marooned a écrit : 30 déc. 2019, 17:12
Gros taf mais je ne comprends pas bien l'intérêt d'un classement qui met un Tour de France, un Giro ou un des cinq monuments au même niveau qu'un GP de Francfort ou un Milan-Turin. Pour moi, ça n'a strictement aucun sens
Ces classements entre coureurs sont annexes et secondaires. Le classement de base, c'est telle course depuis l'ère moderne, et sa comparaison avec des courses semblables (comparer la hiérarchie de Paris-Roubaix et celle du Tour des Flandres, par exemple), et ainsi de suite par ajouts de courses, comme autant de modules parfaitement déplaçables. Je ne crée pas une statistique, mais un jeu de statistiques sur plusieurs niveaux. Je donne ici une statistique qui ne représente sans doute pas 5% de mon travail. Je vous livre en somme une anecdote (motivée par la fin de la décennie 90, tout bêtement, celle des coureurs âgés de 20 à 30 ans, strictement).
Observez et dites-moi si les hiérarchies (incomplètes, puisqu'il manque quelques courses pas encore encodées) proposée ici sont sportivement grotesques. Elles émanent cependant d'un classement par points pur, sans hiérarchie des épreuves, avec un barème universel. C'est cela qu'il faut voir.
Évidemment, ça paraît stupide de donner au vainqueur des 4 Jours de Dunkerque les mêmes points que le vainqueur du Tour, sauf que ça ne change rien. Les grandes courses établissent la hiérarchie, les plus petites l'affinent. Du reste, ma méthode de travail permet d'obtenir des classements globaux réduits aux courses d'un jour ou par étapes, aux classiques, ou à toutes sortes de combinaisons imaginables, selon le désir (par exemple, les courses d'un jour belge, les petits tours français, etc.).
Je n'empêche personne de préférer une méthode plus "scientifique", donc lénifiante. C'est la méthode de tous les sites de stats plus ou moins bien ficelés, comme Cycling Ranking (auquel je collabore par ailleurs).
J'ai essayé vraiment de trouver la martingale idéale, mais c'est impossible. Vous êtes fortiche si vous êtes capable de me dire ce que vaut la Vuelta 1950 par rapport à celle de 75 ou de 95, par rapport au Giro 47 ou 78, au Tour 52 ou 2013, à Paris-Roubaix 62, 76 ou 98, à Paris-Nice 71 ! Plus que le Paris-Roubaix et le Tour des Flandres de cette année-là réunis, parce que durant 3 semaines (3906 km, 24 étapes, 42 partants dont 8 étrangers) ? Bonjour si vous y parvenez sans forcer le truc à la grosse louche, parce qu'en plus vous n'avez pas connu cette époque et avez tendance soit à minorer, soit à extrapoler, selon que vous êtes un ancien ou un moderniste. Moi, je mets tout ça à plat, et je regarde ce que ça donne au final, sachant que dans la réalité des courses, pas un seul coureur ne croit que les 4 Jours de Dunkerque ou Paris-Nice sont supérieurs au Giro, et tous connaissent la hiérarchie des courses, pas la hiérarchie actuelle et biscornue de l'UCI, celle de l'histoire du cyclisme, des Coppi, Bartali, Bobet, Anquetil, Merckx, Gimondi, Hinault et consorts. Personne ne court le GP de l'E3 comme s'il courait Paris-Roubaix.
Vous méprisez ma méthode ? C'est votre droit. Est-ce que mes classements sont ridicules ? Et attendez de voir le classement depuis 46 ! Quand je les compare aux classements qui hiérarchisent les courses sur base de sacro-saint Tour de France omnipotent, ils ne valorisent pas des seconds couteaux comme on pourrait le croire et la hiérarchie du Top est à peu près la même. Il n'y a pas vraiment de surprise, si ce n'est que les coureurs de classique s'y trouvent globalement mieux classés, surtout s'ils ont été bons aussi sur quelques petits tours (De Vlaeminck, Kelly) et courses spéciales comme le CM s/route. Je ferai d'ailleurs des comparaisons raisonnées avec les classements hiérarchisés et l'on verra, on pourra en discuter. Avec ça que les classements historiques sont trompeurs de toutes les manières, car ils ne distinguent jamais les meilleurs coureurs dans l'absolu (Merckx mis à part), mais ceux qui ont eu la plus longue carrière avec de la régularité dans les performances (ce qui fait que Poulidor, statistiquement, est le meilleur coureur de la Génération 1930, tandis qu'en valeur pure, ce n'est pas lui le meilleur, on devine que c'est Anquetil -- mais voilà, les statistiques ne sont que des chiffres, des compilations de résultats sur le long terme et pas des discussions sur la valeur intrinsèque des coureurs).
Si vous aviez mes fichiers sous les yeux, si vous aviez idée de mon organisation, vous comprendriez sans doute mon travail et où je veux en venir et ce que je prouverai (par ce qui vous semble absurde).
Du reste, je ne prétends rien. Je ne fais qu'exposer une méthode qui n'existe pas ailleurs et qui a sa cohérence (classement par points pur). C'est un truc en plus que je propose, pas pour remplacer le reste. J'y travaille depuis des années, avec grand soin. J'ai aussi étudié l'équilibre entre les courses d'un jour et les courses par étapes entre 46 et aujourd'hui (ratio constant entre 75/25 et 60/40) et je respecte au mieux les valeurs d'époque. Il en faut pour tous les types de coureurs aussi, et je n'en méprise aucun. Il n'y a pas que le Tour et les classiques dans le cyclisme.
Enfin, si on veut connaître le nom du meilleur coureur cycliste de tous les temps, inutile de se fatiguer en statistiques : c'est Merckx à tous les coups. Si vous voulez comparer Guy Butteux, Jo de Haan, Giancarlo Polidori, Julian Gorospe ou Przemysław Niemec, entre eux et avec les autres de leurs temps et autres époques sur les mêmes courses, c'est un tout autre travail. C'est précisément le mien. Et si ma méthode est ridicule, cela apparaîtra dans les classements. Or, je vous le dis déjà, elle n'est pas ridicule du tout, avis d'experts à l'appui ! Tadam !
