levrai-dufaux a écrit : 29 janv. 2020, 12:08
Tu es libre d'avoir ton opinion biquet mais, à ma connaissance, il n'existe aujourd'hui aucun consensus scientifique sur le fait que le salbutamol améliore la performance sportive. La thèse selon laquelle ce produit n'aurait qu'un effet placebo a même était avancé par certains.
De plus, pour en rester au cyclisme, n'est-ce jamais arrivé qu'un coureur en difficulté se refasse la cerise le lendemain ? N'a-t-on pas vu Nibali voler en fin de 3ème semaine du Giro 2016 par exemple alors que quelques jours plus tôt il était à l'agonie dans l'étape remportée par Valverde ? N'a-t-on pas vu Pinot renaître de ses cendres lors de l'étape du Finestre 2018 au lendemain d'une contre-performance à Prato Nevoso ? Bref, que Froome ait pu connaître un mauvais jour (relatif d'ailleurs, puisqu'il ne perd que 30/40 secondes sur Nibali ce jour-là) n'est absolument pas la preuve de dopage.
Par ailleurs, l'argument de la toute puissance de Sky dans le jugement rendu dans l'affaire Froome n'est pas entièrement solide. Bien sûr que cette équipe a des moyens importants. C'est ce qui leur a permis d'engager l'un des avocats considérés comme parmi les meilleurs en matière de dopage (Mike Morgan). Mais cet avocat a beau être excellent, il n'avait pu empêcher les suspensions de Contador, Bruyneel ou bien Sharapova lorsqu'il a travaillé avec eux. La défense ne fait pas tout.
S'il y a eu une différence de traitement entre Ulissi/Petacchi d'un côté et Froome de l'autre, c'est parce que la justice disposait de nouveaux éléments : la démonstration scientifique que les tests de détection n'était pas fiable.
Pas 100°/° fiable, c'est vrai , mais on doit être bien plus proche du chiffre maximum que des 50°/°. Moi j'ai vu le "rebond" de Sundby, et j'ai vu celui de Froome. Avec les mêmes effets sportifs, et les mêmes "problèmes" survenus derrière. Pure coincidence, peut-être. Moi je n'y crois aucunement. Pas plus qu'aux fluctuations de performance de ce même Froome lors de son Giro victorieux, d'ailleurs.
Vu avec quel empressement les entraineurs de nordique scandinave (entres autres) recommandent aux jeunes d'utiliser du salbutamol durant l'hiver, qu'ils soient malades ou pas, j'imagine que celui-ci doit avoir bien plus d'impact qu'un simple effet placebo. Voilà qui me rappelle cette anecdote révélée par Pierre Chany, expliquant que les autorités scientifiques (menées par le Dr Pierre Dumas) faisaient marrer les cyclistes, dans les années 60-70, lorsqu'ils leur affirmaient que les amphétamines n'amélioraient pas leurs performances, et qu'ils n'étaient que des euphorisants. Loin de moi l'idée de comparer le salbu (qu'il m'est arrivé d'utiliser pour soigner mon asthme, durant mon adolescence) aux amphétamines, mais juste pour expliquer combien les scientifiques sont parfois en grand décalage avec le réalité éprouvée par les athlètes.
Ceci dit, il est possible que le salbu et les AUT cachent une réalité encore moins reluisante, en partie révélée par l'affaire Aderlass. Car aucun des sportifs inculpés n'a été contrôlé positif ou inquiété par son passeport biologique. Or, on parle bien de DOPAGE SANGUIN , dans cette histoire.