Après, on peut voir aussi les choses différemment.papou06 a écrit : 19 sept. 2020, 16:28 Qu'on parte du principe que le dopage soit généralisé ou pas, tous ces coureurs qui deviennent dominants sans avoir fait leurs classes sur route, ça pose quand même la question des méthodes d'entraînement et de la qualité de la filière route.
Le cyclisme sur route est un sport qui se joue à 95% sur la génétique normalement.
Alors si on réduit énormément l'influence que le dopage peut avoir sur les perfs, ne peuvent plus apparaître en haut des classements que ceux qui ont gagné à la loterie génétique. Il est ainsi plus facile pour un mec naturellement doué de percer en vélo en très peu de temps (on considère qu'après 3 ans d'entrainement dans une discipline purement physique,on atteint 90% de son potentiel, bref, ça va très vite, pas besoin d'avoir commencé en école de cyclisme à jouer avec des quilles dès ses 7 ans, à l'inverse du tennis ou du foot où il y a une mémoire du geste qui se développe assez tôt).
Je pense par ailleurs que des Evenepoel, il y a en des dizaines sur cette planète, sauf qu'ils ne pratiquent pas forcément le bon sport ou ne sont pas intéressés par une carrière dans le sport. Avec la mondialisation du sport, il y a des structures un peu partout à présent, et un Equatorien ou un Slovène qui se découvrirait des capacités physiques a peut-être à présent plus facilement accès à du bon matériel puis peut plus rapidement être dirigé vers des personnes compétentes qui vont le faire progresser, avec internet, tout le monde peut glaner des renseignements sur les entraînements, communiquer à distance avec un entraîneur, un dirigeant de fédé, ça a été le cas de Roglic et Froome avec leur culot.
Un élément crucial je pense, c'est le fait qu'on ait actuellement de plus en plus d’événements sportifs de masse dits "open" où des personnes pas forcément sportives s'inscrivent pour le fun au début ou pour se mesurer à leurs potes et se découvrent des vocations/qualités en endurance. Il me semble que c'est comme ça que Roglic a compris au cours d'une sorte de marathon VTT proche de son village en Slovénie qu'il n'était pas mauvais du tout en vélo et a poursuivi en s'inscrivant à d'autres compets open les semaines suivantes dans sa région puis en Autriche au mois d'aout et en se voyant approcher peu à peu le haut du classement a fini par démarcher directement les dirigeants d'Adria Mobil pour leur demander de lui donner une chance alors qu'il n'avait presque aucune référence en compétition si ce n'est dans ces courses amateurs/loisir !
Evenepoel, on en a parlé aussi de son semi-marathon à Bruxelles qu'il a fait pour le fun le lendemain d'un match de foot parce que c'était pas loin de chez lui où il tient la dragée haute aux Kényans sur une bonne partie du parcours, ça lui a surement donné des idées derrière la tete par la suite.
Je crois qu'on a tous ici connu des phénomènes qui n'ont jamais fait de sport ou très peu et qui, après un ou deux entraînements, rivalisent avec des mecs de clubs qui s’entraînent 5 fois par semaine. C'est la loi de la nature, ça existe bien.
Mon père avait connu un type au bataillon de Joinville (équivalent de l'INSEP à l'époque) qui n'était qu'un simple secrétaire administratif là-bas, il faisait quelques fois des sorties en course à pied 3/4 fois par an pour accompagner des vrais sportifs avec qui il avait sympathisé. Tous les ans, il y avait une sorte de cross inter-armées où tout le bataillon participait et il s'était pris au jeu en s'y étant inscrit. Le type sans presque aucun entrainement avait fini dans les 3 premiers au milieu des coureurs de l'équipe de France de demi-fond. Evidemment, il a été approché par les dirigeants de la fédé mais ça ne l'intéressait pas de poursuivre une carrière dans le sport, il préférait vivre planqué avec son job à la caserne...
Des OVNI dans son genre, ça doit exister plus qu'on ne le pense mais ne font pas forcément le choix de faire une carrière sportive et encore moins de viser la discipline la plus adéquate à leurs qualités.