Tour de Hongrie 2025
De mercredi à dimanche, le peloton s’apprête à honorer un centenaire ! Un centenaire ayant connu bien des vicissitudes l’ayant conduit à disparaître, réapparaître, changer de statut, s’éclipser encore, s’installer plus durablement.
La première édition du Tour de Hongrie remonte en effet à 1925. La Hongrie fut rapidement une terre de vélo dans les Années Folles et alors que se préparait la folie humaine non loin de ses frontières. Le Tour de Hongrie s’éclipsa d’ailleurs ponctuellement en 1928 quand Budapest accueillit le 2° championnat du monde de cyclisme. Ce fut alors la première des deux victoires consécutives du belge Georges Ronsse. Même chose en 1936 quand les cyclistes préparaient les JO de Berlin …

Georges Ronsse remporte le premier de ses deux titres mondiaux, au terme d'une course controversée. Il conservera le maillot arc-en-ciel l'année suivante à Zürich, cette fois-ci sans contestation aucune, en réglant au sprint Frantz et Binda, notamment.
Depuis 2023, l’épreuve fait partie du calendrier UCI à l’échelon Pro Series (.Pro). Elle comporte habituellement cinq étapes dont le point d’orgue est souvent la « plus difficile montée de Hongrie » : le Kékestetö, placé aléatoirement le dernier jour ou plus tôt dans la course. Cette année les coureurs devront gravir ce gros morceau lors de l’étape 3, se hissant au sommet des 11 km à 5,5 %, mais dont les trois derniers kilomètres affichent une pente moyenne de 8,2 %.
Comme pour tout anniversaire, l’organisation a voulu jouer avec l’histoire et la première étape partira de Budapest, depuis le St Gellért Square, lieu du départ du 1er Tour de Hongrie en 1925. (un peu comme le Tour de France 2003 qui s’était élancé du Réveil-Matin à Montgeron comme en 1903). Verra-t-on pour autant un leader quitter une descente de col pour couper à travers champs ?



Les trois derniers podiums
2022 : 1 - Eddie Dunbar ; 2 - Oscar Rodriguez ; 3 - Samuele Batistella
2023 : 1 - Marc Hirschi ; 2 - Ben Tullett ; 3 - Yanis Voisard
2024 : 1 - Thibau Nys ; 2 - Emmanuel Buchmann ; 3 - Wout Poels
LE PARCOURS
1ère étape : Budapest – Györ
210 km

On démarre d’emblée avec la plus longue étape de ce Tour de Hongrie. A noter que ce sont les deux mêmes villes-étape qui avaient ouvert le Tour originel, tout comme c’était aussi l’étape d’ouverture de l’édition 1993 après 30 ans d’absence. Le peloton effectuera son départ fictif dans les rues de la capitale hongroise et devrait nous offrir de superbes images.

Sportivement parlant, étape en apparence anodine si ce n’est sa longueur.
Elle sera ponctuée de deux montées de 3ème catégorie dont la dernière située à 40 km de l’arrivée. Pas de quoi s’affoler, et le maillot de leader devrait revenir à un sprinteur selon toute vraisemblance. Le coureur le plus prompt dans le final l’endossera à Györ, la ville principale du nord-ouest du pays, arrosée par le Danube et située à mi-chemin entre Budapest et Vienne.
2ème étape : Veszprém – Siófok
178 km

Située un peu plus au sud et en marge des autres étapes, ce deuxième acte emmènera les coureurs autour du lac Balaton. Avant cela le peloton se rappellera que pendant plusieurs siècles, les reines de Hongrie étaient couronnées par l’évèque de Veszprém ! Le départ sera donné en montée, bon pour les baroudeurs costauds, un peu moins pour fuir les ballons de handball projetés à grande vitesse : Veszprém est en effet le club de handball masculin le plus titré du pays.
Les coureurs n’auront que deux montées de 3° et 2° catégorie à affronter, toutes les deux placées dans les 45 premiers kilomètres. De l’aveu de l’organisateur, c’est une étape où le vent pourrait jouer un rôle mais qui pourrait se résumer, en cas de conditions calmes et optimales, à une nouvelle explication entre sprinteurs. L’arrivée sera jugée à Siófok, station balnéaire très prisée en Europe centrale et a fortiori en Hongrie.
3ème étape : Gödöllö – Gyöngyös-Kékestetö
163 km

Changement d’ambiance ! La voici, l’étape reine avec sa montée emblématique. Après 77 km, les coureurs entameront la montée de Mátraháza, qui correspond à la montée finale amputée de ses trois ultimes kilomètres. Après un circuit que les habitués de la course connaissent bien, les coureurs reviendront sur leurs pas et aborderont le Kékestetö et ses 11 km à 5,5 % et sa carte de visite à l’international : 3,3 km à 8,2 % pour finir. Nul doute que ce sera une fois de plus le temps fort de cette course : sur les cinq dernières occurrences de cette montée, celui qui a levé les bras là-haut s’est imposé au général à quatre reprises.
A l’instar de Thibau Nys en 2024.
154 km

Voilà une ville départ qui rappellera de bons souvenirs à Phil Bauhaus, vainqueur à Tata en 2021. Les coureurs s’élanceront en direction du sud et de Fehérvár, le surnom de Székesf… Bref vous avez compris. L’étape suivra la tendance forte du moment par la présence d’un circuit à parcourir trois fois dans le final. Les chances de voir un prince du sprint s’imposer sont grandes. Logique après tout : c’était ici le centre de la royauté magyare jusqu’à ce que la ville soit prise par les Turcs en 1543.
Etape 5 : Etyek – Esztergom
170 km

Ultime étape et attention : si le point culminant de l’étape est à 394m, le dénivelé positif est très similaire à l’étape 3 ! (1960m ici contre 1974m deux jours plus tôt) C’est un parcours qui devrait plaire à ceux qui se mettent en évidence lors des ardennaises.
La montée de Pilisszántó donnera l’occasion de flinguer à ceux qui auront les cannes pour ça (1,8 km à 9%) et à trois reprises ! En entrant sur le circuit final, les coureurs devront dompter un secteur pavé d’ 1,1 km atteignant 8 % en son point le plus raide. Il faudra le franchir 3 fois là encore, avant les derniers hectomètres en faux-plat montant qui mèneront les rescapés de ce Tour de Hongrie devant la basilique d’Esztergom. De quoi renverser l’ordre établi lors de l’étape 3 et regarder avec fierté le Danube, là en contrebas ?
https://firstcycling.com/race.php?r=765&y=2025&k=8
Concurrence du Giro oblige, la start-list n'a rien de bien alléchant.
Mais on devrait retrouver Pablo Torres pour UAE. A moins qu'Astana ne prolonge le tube du printemps avec Harold Lopez, récent 2ème du Tour de Turquie et qui ne sera pas barré ici par Wout Poels. Attention néanmoins à la concurrence en interne car Higuita pointe le bout de son nez - 9ème à Thyon 2000 sur le Tour de Romandie. Juan Pedro Lopez constitue un outsider à surveiller, tout comme Kepplinger pour la Bahrein-Victorious. Même s'il n'a que 18 ans, ou devrait-on dire puisqu'il a 18 ans et qu'on ne connaît pas bien ses limites, il sera toujours intéressant de garder un oeil sur Albert Philipsen, pépite danoise de Lidl-Trek.
Côté sprinteurs, Molano, Welsford, Groenewegen, Bauhaus, Nizzolo ... devraient s'expliquer à plusieurs reprises. A noter que la Jayco et la Bora pourraient aussi jouer une autre carte, avec la présence respectivement de Walscheid et de Van Poppel
Mon Dieu, mais c'est la course de l'année ! Je veux la voir ! OU PUIS-JE LA REGARDER ?
Live sur Eurosport MAX tous les jours à 15h - Live sur la chaîne l'Equipe à 14h30 tous les jours.
Il semblerait qu'il y ait aussi un différé sur Eurosport 1 à 21h