allezlasse a écrit : 10 févr. 2020, 16:22
Justement non, je ne pense pas du tout que "si pas d'arrivée au sommet, le spectacle sera ennuyeux comme un bon vieux TDF". Il n'y a pas grand chose de + stéréotypé que le spectacle d'une arrivée au sommet. Les épreuves de février, justement, permettaient des scénarios un peu hybrides/inattendus sur des parcours variés, accidentés mais pas trop. Pierre Rolland, on parlait de lui sur d'autres topics aujourd'hui, avait par exemple remporté une étape de l'étoile de Bessèges sans arrivée au sommet, le genre de truc qui n'arrive pas en juin-juillet !
Je trouve justement que cette recherche des arrivées au sommet stéréotype la course cycliste en général, comme si elle ne pouvait être que "plat-sprint" ou "montagne-arrivée au sommet", sans autre nuance, sans alternative, sans faire confiance aux autres scénarios de course. En fait, peut-être que je trouve que systématiser ainsi les arrivées au sommet, c'est appauvrir le calendrier cycliste, et non l'enrichir comme on pourrait le croire à première vue.
Une course qui ne propose pas d'arrivée au sommet ça me va aussi. Mais en avoir aussi tôt dans la saison n'a rien de scandaleux. Pendant des années sur le tour du Haut-Var il y avait le Mont Faron, ça ne choquait pas.
A titre perso, j'aime beaucoup les étapes casse-pattes, moyenne montagne, où on imagine que des coureurs peuvent être surpris par le fait qu'il n'y ait aucun mètre de plat, mais jamais de montée effroyable, où chacun peut tenter sa chance selon une tactique parfois hésitante. (c'était sur le dernier Dauphiné je crois, une étape avec Pinot, Bardet, Fuglsang ... qui se terminait par des tobbogans en ligne droite, après une montée sérieuse qui avait mis des groupes un peu partout ... )
Je trouve que tes arguments, qui pourraient être tout à fait bons, ne le sont pas à la lumière de ce qu'a été cette étoile de Bessèges.
On y a vu justement une arrivée au sommet qui ne s'est pas jouée dans les 2 derniers km, grâce à l'audace d'une équipe qui a essayé un truc qu'on ne voit plus. Ce qui a eu pour effet de faire rouler tout le monde à bloc ou presque, dans un bras de fer qui n'était pas qu'un simulacre de gestion pour revenir sur des échappés à 5 bornes de l'arrivée.
On a vu des équipes mettre en route à cause du vent dans la 1ère étape d'une épreuve à étapes.
On aurait pu avoir de beaux sprints massifs, on a eu autre chose, dont une échappée sur l'étape de Bessèges qui est allée la chercher à la pédale.
Et puis, quelqu'un l'a déjà dit, mais Pierre Rolland quand il gagne son étape au Giro, attaque sur une pente terrible d'environ 2% suivi d'un final en faux-plat descendant.
Au final, ce sont bien les coureurs qui décident de la physionomie de la course, le but étant pour les organisateurs d'avoir de la variété. En ça je te rejoins sur la nécessité de se renouveler et de ne pas systématiser une recette qui aurait bien marché pour avoir une jolie course. Espérons que les courses gardent leur spécificité et leur identité (on a bien vu les débats suite au "relooking" de Paris-Tours ... )