Iguane a écrit : 14 juin 2022, 22:46
Chuis quand même dubitatif de voir autant de coureurs contemporains, dont certains sont quand même assez quidam, pas si loin des top temps de l'EPOque, quand tu sais le saut qualitatif que l'EPO a permis.
Il faut aussi se rendre compte que ces temps de l'ère EPO remontent maintenant à une vingtaine d'années et que les conditions de course et d'entraînement ainsi que le matériel utilisé ont énormément évolué depuis cette période. Entre les montées au SRM, le raccourcissement des étapes de montagne, l'amélioration de l'état des routes, la généralisation des stages en altitude, le suivi plus méthodique des coureurs, l'amélioration du matériel et j'en oublie, les temps actuels sont de moins en moins comparables à ceux des années 90 car ils ne sont pas réalisés dans les mêmes conditions, ni à partir des mêmes connaissances.
Est-ce que cela viendrait à l'esprit de quiconque de comparer les temps d'ascension de Pantani & co à ceux de Merckx ou Ocana ? Il n'y a pourtant qu'une vingtaine d'années d'écart mais, indépendamment du dopage, tout le monde comprend bien que le matériel et l'entraînement des coureurs n'avaient plus rien à voir entre ces deux époques.
Bien sûr, je comprends bien que les temps de "l'EPOque" demeurent la référence en termes "d'horreur" à ne pas dépasser. Mais il faut tout de même prendre conscience que, plus le temps passe, moins cela a de sens de comparer ces temps aux performances réalisées de nos jours.
Pour ma part, je ne crois pas que les coureurs et les équipes aient découvert un nouveau produit miracle comparable à l'EPO, même si je ne nie pas que certains peuvent être dans une "zone grise" en termes de pratiques. C'est pourquoi, jusqu'à preuve du contraire, la question posée par l'amélioration des performances en montagne n'a rien à voir avec le dopage et je dois dire que je suis plutôt agacé qu'à chaque nouvelle performance considérée comme "suspecte", ce fil soit systématiquement alimenté pour dénigrer les coureurs et les équipes l'ayant réalisé plutôt que de s'interroger, comme tu le fais à la fin de ton message, sur les causes qui permettent à des coureurs relativement anonymes à l'image de Guerreiro de réaliser aujourd'hui des performances brutes supérieures à certaines qui nous avaient parues incroyables sur le moment à l'image de celle de Froome en 2013. Sans vouloir offenser personne, c'est vraiment de la fainéantise intellectuelle de sauter sur la conclusion facile du dopage pour expliquer n'importe quelle progression.