, une Australienne qui s’appelle Nicole Frain, mais qui clairement ne sait pas où sont ses freins, un DS de UAE qui fait tomber sa propre cheffe de file Mavi Garcia. Longo Borghini qui sort à gauche, alors que c’est à droite.
Chaque jour il arrive quelque chose d’imprévisible et ASO doit en rajouter une couche avec ce qu’ils n’auraient pas dû: l’étape avec les secteurs empierrés était largement de trop. J’ai trouvé que c’était plus de la rocaille qu’autre chose. Un miracle qu’il n’en ait pas résulté plus de crevaisons.
Ceci dit, on doit bien être de mauvaise foi pour lier le chaos au niveau du peloton des dames. Tous les incidents susmentionnés arrivent aussi bien chez les hommes. Remember Brent Van Moer, qui au Tour du Limbourg a été mal orienté. A la Flèche Brabançonne ce fut notez bien notre directeur sportif qui a causé la chute de quelques coureurs. Le pire cauchemar de tout qui s’est un jour assis au volant de la voiture suiveuse.
Ce qui pour moi peut bien être dit : la différence de niveau entre les coureuses est gigantesque. Bien plus grande que dans le peloton hommes. Ça ne conduit pas au chaos, mais à ce que je vois quand un groupe de tête se forme. Tu n’as pas la dynamique qu’on voit normalement : ça ne tourne pas rond, ce n’est pas l’un après l’autre. Parce que certaines filles ne sont pas assez fortes pour prendre leur tour de relais. Les circonstances sont souvent suffisamment favorables pour la formation de bordures, mais pour les mêmes raisons ça n’arrive jamais. C’est trop un peloton à deux vitesses.
Notre équipe AG Insurance-NXTG preste en ce moment au-delà de toute attente. Et cela après les abandons de Gaia Masetti et de la chef de file Ally Wollaston. Avec notre jeune sélection c’est rouler pour apprendre et le maillot blanc de Julia Borgström arrive de façon certainement inattendue.
Une petite mise au point pour mes détracteurs : j’ai longtemps reçu l’étiquette de quelqu’un qui n’a pas d’intérêt pour le cyclisme féminin, qui le déconsidère même, mais notre équipe participe bel et bien au Tour et nous sommes la seule équipe avec un staff complètement féminin dans les voitures. Natascha Den Ouden est fondatrice et propriétaire, Jolien D’hoore est directeur sportif, Sophie Van Bakel est médecin, et Sanne Geeroms est mécanicien. Surtout cette dernière est apparemment une curiosité, car j’entends qu’elle doit donner autant d’interviews que les coureuses.
Notre équipe court le Tour sur invitation, avec une wildcard d’ASO. Rassurez-vous : ils ne l’ont pas fait pour mes beaux yeux d’un bleu profond. AG Insurance est notre sponsor, mais aussi celui de Liège-Bastogne-Liège et de la Flèche Wallonne, deux épreuves dans le portefeuille d’ASO. Hélas les wildcards pour ces courses avaient déjà été données. Mais notre participation manquée à Liège et la Flèche Wallonne est plus que compensée avec l’invitation pour le Tour.
Le but est de faire en sorte qu’à l’avenir notre équipe ne soit plus tributaire des invitations. Nous voulons aller en World Tour et de préférence déjà l’année prochaine. Sur le marché des transferts nous sommes en recherche de renfort, mais les calibres à la Lorena Wiebes sont hors d’atteinte financièrement. Wiebes court l’année prochaine pour SD Worx et j’ai l’impression que Lotte Kopecky ne voit pas cela d’un très bon œil. Au cas où elles se marcheraient mutuellement sur les pieds, nous offririons naturellement volontiers une solution."
"Dans le Tour de France Femmes règne le chaos. Des chutes à droite et à gauche, une Australienne qui s’appelle Nicole Frain, mais qui clairement ne sait pas où sont ses freins, un DS de UAE qui fait tomber sa propre cheffe de file Mavi Garcia. Longo Borghini qui sort à gauche, alors que c’est à droite.
Chaque jour il arrive quelque chose d’imprévisible et ASO doit en rajouter une couche avec ce qu’ils n’auraient pas dû: l’étape avec les secteurs empierrés était largement de trop. J’ai trouvé que c’était plus de la rocaille qu’autre chose. Un miracle qu’il n’en ait pas résulté plus de crevaisons.
Ceci dit, on doit bien être de mauvaise foi pour lier le chaos au niveau du peloton des dames. Tous les incidents susmentionnés arrivent aussi bien chez les hommes. Remember Brent Van Moer, qui au Tour du Limbourg a été mal orienté. A la Flèche Brabançonne ce fut notez bien notre directeur sportif qui a causé la chute de quelques coureurs. Le pire cauchemar de tout qui s’est un jour assis au volant de la voiture suiveuse.
Ce qui pour moi peut bien être dit : la différence de niveau entre les coureuses est gigantesque. Bien plus grande que dans le peloton hommes. Ça ne conduit pas au chaos, mais à ce que je vois quand un groupe de tête se forme. Tu n’as pas la dynamique qu’on voit normalement : ça ne tourne pas rond, ce n’est pas l’un après l’autre. Parce que certaines filles ne sont pas assez fortes pour prendre leur tour de relais. Les circonstances sont souvent suffisamment favorables pour la formation de bordures, mais pour les mêmes raisons ça n’arrive jamais. C’est trop un peloton à deux vitesses.
Notre équipe AG Insurance-NXTG preste en ce moment au-delà de toute attente. Et cela après les abandons de Gaia Masetti et de la chef de file Ally Wollaston. Avec notre jeune sélection c’est rouler pour apprendre et le maillot blanc de Julia Borgström arrive de façon certainement inattendue.
Une petite mise au point pour mes détracteurs : j’ai longtemps reçu l’étiquette de quelqu’un qui n’a pas d’intérêt pour le cyclisme féminin, qui le déconsidère même, mais notre équipe participe bel et bien au Tour et nous sommes la seule équipe avec un staff complètement féminin dans les voitures. Natascha Den Ouden est fondatrice et propriétaire, Jolien D’hoore est directeur sportif, Sophie Van Bakel est médecin, et Sanne Geeroms est mécanicien. Surtout cette dernière est apparemment une curiosité, car j’entends qu’elle doit donner autant d’interviews que les coureuses.
Notre équipe court le Tour sur invitation, avec une wildcard d’ASO. Rassurez-vous : ils ne l’ont pas fait pour mes beaux yeux d’un bleu profond. AG Insurance est notre sponsor, mais aussi celui de Liège-Bastogne-Liège et de la Flèche Wallonne, deux épreuves dans le portefeuille d’ASO. Hélas les wildcards pour ces courses avaient déjà été données. Mais notre participation manquée à Liège et la Flèche Wallonne est plus que compensée avec l’invitation pour le Tour.
Le but est de faire en sorte qu’à l’avenir notre équipe ne soit plus tributaire des invitations. Nous voulons aller en World Tour et de préférence déjà l’année prochaine. Sur le marché des transferts nous sommes en recherche de renfort, mais les calibres à la Lorena Wiebes sont hors d’atteinte financièrement. Wiebes court l’année prochaine pour SD Worx et j’ai l’impression que Lotte Kopecky ne voit pas cela d’un très bon œil. Au cas où elles se marcheraient mutuellement sur les pieds, nous offririons naturellement volontiers une solution."