Il applique avec rigueur le principe fondamental appris a l’école de journalisme : le quoi, le qui, le quand, le ou. Les quatre points cardinaux de l'information.dolipr4ne a écrit : 15 juin 2025, 23:09
Sinon, GDG sur le Dauphiné: « On vous dit rien mais y a un beau résultat en Belgique… »
GDG, dont la conscience professionnelle est forgée dans l’acier froid de l’exactitude mais polie par le souffle ardent de la passion qu'on lui envie pas, n’aurait jamais pu, évidemment, lancer a l’antenne un désinvolte : « On vous dit rien mais y a un beau résultat en Belgique… ». Le téléspectateur, distrait, s'y perdrait dans ses yeux dépareillés.
Le "quand" est certes suggéré par le présent de l’indicatif, mais le "quoi" reste vague, et surtout, le "qui" brille par son absence. Et ca, le journaliste touche a tout de la chaine (surtout la ou il ne faut point), dans toute sa rectitude, sait ce que cela coute, que de maquiller ce qui fonde, pratiquer le sous entendu, cultiver l'équivoque. Il ne peut s'y résoudre.
Moi, je l’ai entendu aujourd’hui (pendant que France 3 nous vendait du cholestérol et des crèmes pour pas finir comme Jeannie Longo) dire, avec son légendaire humour pince sans rire :
« Paul Magnier (le qui) a d’ailleurs encore fait un beau résultat (le quoi) en Belgique (le ou) aujourd’hui (le quand). »
Tout y est ! Le téléspectateur, désormais correctement balisé, peut alors, a loisir, se faire une idée plus précise du "comment".
Et c’est la tout l’art de GDG : livrer l’essentiel sans jamais dépasser la ligne, effleurer sans saisir (sinon par mégarde). Juste frôler le réel avec l’élégance d’un geste sur, mais dont certains se souviennent peut être un peu trop. C'est une gymnastique délicate dont il s'acquitte avec la souplesse d'un homme habitué a manœuvrer dans des espaces étroits, dans les marges ou le consentement devient incertain, entre lui et ses auditeurs, entre lui et ceux qui ne veulent rien entendre.
La faute dont on l'accuse ? Caresser ce doux rêve d'imposer le présent a un monde qui, lui, voudrait revoir le passé, revivre sans vivre. En somme, d'être un peu trop...présent ? Cette accusation, apparemment légère, révèle pourtant une chose : GDG incarne l'homme moderne qui refuse obstinément de jeter un regard en arrière. Seules ses mains, en revanche, semblent connaitre un autre chemin.
Il est l’image même du modernisme, il révèle en dissimulant, il informe en suggérant, il touche avec ce tact si parfait qu'on pourrait croire qu'il n'a touché a rien.